sperada

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/02/2015

SAINT LAURENT DU VAR DE 1940 À 1944

1940-1944 LES ANNEES NOIRES.jpg

 DES ANNÉES NOIRES

Après le désastre de 1940, la zone non occupée du sud persiste jusqu’à l’arrivée des troupes italiennes en novembre 1942, après le débarquement des américains et des britanniques en Afrique du Nord. Cette première occupation peu dense et débonnaire noue des liens avec des familles d’immigrés vivant sur place. Les autorités locales aux ordres du gouvernement  vichyste de Pétain organisent, sur délation, la traque des communistes, des juifs et des francs-maçons. Les communistes Pasco et Angèle Quilino seront internés dans un camp. Les privations alimentaires s’expliquent par une distribution parcimonieuse du ravitaillement sous forme de tickets de rationnement, selon l’âge, par jour : 350g de pain, par semaine : 50g de fromage, 100g de matières grasses, 250g de viande, par mois : 250g de pâtes, 300g de café et 500g de sucre ! Aux Condamines, les trottoirs des avenues en terre battue sont  labourées et cultivées. Les paysans s’en sortent mieux grâce à leurs productions qu’ils échangent avec les Niçois venus à bicyclette pour faire du « marché noir ».

Les restrictions alimentaires n’offrent guère que des topinambours et des rutabagas réservés habituellement aux animaux, les plus démunis se nourrissent de farine de gland et d’épluchures de légumes. Une soupe populaire sera ouverte par des religieuses sur l’actuelle place Jean Médecin.

Les galoches et sabots suppléent au manque de cuir. Pour contenir la sous-alimentation enfantine un verre quotidien de lait en poudre et une vitamine sont distribués dans les écoles où les élèves soumis au lever des couleurs, chantent « Maréchal nous voilà ! » à la gloire de Pétain, chaque élève doit lui écrire une lettre d'attachement !

Les véhicules automobiles privés de carburants sont modifiés pour pouvoir fonctionner au gazogène ou au gaz au bois.

Le 8 septembre 1943, après la capitulation italienne, la région est occupée par la Wehrmacht  qui fortifient le littoral, installe des batteries antiaériennes sur les collines pour protéger les ponts du Var. Dans la propriété Maria, 60 oliviers seront abattus pour dégager l’horizon.

Depuis 1940 Pétain regroupe les jeunes hommes dans les « Chantiers de Jeunesse », mais les exigences nazies visant à les soumettre  au S.T.O. (service du travail obligatoire) en Allemagne les encouragent à rejoindre la Résistance.

Le nouveau maire M. Ravet organise courageusement la solidarité et la Résistance local, cachant des juifs avec François Daniel, la renseignant en plaçant Jacques Lebrun dans les Batteries de DCA pour relever les plans, fournissant des tickets de rationnement aux plus démunis et même de faux papiers pour éviter l’Allemagne.

Le laurentin Georges Foata organise et dirige le maquis de Gréolières, de même, Vando Degl’Innocenti participe activement à la lutte armée jusqu’à la Libération.

La population assommée par 23 bombardements, vit au rythme des alertes, en se réfugiant dans les caves au hurlement des sirènes avant d’être évacuée. Les exigences allemandes, les pressions physiques et psychologiques, les gênes de toutes sortes apportées à la vie quotidienne, deviennent insoutenables. Les dénonciations calomnieuses se poursuivent avec comme conséquence la déportation dans les camps de la mort. Ainsi un commerçant cagnois se distingue en venant régulièrement renseigner les nazis, il sera fusillé à la Libération, de même deux Laurentines qui cédèrent aux soldats allemands seront tondues.

Enfin, le 27 août 1944, une colonne motorisée canadienne, venant de Cagnes libère Saint-Laurent, au prix d’un dernier accrochage avec les Allemands dont seront victimes deux résistants, Ledieu et Abonnel, qui ouvraient la route aux Canadiens. Leur sacrifice est matérialisé par une plaque apposée avenue de la Libération.

Pour consulter des témoignages de cette époque:

http://www.saintlaurentduvar.fr/sites/default/files/recue...

Pour en savoir plus lire « UN PEU D’HISTOIRE DE SAINT LAURENT DU VAR », chez vous dédicacé par l’auteur sur simple demande à :

edmondrossi@wanadoo.fr

16/01/2015

LE BROC : 700 BAGUES D’OR, EMPORTÉES PAR DES PILLARDS

LE BROC, LE VILLAGE.jpg

Il-y a plus de trois siècles, Le Broc était un village important qui comptait cinq fois plus d'habitants qu'aujourd'hui. Mais ce n'était pas un village heureux, Il débordait de soldats, de gendarmes et de douaniers qui avaient transformé ce ravissant endroit en véritable citadelle pour se défendre contre les troupes piémontaises qui campaient aux alentours.

Un jour de 1704, les troupes françaises du Broc, commandées par le capitaine de La Combe, surprirent et pillèrent le village de Bouyon, Mal leur en prit. Car peu après, les milices de Bouyon et les Piémontais franchirent le Var et I'Estéron pour lancer une opération punitive mémorable contre les Broquois, Le capitaine de La Combe fut obligé d'abandonner le village. Il recula avec ses hommes vers Saint-Jeannet et Saint-Paul,

Et débuta un véritable carnage. Un document de l'époque témoigne: « Ce fut pour lors que ce pauvre lieu fut livré au pillage et qu'on y exerça des cruautés inouïes, jusque-là que de battre les prêtres à grands coups de bâton et qu'on vit les filles sortir des fenêtres pour éviter d'être violées, On n'entendait plus de toute part que plain­tes, pleurs, lamentations et gémissements. »

Les vainqueurs ne se contentèrent pas de ces mauvais traitements, ils firent bombance avec les victuailles trouvées dans les maisons. Ils ne mangèrent pas moins, dévorèrent et consumèrent les provisions des habitants et firent une dépense pour le moins de 5.000 livres ».

A ce malheur s'en ajouta un autre. L'ordre vint du gouverneur de Nice «portant que la communauté de ce lieu du Broc paiera douze mille écus de contribution ». Une somme astronomique qui devait laisser le village exsangue. On eut recours à des moyens assez durs. « Les uns furent emprisonnés, les autres furent efforcés de courir de jour et de nuit sur la glace et dans le froid d’un côté et d'autre pour trouver de l'argent ».

Finalement, les pillards repartirent en emportant pas moins de 700 bagues d'or, 5 croix d'argent, 2 croix d'or, 5 cordons d'argent, 4 pendants d'oreilles, 2 cuillers d'argent, 2 fourchettes d'argent.

Et comme un malheur n'arrive jamais seul, une gelée tardive détruisit presque toute la récolte d'olives. Les villageois adressèrent alors une requête "au Roy notre grand monarque, se prosternant très humblement sur nos faces devant, le trône de sa sacrée majesté» pour l'implorer de jeter sur eux des regards de clémence."

Après 1760, la situation politique évolua. Le Broc perdit son prestige, mais gagna le bonheur de vivre, ce qui est beaucoup mieux.

 

Pour connaître l’Histoire du Broc et des villages voisins lire « Histoire et légendes des balcons d’Azur ». Directement chez vous dédicacé par l’auteur en contactant :

edmondrossi@wanadoo.fr

04/12/2014

A SAINT LAURENT DU VAR, LA SAGA DE LA CULTURE DE L’OEILLET

LA CULTURE DE L'OEILLET.jpg

Dès  le dix-huitième siècle le climat méditerranéen permet une culture originale et inattendue qui connaîtra un essor à Saint Laurent. L’Anglais Smolett indique en 1764 :" que les roses et les oeillets sont expédiés à Turin, Paris et même Londres. On les emballe dans une boite de bois, pressés les uns contre les autres, sans leur faire subir aucune préparation. La personne qui les reçoit coupe le bout des tiges et les plonge pendant deux heures dans de l’eau vinaigrée, ce qui leur conserve leur fraîcheur et leur beauté."
En s’installant vers 1787 dans le nouveau faubourg de Nice, loin de la "Vieille Ville", dans le quartier de Croix de marbre, les Anglais construisent en bordure du front de mer, des villas entourées de vastes jardins exigeant une production importante d’arbres, d’arbustes et de plantes d’ornement. C’est donc pour un débouché local que la Côte a constitué son premier patrimoine horticole.
Les moines du monastère de Saint-Pons à Nice cultivent, dès  1870, 4000 plants d’œillets pour alimenter le marché niçois.
L’œillet crevard, cultivé alors, doit son origine à un oeillet importé d’Italie peut être dès  la fin du Moyen Age.
Après la deuxième guerre mondiale, la Côte d’Azur abandonne la recherche de nouvelles variétés pour se lancer dans la culture massive d’un oeillet d’origine ligure, dont le chef de file est l’Anita résistant aux parasites. Sa culture en plein air nécessite l’installation de tuteurs et de fils de coton. Parfois un abri sommaire de paillasson de canisses protége des températures basses de la nuit hivernale. Des hybrideurs ont su, après plusieurs générations, créer ces variétés d’œillets dit "Niçois" qui ont fait le renom de la production azuréenne appréciée par la clientèle.
L’œillet Américain est une nouvelle spéculation horticole sur la côte. Sa culture ne remonte guère qu’aux années cinquante mais elle a pris depuis une très grande importance. Elle possède un gros avantage économique du fait que la production est totalement effectuée sous serre.
Le terroir horticole laurentin, juxtapose les deux types d’horticulture les plus caractéristiques de la Côte d’Azur : à flanc de coteau des cultures en plein air et, sur les dernières pentes adoucies, ainsi que dans une étroite zone de plaine, une production intensive sous serre et plus rarement en plein air.
Trois âges, trois étapes d’une évolution se trouvent encore représentés à Saint Laurent, d’abord l’horticulture de plein air et la culture des plantes à parfum, relayée ensuite par l’horticulture plus spécialisée et plus intensive et très souvent sous serre. L’urbanisation du terroir chasse progressivement, et définitivement, les horticulteurs des meilleures régions de culture.

Retrouvez les plus belles pages du passé de Saint Laurent du Var chez vous, en commandant le livre "Un Peu d'Histoire de Saint Laurent du Var" dédicacé. Pour en savoir plus contactez:

edmondrossi@wanadoo.fr