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05/11/2014

L'HISTOIRE DE SAINT LAURENT DU VAR EN SIX TABLEAUX

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 1) ANTIQUITÉ : A l'époque romaine, 49 ans avant Jésus-Christ, de retour d'une expédition punitive en Espagne, l'empereur César (vainqueur de la Gaule) licencia les légions pompéiennes qu'il avait soumises et ramenées de si loin !... Le lieu choisi ? Les bords du Var où se situe l'actuel Saint Laurent (selon De Bello Civili). La via Julia-Augusta, voie romaine reliant Rome aux provinces ouest, traversait le Var à gué, à la hauteur des quartiers nord de la Baronne, jamais il n'a été découvert traces d'un pont à cet emplacement.

 2) MOYEN ÂGE : Au XIème siècle, il y avait sur les bords du Var un hameau appelé Varum, en 1005, l'abbé de Saint-Véran reçut une habitation sise à cet endroit « in vico qui dicitur Varo » (Arch. Dep. A.M. H 942). Selon certains auteurs ce hameau était situé à l'endroit où se trouve l'actuel village de Saint-Laurent. C'est dans la plaine du Var (in pIano juxta Varum) que fut signé en 1176 le traité passé entre le Comte de Provence et les Consuls de Nice (Hist. de la Provence de Papon). Au XIIème siècle, un ermite habitait le quartier Gaudelet entre Villeneuve Loubet et La Colle, il se nommait Deodatus. Ce Dieudonné, dévoué à Dieu et à son confesseur Saint-Honorat se rendait chaque année, à l'époque des indulgences (de l'Ascension à Pentecôte), sur les bords du Var, en compagnie de deux chevaux. Là, il faisait passer sans péage les pèlerins se rendant à l'Abbaye de Lerins. (Selon la Vie Manuscrite de Saint-Honorat, découverte à Dublin).

 Au XI ème siècle, un bourgeois de Vence, Rainbaud, choisit le point d'aboutissement du gué traversant le fleuve, sur la rive droite, pour y fonder un hospice destiné aux pèlerins se rendant à Rome.

 Ce lieu, Castrum Agrimontis, proche de l'ancienne voie Aunélienne allait devenir le futur Saint-Laurent-du-Var.

 Cet hospice fut administré par des moines de l'ordre de Saint-Augustin dont la maison mère se situait dans la vallée de Suse. L'hospice fut placé sous la protection de Saint-Laurent et dirigé par un père prieur commandeur, assisté de neuf chanoines. De cette période date la construction de l'église romane avec, comme le .précise Durandy "son mur extérieur de l'abside couronné d'une délicieuse corniche en roue d'engrenage".

 Un acte de vente de terres sises à Saint Laurent fut effectué le 25 avril 1208 par devant le notaire Maitre Isnard. Le nouveau propriétaire, commandeur des Templiers, se nomme Olivier Audier. Ainsi, l’ordre du Temple s’installait sur les deux rives du Var.

 Règlement de la confrérie des « Pénitents blancs » 13 mars 1306

 « Les pouvoirs du prieur et du vice-prieur sont seulement limités par la volonté du confesseur; ils ne doivent pas obliger les Frères à commettre un péché (!) mais fouetteront les indisciplinés. Ceux qui n'assistent pas aux obsèques paieront trois sous. Ceux qui blasphèmeront paieront chaque fois un brandon du meilleur bois et seront fouettés par le prieur et les conseillers. Celui qui quittera la chapelle sans y être autorisé paiera un brandon de "deux "quarts". Sera exclu celui qui refusera une charge. »

 3) RENAISSANCE : Après les terribles pestes de 1446 et 1467, la bourgade de Saint-Laurent était déclarée "déshabitée, inculte et son hospice abandonné". Attirées par le passage du Var, des bandes de brigands fréquentaient les parages pour y détrousser les voyageurs.

 Mg. Monso, évêque de Vence, décida de repeupler le village pour garantir la sécurité du gué. Il concéda le 16 février 1468 "à Lazare et Bertin Brucchi d'Oneglia et d'autres particuliers, le territoire d'Agrimontis (pas encore Saint-Laurent) jusqu'à Cagnes, l'hôpital de Saint Laurent avec toutes ses maisons, labours, herbages, pâturage:.: bois et forêts, moyennant une redevance de 250 petits florins, non compris les lods et les dimes, la juridiction, le domaine direct sur quelques biens, avec obligation pour les amphytéotes de tenir barque sur le Var".

 Ces passeurs s'appelaient des "Riveraschi"; il leur fut adjoint des gens de justice pour interpeller les malfaiteurs passant le Var pour se réfugier dans le Comté:

 Plusieurs historiens, comme E. Garcin et J.A. Garidelli, signalent qu’au XVIIe siècle  la célèbre Marquise de Sévigné dégusta à la table de son gendre M. de Grignan gouverneur de Provence, le réputé vin muscat de Saint Laurent. Celui-ci l’avait savouré en visitant la place de Saint Laurent en 1690. La Marquise l’apprécia au point d’en vanter les mérites jusqu’à la cour du roi de France où il fut prisé lors des meilleurs banquets.

 4) XVIII ème siècle :En 1704, le village fut pillé, M. de BLAGNAC fit pour 119 816 livres et 18 sols de dégâts.

 Plus tard, le 2 juillet 1707, Honoré Geoffroy sauva Saint Laurent des flammes, à l'exemple de Sainte-Geneviève pour Paris. Les paysans ayant fui devant l'arrivée des Savoyards et des Impériaux qui « pétardèrent la porte Saint-Antoine », il fit face aux envahisseurs, et par sa prière, protégea Saint-Laurent !

 En 1751, les sangliers et les loups envahirent la commune et un édit royal du 12 juillet permit aux habitants

 d'effectuer des battues "à condition que le seigneur y assiste".

 « Au village de Saint-Laurent célèbre pour ses vins muscat, il y a une équipe de passeurs toujours prêts à guider les voyageurs dans le passage de la rivière. Six de ces hommes, les pantalons retrousses jusqu'à la ceinture, avec de longues perches en main prirent, soin de notre voiture, et, par mille détours, nous conduisirent sains et saufs à l'autre bord. » (Smolett, 1763).

 « En sortant de Saint Laurent, on entre dans le lit du Var qui est très large à cet endroit et prouve suffisamment l’impétuosité des crues de ce fleuve. En ce moment, à peine le sixième du lit était recouvert d'eau et ce peu d'eau, divisé en plusieurs bras, avec rapidité. A Saint Laurent des hommes robuste$ sont chargés de transporter les voyageurs à travers le fleuve. » (Sulzer, 1775)

 Au XVlll ème siècle, les gueyeurs ou barquiers avaient un monopole affermé par la communauté pour remplir cette fonction, il faut :

 "Des gens choisis et craignant Dieu ;

 1 - qui fréquentent les Sacrements et qui fassent leurs pâques chaque année ;

 2 - qui portent un tableau autour de leur ceinture;

 3 - qui aient de la pudeur et de l'honnêteté envers les personnes du sexe ;

 4 - qu'ils soient charitables envers les pauvres et traitables envers les autres ;

 5 - qu'ils ne soient point abrutis dans le vin pour ne pas risquer de se noyer et noyer les autres.

 5) XIXème siècle : En 1807, la sœur de Napoléon, Pauline Borghèse, devant franchir le Var pour Nice, les autorités s'inquiétèrent de l'état désastreux, de la passerelle (!)

 Une barrière fermait le pont chaque soir à 8 h.

 A la suite d'une épidémie de choléra en 1885, Nice fut isolée et privée de fruits et légumes venant de Provence. Sous la protection d'un cordon sanitaire fourni par la troupe, un marché provisoire fut créé à Saint-Laurent, construit avec des baraques en planches, débitées par les scieries locales. Ce marché connut une certaine importance. Malheureusement, de nombreux maraîchers et revendeurs furent victimes sur les bords du Var de la terrible fièvre des marais (paludisme).

 En 1831 l'école est ouverte aux garçons; elle est payante et reçoit 24 élèves l'hiver et 16 l'été. Le maître est payé par les chefs de famille chaque mois. La municipalité alloue une somme pour enseigner gratuitement à quatre élèves, elle fournit un local au-dessus de la Mairie, mais ne le loge pas l'enseignant.

 « Saint Laurent est un humble village corseté de remparts !l ne subsiste· que quelques bouquets d'arbres de la forêt recouvrant jadis le coteau d'Agrimont." (Flaubert 1845).

 Le 19 novembre 1848, St. Laurent en liesse fête la promulgation de la constitution républicaine votée le 4 par l'assemblée Nationale. Le matin: salves, à 10 h. 150 kg de pain sont distribués aux pauvres !

 A 14 h. toutes les autorités civiles et militaires de la commune s'assemblèrent à la Mairie, d'où elles se rendirent sur la place publique. Là, le Maire ceint de son écharpe lut « l'acte fondamental » entre deux feux de pelotons du détachement de voltigeurs du 31ème de ligne et de la douane.

 Au milieu des cris mille fois répétés de « Vive la République », un cortège se forma entraînant la foule à l'église pour y entendre chanter le « Te Deum »...

 « Saint Laurent du Var: vins muscats renommés, scieries importantes, ville de 752 habitants, bâtie au bord de la rivière dont elIe emprunte le nom, sur une terrasse de cailloux. » (Guide Joannes 1880)

 « Saint Laurent du Var que l'on aperçoit du pont du Var, brillant au soleil sur la rive droite du Var, à un kilomètre de la mer, et sur l'ancienne route de Nice à Antibes, est une charmante petite localité dont les environs se revêtent de jolies villas, et où l'on récolte le vin muscat.

 L’élévation du sol de cette campagne couverte d'une culture abondante lui constitue un climat salubre et doux, malgré la proximité du lit marécageux et du courant réfrigérant du Var. » (Stations sanitaires de la France. Résidences d'été par Amédée Goubet. 1884)

 6) XXème siècle : C'est un total de 23 bombardements que dut subir la petite cité lesquels détruisirent 103 maisons et en endommagèrent partiellement 782; faisant 70 morts et 23 blessés.

 Sinistrée à 40 %, Saint-Laurent fut libérée le 27 Août 1944 par une colonne motorisée de l'armée canadienne. Sa population avait été évacuée à cause des pilonnages aériens dans la commune voisine de Cagnes.

 La création d'une zone industrielle en 1962 sur les terrains récupérés dans le Var, puis a l'embouchure d'un ensemble commercial en 1967 et le développement accélère de l'urbanisme par l’implantation d immeubles a plusieurs étages durant les dernières années, achèvent de façonner le nouveau visage de Saint Laurent.

D’après des extraits de l’ouvrage « Saint Laurent, Porte de France » d’Edmond ROSSI), pour en savoir plus contactez:

edmondrossi@wanadoo.fr

20/09/2014

LE VIN DE LA GAUDE, COMPARABLE AU NECTAR DES DIEUX

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La Provence peut s’enorgueillire d’être la plus ancienne région viticole de France.

Les vignes, probablement introduites par les Phocéens, y poussaient déjà six siècles avant Jésus Christ.

Connu depuis l’antiquité, grâce aux Romains qui développèrent la culture de la vigne, le vin de La Gaude connaîtra ses lettres de noblesse au XVlle siècle.

Il est alors cité en termes élogieux comme un cru d’exception.

On se plait à dire qu’en août 1696, alors qu'il se trouvait en campagne contre le duc de Savoie, le maréchal Catinat, reçut du gouverneur de Nice, quelques barriques de vin gaudois qu'il trouva « admirable et bien au-dessus de tous les vins de France ».

Au XIXe siècle, l'écrivain Paul Arène rendit hommage à ce nectar, en parlant « des éclairs du vin de La Gaude qui illuminaient le cerveau » !

Dans la première partie du siècle dernier, un professeur du Vaucluse rédigea dans une très sérieuse revue de viticulture une minutieuse étude portant sur l'analyse du sol, des cépages et du climat de la commune de La Gaude.

Pour cet éminent scientifique, « le cépage de La Gaude donnait un vin d'une grande finesse qui se rapprochait du vin de Bordeaux».

Au cours des vingt premières années du siècle dernier, le cru gaudois connut un véritable apogée. Dans les salons bourgeois, on le dégustait comme un Porto et d'aucuns le trouvaient même plus fin que celui de Bellet.

En 1920, le cépage de La Gaude que l'on exportait à l'étranger se trouvait en tête des vins de Provence répertoriés dans le célèbre agenda vinicole de Vermorel.

Dix ans plus tard, les cours commencèrent à baisser avec l'arrivée de vins bon marché, du Roussillon et de l'étranger.

Plus tard, le développement de l'industrie de la parfumerie remodela le finage et de nouvelles cultures apparurent dans le Pays Vençois. Les vignes furent arrachées et laissèrent la place au jasmin et à la rose de mai.

Durant le second conflit mondial, les agriculteurs ne trouvèrent plus de sulfate de cuivre indispensable au soin de la vigne. Le lent déclin amorcé à l'aube du XXe siècle se confirma alors.

Aujourd'hui, il ne reste hélas que peu d'espace consacré à la vigne. Seuls de rares villageois la cultivent encore pour leur consommation personnelle.

Il est cependant toujours possible de visiter les anciennes caves du village qui évoquent le temps où le vin de La Gaude faisait partie du patrimoine provençal.

Extrait de l’ouvrage d’Edmond ROSSI « Histoires et Légendes des Balcons d’Azur » (Éditions Campanile) disponible en contactant edmondrossi@wanadoo.fr

04/09/2014

LES PÉNITENTS BLANCS À SAINT LAURENT DU VAR

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Le 20 mars 1306, à l'initiative des Frères Prêcheurs de Gênes (probablement des Dominicains) était fondée à Saint-Laurent la Confrérie des Pénitents Blancs (Les confréries de pénitents ont joué et jouent encore un grand rôle en Provence et dans le Pays Niçois. Ces associations mi-religieuses, mi-civiles prirent la suite des Compagnies pieuses que suscitèrent au XIIIème siècle Saint-François d'Assise, Saint-Dominique et leurs ordres mendiants ).

 

La lecture des statuts de cette association révèle des règles très précises de recrutement, de fonctionnement et de protocole lors des cérémonies religieuses.

 

Il s'agit d'un cadre de vie morale qui régit la vie quotidienne des Frères au sein de la société. Quand on sait que la majorité de la population masculine faisait partie de cette confrérie, on comprendra mieux l'importance de ces préceptes dans l'existence personnelle de chacun de ses membres. Ce texte rédigé en provençal date du 29 mars 1587 (Statuts de la Confrérie des Pénitents Blancs, Archives départementales des Alpes Maritimes, Série E, Confréries, Liasse III).

 

Le lieu de réunion de cette pieuse association est situé à la Chapelle Saint-Antoine, détruite voici quelques années pour permettra l'élargissement du carrefour des routes allant vers Montaleigne et la Baronne; ce carrefour en a conservé le nom: Place Saint-Antoine.

 

Ils se distinguent par la couleur de leur cagoule ou « capa ». La tradition médiévale des pénitences publiques a imprégné fortement ces confréries.

Il était d'usage à cette époque d'effectuer un pèlerinage pieds nus, tête rasée, entravé de fers aux chevilles, pour obtenir l'absolution d'un crime « à scandale », Le rachat était refusé pour l'idolâtrie, l'homicide et l'adultère. Les pénitents reprendront ces rigoureuses mortifications en y ajoutant la flagellation, le jeune et d'autres macérations.

Les Frères se réunissent à l'appel de la cloche chaque dimanche, ils doivent obéissance totale à ceux qu'ils ont élus comme le « priou » et le « souto priou » (père prieur et vice-prieur).

Ils sont tenus d'assister à la messe au moins deux fois par semaine, de jeûner chaque vendredi, les quatre jours précédant les fêtes de la Vierge Marie, ainsi que tous les autres jours prévus par l'Eglise. Ceux qui ne pourraient jeûner sont dispensés moyennant une aumône dont la valeur est estimée par le confesseur. Ils communient au moins quatre fois l'an et leur présence est indispensable lors des fêtes de Noël, Pâques, Pentecôte et mi-août.

 

Les mariés doivent vivre chastement les liens du mariage; les célibataires doivent rester « purs et nets ». Tous doivent éviter les tavernes et les lieux « disonests » ainsi que la pratique du jeu et les conversations et familiarités avec les personnes de mauvaise renommée ( !).

Le premier dimanche du mois, après-midi, le prieur et son second donnent audience et jugent les litiges relatifs à la Compagnie. Aucun membre ne peut s'arroger le droit de juger lui-même ses propres erreurs.

Ne sont acceptés comme novices que les candidats de plus de 18 ans, parrainés par la majorité des Frères après enquête sur l'honnêteté de leur vie privée.

Après avoir juré fidélité aux règlements, le novice revêtira la cagoule et portera le brandon enflammé lors des messes célébrées dans la chapelle.

La hiérarchie s'établit ainsi: prieur, vice-prieur, conseiller officiers, frères, novices.

Toute absence injustifiée entraîne l'élection d'un remplaçant et la rétrogradation du sanctionné.

Lors de la maladie grave d'un Frère, les Pénitents doivent encourager le malade à purifier sa conscience. Si celui-ci trépasse, une enquête de moralité déterminera s'il peut être enterré vêtu de la « capa » les mains en croix avec son fouet dans la main droite, accompagné par la Confrérie, torches en mains. Suivront des messes de requiem.

Une caisse de solidarité permet d'aider les Frères sans moyens ni nourriture.

Le choix du prieur et du vice-prieur se fait par un vote de l'ensemble des Frères qui élisent trois représentants, lesquels désignent ensuite avec les anciens élus: huit conseillers, lesquels élisent douze officiers, deux « massiers », deux secrétaires (tabularis) deux visiteurs, deux « massiers », deux secrétaires des morts, et ceci chaque année, le jour de Pâques.

Les pouvoirs du prieur et du vice-prieur sont seulement limités par la volonté du confesseur; ils ne doivent pas obliger les Frères à commettre un péché (!) mais fouetteront les indisciplinés. Ceux qui n'assistent pas aux obsèques paieront trois sous. Ceux qui blasphèmeront paieront chaque fois un brandon du meilleur bois et seront fouettés par le prieur et les conseillers. Celui qui quittera la chapelle sans y être autorisé paiera un brandon de « deux quarts ». Sera exclu celui qui refusera une charge.

Les statuts sont lus à des dates définies quatre fois l'an; les absents paieront un brandon pour servir aux messes.

Au-delà de 60 ans, la flagellation n'est plus obligatoire. Interdiction de sortir la cagoule hors de la chapelle sans autorisation du prieur. Toute exclusion est irrévocable. L'accès de la chapelle est interdit aux étrangers à la Confrérie. Si un Frère joue aux cartes, aux dés ou autres jeux interdits, il paiera la première fois 4 livres d'amende, 8 la seconde fois et sera exclu à la troisième récidive.

Les statuts obligent les confrères à la flagellation une fois par mois, en principe le premier dimanche.

Les torches de cire jaune de ces cagoulards de la vertu s'éteignirent au XIXème siècle. Reflets d'une autre époque, quelques rares confréries de pénitents subsistent encore dans le pays niçois.

 

Rappelons que la paroisse s'appelait ND de Majour fête patronale le 8 septembre. Elle possédait les reliques de Saint-Benoît (un os de la jambe). Sous le pavé de

l'église étaient enterrées les familles de La Vie et Vians. Il fallait régler 3 livres pour ce privilège.

Les Laurentins peu respectueux se servaient « des maisons démolies, proches de l'église, pour y faire du fumier et jeter des immondices ». (Godeau 1654).

En plus de la chapelle Saint-Antoine, en 1699, il est cité la chapelle d'une confrérie des pénitents noirs « hors les murs et au-dessus des moulins ». Elle était connue sous le titre de N.D. des Neiges ou vulgairement N.D. de la Rive. Elle avait urie relique de Saint-Laurent conservée dans un médaillon, datée de mars 1771, par l'évêque de Nice. Cette chapelle a été détruite dans les années 80 pour édifier un immeuble, rue des « Anciens combattants d’AFN ».

Autres chapelles signalées: celle de Saint-Roch, sur le chemin de Cagnes, détruite déjà au XIXème siècle, celle de Saint-Jacques chemin des Pugets, celle de ND de la Pitié, vers le Cros, détruite celle de ND du Lac, côté mer, vers le Var au-delà de la chapelle Saint-Sébastien. (Monographie des Paroisses. G. Doublet 1903).

On comptait 300 communiants en 1654, 330 en 1683.

En 1654, l'église fut restaurée ainsi qu'en 1850.

Les ordres des Pénitents furent institués pour les Blancs par Godeau, et, pour les Noirs par Bourchenu (deux évêques de Vence).

En 1759, selon le prieur, la dévotion n'est pas ranimée pour autant: « Le voisinage de Nice cause beaucoup de désordre: de là tous ces pêcheurs scandaleux, ces usuriers, ces femmes débauchées, ces libertins qui travaillent le dimanche, ces cabarets ouverts pendant les offices ».

 

                                                     EDMOND ROSSI

( Extrait de « Saint Laurent du Var, Porte de France » Éditions SERRE, Nice 1980)