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02/01/2013

SAINT LAURENT DU VAR DURANT LA GUERRE 1939-1945, LES DESTRUCTIONS ET LA RECONSTRUCTION

SAINT LAURENT DU VAR SOUS LES BOMBES LA GARE.jpg

La municipalité de Louis Bènes avait effectué de nombreux grands travaux dans l'entre-deux guerres. St Laurent ayant été ravagée par les bombes, des grands travaux étaient encore nécessaires.

St Laurent était une commune martyrisée. Le terme « martyr » fut d'ailleurs souvent employé par la presse pour définir la ville. Elle reçut d'ailleurs la croix de guerre pour cette raison.

Les premières pertes pour la ville furent évidemment ses victimes civiles. Les chiffres varient selon les sources. Dans son recueil de témoignages, le Souvenir Français compte 70 tués.

Dans le questionnaire adressé au Secrétaire Général de la 28ème Région Fédérale du Bâtiment des Travaux Publics et Matériaux de Construction des Alpes-Maritimes rempli le 5 Novembre 1945, l'Adjoint au maire estimait le nombre de morts à 69.

Les bombardements avaient finalement réussi à atteindre leur but : le pont routier sur le Var était entièrement détruit et le pont chemin de fer (Marseille - Nice) était très endommagé. Plusieurs mois de travaux furent nécessaires pour le réparer. Les édifices publics étaient nombreux à avoir été détériorés. Le lavoir municipal, les entrepôts et le dispensaire étaient complètement sinistrés. La mairie, les écoles, les abattoirs et le local pompe — incendie ne l'étaient que partiellement. Lors des délibérations du Conseil Municipal du 15 Octobre 1944, il est mentionné que « les bombardements ont totalement détruit les horloges. »

Le 20 Novembre 1944, le conseil signale que la digue communale a été gravement endommagée par les bombardements d'Août. Il indique que « ces travaux sont d'une urgence absolue car, en cas de forte crue du Var l'envahissement par les eaux serait à craindre »

Le 29 Septembre 1945, il note que le presbytère a été très endommagé. Le même jour, il fait remarquer que « le grand collecteur des eaux fluviales et usées prolongeant celui de la Place François Layet et qui reçoit les eaux de la ville de St Laurent a été gravement endommagé et fissuré par les bombardements aériens ».

Dans une lettre datée du 18 Décembre 1944, adressé au Préfet, le maire de St Laurent fait le point sur les dégâts qui ont démoli ou abîmé un nombre important de maisons. En 1939, la ville comptait 905 immeubles. En Décembre 1944, cent immeubles avaient été entièrement détruits, soit 11% de la totalité. 300 avaient été partiellement détruits avec 50 à 90% de dégâts, soit 33,14% des immeubles. Autant de bâtiments étaient intacts à l'extérieur mais leur intérieur était démoli. Seuls 200 immeubles étaient sans dégâts. C'est donc une très faible partie de la ville qui a été épargnée (22,09% des immeubles n'ont pas été détériorés).

Le maire évalue alors à 298 le nombre des sinistrés totaux et à 2799 celui des sinistrés partiels. Une très grande majorité de la population a donc été sinistrée. Le nombre des maisons détruites est de 104 et environ 500 maisons sont partiellement sinistrées.

Le questionnaire mentionné plus haut apporte des renseignements complétant ces chiffres. La municipalité y a répondu en Novembre 1945, soit près d'un an après la lettre du maire.

Ce sont 103 immeubles d'habitation qui ont été sinistrés entièrement. 310 ont été touchés à plus de 30% et 452 partiellement jusqu'à 30%. Il n'est pas précisé comment étaient évalués en pourcentage les dégâts. Néanmoins, les bâtiments sinistrés jusqu'à 30% doivent correspondre avec ceux dont l'intérieur était démoli et l'extérieur intact. Par rapport à Décembre 1944, le nombre d'immeubles partiellement démoli a considérablement augmenté. Le chiffre était alors d'environ 500. Un an plus tard, il est de 750. Il faut bien sûr nuancer ces chiffres, surtout qu'ils n'étaient que des estimations en 1944.

A cause de tous ces dégâts, la population souffre évidemment du manque de logements.

Le questionnaire ne s'intéresse pas seulement aux problèmes de logements, qui sont une des préoccupations principales de la population. Il permet d'apprendre que 52 immeubles à usages industriels ou commerciaux ont été sinistrés complètement et 125 partiellement. Parmi les entreprises entièrement détruites, on note le Studio Nicea Film qui produisait des films de cinéma. C'était la plus grande activité industrielle de la cité.

Celle-ci avait une vocation principalement agricole. Là encore, des dégâts ont touché les immeubles. Deux ont été complètement démolis et 264 partiellement. Ces destructions diminuèrent la production agricole. Il est regrettable que le questionnaire ne mentionne pas le nombre d'immeubles non sinistrés, cela aurait permis de se rendre compte de l'ampleur des destructions.

Extrait du mémoire de Jérémy Thomas « Saint Laurent du Var Alpes Maritimes »(Réf : M.M.622.1.THO.1999) esr consultable au « Musée de la Résistance » à Nice La Plaine 1 Bât A2 Boulevard Maurice Slama 06200 Nice Tél : 04 93 81 15 96

 

26/12/2012

L’ABBÉ DECAROLI, « LE DON CAMILLO» DE SAINT LAURENT DU VAR

 

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A Saint Laurent du Var les résistants du groupe Morgan bénéficièrent du soutien du maire, Louis Ravet, que Morgan connaissait bien, avant la guerre. La mairie fournit donc volontairement et gratuitement des locaux aux « assemblées » du groupe, de Janvier 43 en Août 44. Le bureau du maire servait de lieu de réunions. Pour Georges Foata, cette aide fut inestimable. Dans son discours prononcé pour le cinquantenaire de la libération de St Laurent, Georges Foata rappelle que le groupe Morgan avait fait de St Laurent sa base logistique et qui avait grâce à Louis Ravet pris une ampleur qui lui permit de réussir les missions qui lui avaient été confiées.

Cet ensemble concourrait à faire de St Laurent « une plate-forme occulte » de la résistance.

Plus discret, le curé Decaroli appartenait lui aussi à un réseau. C'était vraisemblablement un agent de liaison (?). Il fut lieutenant des services de Renseignements. Ses amis de la région frontière l'aidèrent grandement jusqu'à la fin de l'occupation nazie puisqu'il avait été chargé de la paroisse de Breil-sur-Roya en 1936.

Arrivé à St Laurent en 1941, l'abbé Decaroli fut aussi un « soldat de la Résistance », un sauveteur et compagnon de détresse des victimes des terribles bombardements de la ville. « Son inlassable énergie, dans ces épreuves, est restée légendaire dans la cité du bord du Var. La croix de guerre 1939-1945, la médaille de la Résistance, remises par le général de Gaulle, vinrent honorer — fort justement —ce soldat modeste et fraternel, animé d’un anticommunisme féroce»

Quelques jours avant sa mort, il fut nommé chanoine par l'archevêque évêque Rémond. Une avenue porte son nom.

 

Extrait du « Mémoire d’Histoire 1939-1945 » de Jérémy Thomas « Saint Laurent du Var Alpes Maritimes »(Réf : M.M.622.1.THO.1999) est consultable au « Musée de la Résistance » à Nice La Plaine 1 Bât A2 Boulevard Maurice Slama 06200 Nice Tél : 04 93 81 15 96

19/12/2012

LE 19 MARS ENFIN RECONNU PAR LA LOI !

COMMEMORATION DU 19 MARS 1978.jpg

L’Histoire est enfin réhabilitée par la loi le 8 novembre 2012, après le vote du Sénat qui confirme celui de l’Assemblée Nationale du 22 janvier 2002.

Article premier :

La République française institue une Journée Nationale du Souvenir et de Recueillement à la Mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

Article second :

Cette journée, ni fériée, ni chômée est fixée au 19 mars, jour anniversaire du cessez le feu en Algérie.

Rappelons que depuis 1963 la FNACA (Fédération des Anciens Combattants en Algérie-Maroc-Tunisie) a fait preuve d’un inébranlable attachement au 19 mars, à Saint Laurent du Var, comme ailleurs en France.

Le Conseil Constitutionnel a validé la loi le 29 novembre 2012.

Précisons qu’un sondage IFOP du 15 novembre 2012 indique que 54% des Français approuvent le vote de la loi du 8 novembre au Sénat.