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02/10/2006

UN HOSPICE CONVOITE !

QUERELLES RELIGIEUSES

 AUTOUR DU PREMIER HOSPICE ( 1 )

  Au Xlème siècle, un bourgeois de Vence, RAIMBAUD, choisit le point d'aboutissement du gué traversant le fleuve, sur la rive droite, pour y fonder un hospice destiné aux pèlerins se rendant à Rome.

Ce lieu, CASTRUM AGRIMONTIS, proche .de l'an­cienne voie Aurélienne allait devenir le futur Saint-Laurent-­du-Var.

Cet hospice fut administré par des moines de différents ordres : d'abord en 1205 par les Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jéru­salem, puis par les Chevaliers de Rhodes et de Malte, et enfin par les moines de Saint-Augustin dont la maison mère se situait dans la vallée de Suse. L'hospice fut placé sous la protection de Saint-­Laurent et dirigé par un père prieur commandeur, assisté de neuf chanoines. De cette période date la construction de l'église romane avec, comme le précise DURANDY « son mur exté­rieur de l'abside couronné d'une délicieuse corniche en roue d'engrenage ».

En 1162, lors de son voyage à Turin, le Comte de Pro­vence fait étape à l'hospice et lui alloue une subvention con­séquente; d'autres voyageurs d'importance font de même lors de leur passage, ceci pour le plus grand profit de la Com­munauté.

Le Pape Innocent IV, en 1208, rappela -aux moines les rigueurs de la règle et profita de son voyage lors du con­cile de Lyon pour s'assurer que « l'affluence des visiteurs de tous sexes et les richesses » n'avaient pas conduit les Augus­tins à « la dissipation ». Le souverain pontife confirma à cette occasion les moines « dans leur seigneurerie d ' Agrimont, dans la propriété de l'Hôpital du Var et de ses dépendances ainsi que le droit d'acquérir de nouveaux biens ». Ceci en dé­pit de la jalousie des évêques de Vence. Le Pape ajouta par une bulle datée de 1248 « que quiconque porterait atteinte aux privilèges concédés au monastère serait livré à la ven­geance divine et, nouveau Judas, privé du corps et du sang de Jésus Christ ».

Les évêques de Vence ne désarmèrent pas: en 1268, le Pape Clément IV les menaça d'excommunication; plus tard, en 1301, Charles d'Anjou fut contraint de confirmer les Augus­tins « dans leurs franchises et privilèges » .

Sur l'initiative des évêques de Vence, un synode se réu­nit en 1312 dans leur ville, dans le but de contre-attaquer les hospitaliers « Défense aux clercs, quels qu'ils soient, de déte­nir des biens et bénéfices appartenant à des églises, sous peine d'excommunication » (!).

Enfin, en 1327, les évêques gagnent la partie et le pape Jean XXII, depuis Avignon, décrète la fermeture de l'hospice. Protestations des Niçois qui réclament le maintien du bac; aus­si les Augustins sont-ils hébergés dans un quartier qui porte encore le nom de leur patron; Saint Augustin, là, ils firent édi­fier une chapelle proche (selon CARLONE) de celle des Tem­pliers.

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28/09/2006

LA RENAISSANCE DE L'AN MILLE

            L'APPARITION D'UN VILLAGE

       AU BORD DU VAR VERS L'AN MILLE

 

De la menace permanente des invasions naîtra le type de village concentré et fortifié, les murs extérieurs formant remparts, le clocher de l'église servant de donjon, avec à l'intérieur des rues étroites et des maisons serrées, exemple type de l'actuel vieux village de Saint-Laurent.

Après ces siècles d'insécurité et de vie misérable, le XIème siècle marque dans notre pays une résurrection. Pour la première fois apparaissent dans les documents d'époque les noms de nos villages qui sont constitués en paroisse et qui payent tribut aux évêques et aux abbés.

Saint-Laurent est cité en 1033 sous le nom de CASTRUM AGRIMONTIS. Son site originel devait géographiquement être établi à proximité de l'église actuelle au cœur du vieux village, dominant les bords du Var .

La présence des Chevaliers du Temple est signalée en 1135 sur la rive opposée du Var (1), où ils se fixèrent au lieu dit « lei SERROI SOBRANOI » près de CAUCADE, au che­min de SAINTE MARGUERITE. Selon DURANTE, ils y éta­blirent un hospice destiné à secourir les voyageurs qui traver­saient le fleuve. passage réputé périlleux à cause de la rapidité des eaux, de la traîtrise des sables mouvants et des sombres forêts qui couvraient les deux rivages.

De cette même époque, XIème et XIIème siècle, date la construction, le long de la côte, des tours de guette, à l'ini­tiative des seigneurs et abbés, pour surveiller l'arrivée toujours possible des pirates sarrasins.

Saint-Laurent en possédait une dont les vestiges subsis­tent encore de nos jours au quartier qui a emprunté son nom. quartier de la Tour (2).

Le premier art roman apparaît à cette époque, l'église de Saint-Laurent avec son clocher en possède les caractéristiques: avant 1925, date à laquelle le clocher fut restauré, ce­lui-ci était une simple tour carrée surmontée d'une pyramide, distinction spécifique des clochers romans lombards du pays niçois.

(1} Un acte de vente de terres sises à St. Laurent fut effectué le 23 Avril 1208 par devant le notaire Maître Isnard. Le nouveau propriétaire, commandeur des Templiers, se nommait G. OLIVIER AUDIER. Ainsi le Temple s'installait sur les deux rives du Var.

(2) Les cartes du XVIIIème siècle notent une autre tour plus récente, cons­truite au sud du village au bord du Var « la tour Castillon ., édifiée au XVIIIème siècle:

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24/09/2006

LES GRANDES INVASIONS

                LA CHUTE DE L'EMPIRE ROMAIN

                SOUS LES COUPS DES BARBARES 

Au début du Vème siècle, des peuples germains envahis­sent l'Empire Romain et s'y établissent; la Provence reste ro­maine.

A la mort du dernier empereur romain en 476, la Pro­vence devient l'objet de partages successifs entre les rois goths puis entre leurs successeurs mérovingiens.

De 570 à 756, les Lombards (*), après avoir envahi le nord de l'Italie, passent les Alpes et ravagent le pays jusqu'au Rhône, laissant subsister, dans la mémoire, de nombreuses lé­gendes de destruction et de mise à sac, mais, pas de vestiges archéologiques. Selon le Commandant OCTOBON, « les ban­des de Lombards ont dû détruire tout ce qui était antérieur à leur passage. La Côte a dû être déserte pendant toute la période sarrasine » .

La destruction des quelques établissements romains de Saint-Laurent devrait dater de cette époque.

Après les Barbares d'origines germanique, les Arabes (Maures ou Sarrasins) viendront par voie de mer pour piller la côte provençale et ce, de la fin du IXème siècle au dernier quart du Xème siècle, jusqu'à la victoire de Guillaume de Provence en 972.

Là encore, les Sarrasins sont passés en Provence com­me des malfaiteurs sans laisser de traces. Leurs raids sur les côtes se poursuivront pendant tout le Moyen Age et ils écu­meront la Méditerranée jusqu'au début du XIXème siècle.

(*) L 'historien P. Canestrier indique que les Vandales dévastèrent la région de 440 à 460 puis les Saxons en 573, poussés en Provence par les Lombards.

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