12/06/2010
ART ROMAN, DES MAÇONS INITIÉS
Dans ces premières années proches de l'an mille, des vagues de lombards, avec leurs ateliers itinérants et quelquefois carrément leurs familles ne vont plus cesser de se succéder en Provence. Le phénomène ne peut que s'amplifier car de quel pays proche peut-on faire venir une main d’œuvre aussi spécialisée et encore relativement bon marché ? De nulle part ailleurs que de la Lombardie voisine, puisqu'il n'existe plus en cette terre de Provence d'ouvriers détenant encore, après ces siècles obscurs, les connaissances de leur métier.
Ainsi, en ce qui concerne notre région des Alpes-Maritimes, on vit apparaître en ce début de XI e siècle, venu Lombardie, le « premier art roman méditerranéen ».
Les cathédrales romanes qu’ils construisent vont très vite se multiplier telles celles d' Antibes, de Grasse, Vence et de Fréjus. Les abbés appelleront aussi ces maçons lombards pour construire ou reconstruire les monastères comme à Lérins, ou au Thoronet, tandis que les typiques clochers lombards, bien souvent agrémentés de bandes lombardes, ne vont plus cesser de se dresser sur la côte, et le plus souvent dans l'arrière-pays.
Les maçons sont aussi experts pour édifier des châteaux et des tours. Des tours que l'on appelle encore souvent des tours sarrasines, mais qui sont en réalité des tours romanes comme celles de Grasse, Vence, Saint Paul, Antibes. Ces tours romanes chapeautées d'une pyramide vont donc s'élever un peu partout, elles ne sont pas encore des clochers, mais seulement des tours de vigie ou des donjons (lieu ultime de résistance et de retrait de la population). Ces tours romanes, couvertes d'un pyramidon, s'élèvent telles des obélisques dressant leur pointe, vers le ciel en un symbole ascensionnel. Il ne faut pas oublier que les collèges des Magistri Comacini se référaient aux connaissances venues des Romains et des, Grecs, et bien sûr, des Égyptiens. L'Égypte est même la référence des bâtisseurs, ils ne s'en cachent pas, même si c'est à présent au service du christianisme.
On les reconnaît de loin, aujourd'hui encore, ces « clochers » lombards, tels ceux à pyramide à quatre pans de Saint Erige à Saint Étienne de Tinée, de l'église Saint Dalmas à Saint Dalmas le Selvage, de l'église Saint Michel à Roquebillière, de l'église Saint-Martin à la Tour sur Tinée, de l'église Saint-Pierre à Isola, de l'église Saint-Michel à Sospel, etc. Ils élèveront aussi des clochers à pyramide à trois pans, des clochers qui signalent curieusement des églises qui seront toutes occupées par les Pénitents Blancs, comme celle de Biot, de Bendejun, de Saint Paul de Vence ou de Tourette Levens.
Le clocher roman-lombard est la preuve d'une grande originalité et d'un esprit d'invention remarquable à cette époque. Il se compose d'une base carrée, sur laquelle est posée la tour romane que surmonte une flèche pyramidale dans un ensemble pouvant évoquer l'obélisque égyptien, ou la pyramide elle-même, ou encore le doigt dressé montrant le ciel.
Avec ces artisans qualifiés sont également arrivés des artistes romans qui vont peindre des fresques représentant tout aussi bien des scènes religieuses: vie de Jésus, histoire des saints, paradis et enfer, puisque l'image est primordiale en ce monde encore illettré. Les représentations s’inspirent de la vie profane: danses, banquets et scènes journalières. Parmi les peintres beaucoup sont aussi sculpteurs et s'appliquent à la recherche de la beauté au service de la religion. Ces artistes, de par leurs connaissances acquises en leur collège, s'évertueront à montrer que les choses ne sont pas toujours ce qu'elles paraissent être et qu'elles ont une réalité plus secrète, préfiguration d'un monde invisible et symbolique.
N’oublions pas que ces premiers maçons sont à l'origine des Compagnons, des Confréries et des Fraternités.
D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55
Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.
Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.
Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.
Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.
Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.
Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.
Connaître le passé de la région des Alpes Maritimes ?
Cliquez sur http://pays-d-azur.hautetfort.com
15:25 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire
02/06/2010
L’ART ROMAN LOMBARD
Au XIe siècle apparaît le premier art roman qui place la Provence dans un vaste courant qui s'étend de la Lombardie à la Catalogne il se reconnaît à l'appareil des murs, faits de pierres éclatées au pic et posées à plat en assises régulières. Cette maçonnerie rustique et simple est décorée de bandes lombardes. Les absides et les murs latéraux sont rythmés par de minces pilastres plats, les lésènes, réunis à leur sommet par une série de petits arcs. Sur certains édifices, plus tardifs, ces bandes lombardes sont accompagnées de frises en dents d'engrenage. Quelques absides plus importantes, sont couronnées d'une rangée de niches qui favorisent les jeux d'ombre et de lumière. Les claveaux, plus épais à la clef, s'amincissent et se raccourcissent aux extrémités pour dessiner un arc en forme de croissant, l'arc lombard.
La Provence est longtemps restée fidèle à l'architecture romane. Il faut attendre le XIIe siècle pour que soient acceptées les influences de l'architecture gothique venue du Nord.
D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55
Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.
Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.
Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.
Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.
Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.
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25/05/2010
L’ÉGLISE DE SAINT LAURENT , JOYAU DE L’ART ROMAN LOMBARD,
Avant de visiter l’église de Saint Laurent, pour y découvrir les témoins architecturaux religieux et profanes de ce monde roman (XI e - XII e siècles) « qui fascine et interpelle » selon le mot de R. Oursel, il n'est pas inutile de tenter de répondre aux questions simples, que nous nous sommes tous posées un jour ou l'autre, concernant l'architecture romane: quels sont les initiateurs de ces nobles et solides constructions du haut Moyen Age parvenues jusqu'à nous, quel élan intérieur poussait les bâtisseurs à construire avec tant de soin, enfin et surtout, comment construisait-on en ces temps anciens ? Les quelques éléments de réponses donnés ici, illustrés d'exemples exclusivement provençaux, n'expliquent pas tout: ils doivent être considérés comme des orientations de recherches et des thèmes de réflexions permettant une approche plus facile de ces monuments, dont la fonction profonde n'est plus toujours comprise du monde actuel.
Les initiateurs et les maîtres des constructions monumentales qui font aujourd'hui notre admiration étaient, pour les abbayes et prieurés, les grands Ordres religieux, bénédictins, cisterciens et augustins principalement, établis en Provence, pour les églises rurales, les communautés paroissiales et les Ordres dont elles dépendaient.
La multitude d'églises édifiées pour les besoins des communautés paysannes et urbaines en Provence, au XI e et au XII e siècle (plusieurs milliers assurément) est la conséquence d'un acte de foi collectif, unique dans l'histoire de la chrétienté et commun à toute l'Europe occidentale: ce grand mouvement de constructions est d'ailleurs allé de pair avec un renouveau économique, sensible surtout dans les campagnes, où la mise en culture de nouvelles terres fut couronnée de succès. Abbayes et prieurés, cathédrales et sanctuaires ruraux, ermitages et lieux de pèlerinages n'ont pu toutefois être construits par une population pauvre dans l'ensemble que grâce à l'enthousiasme, à la volonté et à la ténacité de tous. Cet élan général de foi, qui est à l'origine de la renaissance spirituelle et temporelle de l'Eglise provençale au XI e siècle, est particulièrement sensible dans les actes laissés par les donateurs et consignés dans les Cartulaires. Pour aider les Eglises locales à reconstituer leur temporel et à élever les lieux de culte rendus nécessaires par ce nouvel élan de piété, les donations affluent dès la fin du Xe siècle. Ces libéralités sont le fait des grandes familles locales, mais aussi des plus humbles, et consistent en général en propriétés du grand domaine à la simple parcelle de terre, en droits seigneuriaux, en dons en argent ou en nature, dans tous les cas, il est fait allusion au rachat des péchés des donateurs.
La foi, la volonté d'édifier des lieux de culte nouveaux et le rassemblement des ressources nécessaires à cette vaste entreprise de construction sont certes des éléments majeurs dans la renaissance romane: ce renouveau architectural n'aurait pu toutefois se concrétiser sans l'apport extraordinaire des maîtres d’œuvre et du corps anonyme des bâtisseurs, architectes, entrepreneurs et ouvriers de toutes catégories. L'art de bâtir à l'époque romane en Provence doit beaucoup à une tradition qui remonte à l'Antiquité et qui, en quelque sorte, refait surface au XI e et surtout au XII e siècle après une longue période d'oubli apparent. Pour mieux cerner les différents aspects de cet art, il vaut la peine de se pencher sur le rôle de ceux qui l'exerçaient et sur les méthodes mises en oeuvre.
D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55
Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.
Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.
Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.
Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.
Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.
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