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15/08/2010

LES TEMPLIERS A SAINT LAURENT DU VAR

UN TEMPLIER.jpg

 

Les Templiers ont joué un rôle considérable dans l’histoire du Moyen-Age.

En dépit des archives et des travaux qui ont partiellement démystifié leur vocation, les chevaliers de « la croix et des roses » conservent encore une auréole de mystère.

Leur consécration au sommet de la gloire et de la puissance, suivie d’une brutale chute dans l’ignominie n’est pas le moindre des paradoxes attachés au destin singulier de ses moines soldats.

A son apogée en 1253, l’Ordre comptera 15000 frères et 3468 châteaux, forteresses et maisons dépendantes, ainsi que quelques 9000 commanderies en Occident.

Incontestablement, la richesse des Templiers causera leur perte, après avoir suscité la convoitise coupable de leurs détracteurs.

Arrêtés dès  1307, après d’invraisemblables accusations, les chevaliers au blanc manteau à croix rouge périrent dans les flammes après des procès iniques et des aveux incohérents obtenus sous les pires tortures.

Bien que guerroyant contre les Infidèles en Palestine et dans la Péninsule ibérique, leur présence est attestée dans toute l’Europe occidentale, mais c’est sans doute dans les Alpes Maritimes qu’ils sont le mieux « dotés » .

C’est vers 1135, à la suite d’un accord entre le Pape et l’Empereur d’Allemagne, suzerain de la Provence que les Templiers sont appelés dans la région pour défendre les populations contre les dernières invasions sarrasines.

Installés à Nice en 1193, les Templiers vont étendre leur domaine de chaque côté du Var, notamment à Grasse, Biot, Vence et Rigaud.

Ouvert vers la mer et l’Orient, grâce aux ports d’Antibes, Cannes et Nice, ce territoire constitue une base arrière importante. Rappelons qu’à la saisie des biens de l’Ordre, on recensait dans les Alpes Maritimes 724 « tenures » et 654 membres du Temple, en dehors de la Viguerie de Nice et de l’Est du département (faute de documents).

Saint Laurent du Var, installé sur la rive droite du Var, a contrôlé de tout temps le gué le plus direct pour rejoindre Nice.

Si nous savons avec certitude que les Templiers s’installèrent  sur la rive niçoise dès  1135, la première mention d’un hospice fondé en face par Raimbaud de Vence, ne date que de 1162. Cet hospice dédié en 1205 à Saint Laurent, destiné à accueillir pèlerins et voyageurs, passera dans les mains de plusieurs ordres religieux dont  certains prélevèrent un droit de péage pour la traversée du Var à dos de mulet.

Un procès opposera longtemps l’évêque de Vence, seigneur du lieu, aux moines augustins détenteurs temporaires de l’hospice, au sujet des profits accumulés par ces derniers. Ils seront finalement chassés sur l’autre rive en 1328.

Un acte de vente de terres sises à Saint Laurent du Var fut effectué le 23 avril 1208 par devant le notaire Maître Isnard. Le nouveau propriétaire, commandeur des Templiers, se nommait G. Olivier Audier. Ainsi le Temple s’installait sur les deux rives du Var.

Les biens du Temple signalés à Saint Laurent du Var, relevaient de la commanderie de Nice, en charge du passage du fleuve. Les restes de l’hospice, contigus à l’église paroissiale,  sont encore visibles aujourd’hui.

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

 

Connaître le passé de la région des Alpes Maritimes ?

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EDMOND ROSSI dédicacera ses derniers ouvrages au "Festival du livre de montagne" samedi 21 août 2010 à GUILLAUMES  dans la haute vallée du Var.

09:34 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0)

05/08/2010

UN DOCUMENT CAPITAL POUR SAINT LAURENT DU VAR : LA BULLE DU PAPE CLEMENT IV DE 1267

        

SCENE PAYSANNE AUTOUR DU MOINE REGISSEUR.jpg

 

« Clément évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à ses chers fils le commandeur et les frères de l'Hôpital du Var de l'ordre de Saint Augustin, au diocèse de Vence, salut et bénédiction apostolique. La Sacro-sainte Eglise Romaine a coutume de chérir d'un mouvement tout naturel, en raison de sa piété accoutumée, qui lui est un devoir, ses fils dévoués et humbles et, afin qu 'ils ne soient pas inquiétés par les agissements d'hommes dépravés, de les réconforter, telle une pieuse mère, par le rempart de sa protection.

C'est pourquoi, chers fils dans le Seigneur, faisant écho de bon cœur à vos justes demandes, nous prenons sous la protection de Saint-Pierre et la nôtre vos personnes et le lieu où vous vous consacrez au service divin, avec tous les biens que vous possédez présentement à bon droit ou que vous pourrez acquérir à l’avenir par de justes moyens, avec l'aide du Seigneur. Spécialement, nous confirmons à vous-mêmes et, à travers vous, à votre hôpital, par notre autorité apostolique, les dîmes, terres, possessions, maisons, vignes, revenus, jardins, granges, prés, pâturages et tous les autres biens, tels que vous les possédez tous justement et pacifiquement, et nous les garantissons par la protection du présent écrit, en réservant, pour ce qui est des susdites dîmes, le droit de décision des conciles généraux. Qu’il ne soit donc permis à aucun homme de briser ce présent acte de protection et de confirmation que nous accordons ou d'aller à son encontre par une téméraire audace. Mais si quelqu'un était assez présomptueux pour commettre un tel attentat, qu'il sache qu'il encourrait l'indignation de Dieu Tout-puissant et des saints apôtres Pierre et Paul.

Donné à Viterbe, le 5 des ides de février, la deuxième année de notre pontificat. »

Le pape par cet acte prend sous la protection du siège apostolique les frères de l’hôpital du Var, leur établissement et leurs biens, dont il leur confirme la possession.

Rappelons que le gué de Saint Laurent eut une place essentielle au Moyen-Age, époque de pèlerinages religieux, d’une part de l’Italie vers Saint Gilles et Saint Jacques de Compostelle et d’autre part en sens inverse de l’Espagne et de France vers Rome.

Selon un acte de 1472, la fondation d’un hospice avec bac est attribuée à une dame d’Agrimont ( ?).

L’historien Alain Venturini situe cette fondation en 1150, avec une première mention en 1162. Placée sous l’étroit contrôle de l’évêque de Vence, l’institution est confiée à une douzaine de chanoines de l’ordre de Saint Augustin, venu de Saint Laurent d’Oulx dans le Piémont.

Cette œuvre d’utilité publique se développe et sa prospérité devient telle qu’elle acquiert des biens à Cagnes, Nice, Plan du Var et même dans la vallée de la Vésubie.

En 1300, la corruption et le relâchement de la discipline et des mœurs conduisent le pape Boniface VIII à confier la gestion de l’établissement aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. L’évêque de Vence va manœuvrer en 1327, pour être désigné comme gestionnaire de fait par le pape Jean XXII.

Les appétits de l’évêque de Vence seront tempérés par les Niçois en 1344 et limités à une rente annuelle de 100 setiers de froment.

Le destin de la Maison du Var se poursuit avec une nouvelle crise en 1428, consécutive à une décadence morale entraînant l’expulsion des derniers chanoines Hospitaliers. Les terres et bâtiments sont alors confiés à l’archidiacre de Vence qui se révèle incapable de les gérer.

L’Hospice tombe en ruines et le passage du gué devient payant avant l’acte d’habitation de 1468. Il sera fait alors obligation aux gens du lieu d’assurer gratuitement le passage du Var avec confirmation faite en 1485.

 

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

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Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

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09:32 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

14/07/2010

L’ÉGLISE DE SAINT LAURENT : HAUT LIEU HISTORIQUE DE

12 LA PLACE VIEILLE DE L'EGLISE EN 1900.jpg

L'église des XI e et XIIè siècles a été remaniée aux XIVè et XVIè siècles, restaurée en 1654 et 1850. Bâtie en pierres calcaires de Gattières, éclatées au pic et posées à plat en assises régulières, cette maçonnerie rustique et simple est décorée de bandes lombardes. La construction possède un beau chevet en cul-de-four, surmonté d'une frise en dents d’engrenage. Ces détails architecturaux sont caractéristiques du style roman lombard qui s’est répandu au XI e siècle de la Lombardie à la Catalogne.

Sur le mur sud une plaque datée 1825 identifie les aménagements successifs.

La base du clocher est restée romane, après une restauration de 1925 qui retira le sommet pyramidal pour le coiffer d’un campanile caractéristique.

A l'intérieur, le style roman s’exprime par la rareté des fenêtres et une nef voûtée en berceau brisé.

L'église renferme un reliquaire en bois doré du XVII e siècle, contenant un os de la jambe de Saint-Benoît (martyr en 543), fondateur der l'ordre des Bénédictins.

La place contiguë à l'église a servi de cimetière du Moyen-Age au XVIII e siècle.

On remarquera le mur de l'ancien monastère-hospice  du XI e siècle, jouxtant l'église, avec son élégante fenêtre géminée, la colonnette en marbre sculpté, et les détails de l'ogive.

Le passage voûté donnant accès à la place de l'église, a été percé au XVè siècle. L'ancien village des XI e et XII e siècles est délimité par les rues situées autour de l'église romane (rues Monso, Ferraretto, place Mayen, rues Suchet, du Four et rue des Gueyeurs). Les passages voûtés ont été percés à l'origine.

L’église de Saint Laurent et son hospice, destiné à accueillir les pèlerins circulant vers Rome ou Saint Jacques de Compostelle tout au long du Moyen Age, constituent un témoignage émouvant de la foi et d’une spiritualité qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours.

LES TRESORS, RELIQUES ET CRYPTE DE L’ÉGLISE

Aujourd’hui, l'intérieur de l'église, caractéristique du style roman provençal, présente un reliquaire en bois du XVIIe siècle contenant selon la tradition un os de la jambe de Saint-Benoît, fondateur de l'ordre des Bénédictins. L’église possède également, sous ses fondations, un ossuaire datant des remaniements du bâtiment, c'est à dire du XVIII e siècle. Il n'est pas visible par le public mais la municipalité a préservé l'accès de cet élément important de l'histoire laurentine par l'installation d'une trappe. Découvert en février 1999, cet ossuaire contient des ossements, des dents appartenant à un enfant d'une dizaine d'années et des fragments de terre cuite, de verre et de bois. 

Fort de ce descriptif présenté aux touristes nous avons remonté le temps et consulté les travaux de G. Doublet de 1903 qui éclaire les lignes suivantes.

Au XVIIIe siècle, la fête patronale était célébrée le 8 septembre on y signale alors quelques intéressantes reliques. Celle de saint Benoît apparaît en 1683 dans une chasse placée dans le buste de bois surdoré. Les reliques ont été envoyées par Bernardin écuyer tranchant d’Innocent XI à Albanelli ancien prieur du lieu, il s’agirait d’un os de la jambe du saint. Ces reliques sont encore citées dans les inventaires de 1715 et 1771.

La chapelle sainte Pétronille au quartier de la Baronne, lieu de pèlerinage, appartenait autrefois à la paroisse de la Gaude. En 1903, une relique de la sainte était toujours conservée dans la sacristie de l’église. Datée de novembre 1881, elle est signée par l’évêque titulaire de Porphyre.

De même, une relique de la Vraie Croix, datée de mars 1827 et signée du cardinal Zurla, est offerte à l’adoration des Laurentins.

Rappelons l’importance du culte des reliques dans la religion catholique.

Le culte consiste dans certains honneurs extérieurs rendus aux restes des saints. Ainsi, on les porte en procession, on les encense pendant les cérémonies du culte public, on leur donne, dans les églises, des places d'honneur, on les expose, certains jours, à la vénération des fidèles. Il s’agit du corps, fragment du corps d'un saint ou d'un Bienheureux, objet qui a été à son usage ou qui a servi à son martyre, dont le cuIte est autorisé par l'Église catholique.

L'Eg1ise ne permet à ses prêtres de célébrer la messe que sur des pierres sacrées, qui contiennent quelques reliques.

Le tombeau de la famille seigneuriale des Pisani était placé dans la chapelle Saint Joseph située du côté de l’Epître, portant sur son arc leurs armes : un arbre surmonté de deux étoiles. En 1654, l’évêque Godeau indique le dallage de l’église en désordre. Il prescrit de ne plus enterrer personne que si l’on exige trois livres pour le pavé et si on le refait avec soin ! L’évêque Crillon en 1699  remarque les sépultures de la famille de La Vie et des Vians. En 1903 le dallage est neuf et l’on ne distingue plus une seule pierre tombale, même celle des Pisani dans la chapelle Saint Joseph.

 

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09:11 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dÉcouverte