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04/10/2010

LA PESTE, UN TERRIBLE FLÉAU OUBLIÉ...

 

16 MALADES DE LA PESTE.jpg

L’histoire de Saint Laurent du Var est tragiquement marqué par la peste qui emporta la totalité de sa population au moyen-âge.

La peste existerait depuis des temps immémoriaux dans les plateaux d'Asie centrale, dans la plaine du Gange et aussi en Afrique centrale.

La peste de Justinien (542-543) décrite précisément par Procope, frappa l'ensemble du bassin méditerranéen. Ce fut la première pandémie pesteuse sûre qui vida Gréolières de sa population.

La deuxième pandémie se situa au Moyen-Age, entre 1346 et 1353, faisant sans doute 25 millions de victimes, entre le quart et la moitié de la population. L'épidémie avait commencé en Inde, atteint la Méditerranée et s'était étendue à l'Europe entière. La maladie se prolongea pendant trois siècles.

Les caravelles aux XVe, XVIe s, ont disséminé la peste dans tous les ports du monde. Saint Laurent était prédisposé  comme lieu de passage et d’étape pour les voyageurs.

La peste pulmonaire transmise par vote respiratoire d'individu à individu et la peste bubonique entraînaient rapidement la mort (5 à 8 jours).

Dans le passé la peste sévit fréquemment dans la région selon les anciens chroniqueurs.

En 1327 elle emporta toute la population du Vieux Castel d’Ilonse, du premier village d’Aspremont et d’une partie du bourg de Tende. Vingt ans après, elle détruisit « la tierce partie du monde » ( Froissart ). A la fin du siècle elle fit de nombreuses victimes dans toute la région, ainsi qu’en 1405-1406.

En 1466-67 (7833 morts, dont 211 religieux à Nice), le village de Saint Laurent du Var est totalement vidé de sa population, on le repeuplera en 1468 avec 30 familles de la région d’Oneille. Le village de Saint Jean d’Alloche près de La Tour, est également dépeuplé. La population de Roquebrune implore sa patronne, N.D. des Neiges pour éloigner le péril. Elle sera si meurtrière en 1498, que te gouverneur du Comté, René de Tende, attira les juifs expulsés de Rhodes.

Nouvelle attaque en 1550 avec de nombreuses victimes dans la plupart des localités, plus de 3 500 dans la cité de Nice. Les autorités prirent quelques mesures d'hygiène : on interdit d'aller d'une localité dans l'autre, on entretint continuellement dans les rues des bûchers de cyprès et de plantes aromatiques, on jeta des désinfectants, vitriol, soufre, poix. Le mal réapparut en 1580 : en l'espace de 4 mois la population de Nice sera réduite à moins d’un tiers. Elle sévira à nouveau en 1631 sept mois durant. On dénombra environ 10 000 victimes à Nice, plus de la moitié de la population. On recourut aux forçats du bagne pour ensevelir les victimes dans des tranchées que l'on recouvrit de chaux vive. A Monaco, cette peste fit périr le quart de la population.

 

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

 

Connaître le passé de la région des Alpes Maritimes ?

Cliquez sur http://pays-d-azur.hautetfort.com

09:44 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

18/09/2010

SAINT LAURENT DU VAR, EN 1749, UNE « MACHINE » RÉVOLUTIONNAIRE APPARAIT POUR EXTRAIRE OU PLANTER LES PILOTIS DU PONT DU VAR

 

Pont-Var_004.jpg

 

Un ouvrage de 1750 « Architecture hydraulique » de l’ingénieur Belidor, colonel d’infanterie, chevalier de l’ordre militaire de Saint Louis, révèle l’usage d’une machine révolutionnaire à Saint Laurent du Var, spécialement conçue pour enfouire et extraire les pilotis en bois nécessaires à la construction puis à la destruction stratégique , d’un pont sur le Var sous le règne de Louis XV.

Voici ce que rapporte ce document (pages 121, 122) : « M. le Maréchal de Belle-Isle, après avoir fait repasser le Var, en 1747, à l’armée des Alliés, qui s’estoient proposés la conquête de la Provence, les poursuivit dans le Comté de Nice, dont il s’empara. Pour faciliter sa communication avec la France, il fit construire sur le même fleuve, deux magnifiques ponts, chacun d’environ 300 toises de longueur (environ 540 mètres), d’une solidité capable de résister à l’impétuosité d’un des plus forts torrent de l’Europe, dans le temps des fréquentes crues auxquelles il est sujet. Lorsqu’à la paix il fut question en 1749 d’évacuer le Comté de Nice, et de détruire les mêmes ponts, qui comprenaient une forêt de pilots, qu’on avait envie d’arracher tous entiers, quoiqu’ils fussent enfoncés de 12 à 15 pieds (1 pied = 30cm) dans le lit du Var; je communiquais à M. Guil, Brigadier des armées du Roi, qui avait fait faire ces ponts, le dessin de la machine dont il s’agit ici, qu’il fit exécuter fort exactement.

Voulant en faire l’essai sur des pilots anciennement enfoncés sur le bord du fleuve, nous en fîmes arracher plusieurs engagés de 12 à 13 pieds dans un terrain extrêmement gras, d’où on ne les auroit jamais tirés, par tout autre moyen, n’ayant presque point de prise, parce qu’ils avoient été recépés jusqu’à la racine. Ils furent d’abord si tenaces que les câbles se rompirent avant que de pouvoir les ébranler ! On en employa de neufs, et chaque pilot fut arraché avec une facilité surprenante, en moins de 4 à 5 minutes.

Une manière fort simple d’augmenter prodigieusement la force de cette machine, serait de se servir du treuil pour attirer en bas l’extrémité L de la poutre, quelque grande résistance que puisse opposer le pilot C. Pour cela, il faudrait après avoir mis cette poutre dans la situation GL, décrocher les poulies M, N, équipées comme elles le sont parce que la poutre se soutiendra d’elle-même; accrocher avec un S l’écharpe de la première M, à l’anneau F, ensuite attacher de même l’autre poulie N au pied de la machine, pour avoir un point d’appui, alors on attirera facilement la poutre de haut en bas en faisant agir la puissance appliquée au levier du treuil.

Ce qui peut encore plus que tout cela produire un grand effet, c’est de frapper à coups de mouton l’extrémité de la poutre. Une machine serait nécessaire pour cet usage complémentaire sauf d’en faire une qui rassemblerait la propriété des deux.»

L’extraction des pilotis devait éviter l’implantation rapide d’un futur pont par les Savoyards, en cas de nouvelle attaque contre la France. Ce même ingénieur explique plus loin que sa « machine » pourrait également planter des pilotis dans un temps record pour installer un nouveau pont sur le Var.

Nul ne sait, si en novembre 1792, le génie militaire des troupes de la nouvelle république utilisa la révolutionnaire « machine » de Belidor pour que soit jeté un pont en bois sur le Var?

 

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

 

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Si vous souhaitez rencontrer Edmond ROSSI, il sera présent au "Festival du Livre de Mouans Sartoux" les samedi 2 et dimanche 3 octobre de 14h à 18h au stand de la librairie "Arts et Livres" espace B, où il signera ses derniers ouvrages.

 

09:35 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire

28/08/2010

LES « GUEYEURS », DE VALEUREUX ANCÊTRES CHARGÉS D'ASSURER LA TRAVERSÉE DU VAR

GUEYEUR DE SAINT LAURENT.jpg

 

Depuis les origines des temps, le fleuve Var a constitué pour l’homme un dangereux obstacle dans sa progression côtière. Aussi, une étape s’imposait avant cette traversée délicate. Saint Laurent du Var naîtra de cette nécessité géographique.

De ce fait, les hommes occupant le site seront mis à contribution dans l’aide et l’assistance apportées au franchissement du fleuve, et ceci, jusqu’à la construction définitive d’un pont.

Dans l’Antiquité, le passage périlleux du Var sera résolu par une passerelle en bois qui ne résistera pas aux crues récurrentes du fleuve. Au Moyen-âge conscientes de ce problème, les autorités religieuses soucieuses de faciliter le flux des pèlerins circulant vers Rome et Saint Jaques de Compostelle vont garantir le passage du fleuve.

Dans un premier temps vers l’an 1000 la présence de moines munis de chevaux, suivie au XIIème siècle par l’installation d’un hospice sur la rive droite vont satisfaire à cette exigence. La traversée s’effectuera en barque pour le franchissement du gros bras du fleuve et à pied pour le reste du gué. Il en sera ainsi pendant cinq siècles jusqu’à la construction d’un pont en 1792.

Les offrandes laissées par les voyageurs à l’hospice vont déclencher durant un siècle des querelles d’intérêts entre les ordres monastiques et l’évêque de Vence seigneur du lieu.

Au XVème siècle, après la renaissance du village repeuplé en 1468, suite aux épidémies et aux pillages, il appartiendra aux nouveaux habitants venus de la proche Ligurie, d’assurer la traversée du Var. Les « Riveraschi » , hommes robustes désignés par le Consul (Maire) rempliront cette mission.

« Les gueyeurs ou barquiers doivent être des gens choisis et craignant Dieu

  1. Qui fréquentent les sacrements et fassent leurs Pâques chaque année,
  2. Qui portent un « tableau » (tablier) autour de leur ceinture,
  3. Qui ai de la pudeur et de l’honnêteté envers les personnes du sexe,
  4. Qu’ils soient charitables envers les pauvres et traitables envers les autres,
  5. Qu’ils ne soient points abrutis par le vin pour ne pas se noyer et noyer les autres ! »

Les Gueyeurs vont s’acquitter ainsi de leurs devoirs dans le cadre d’une une véritable confrérie soumise à des règles strictes contrôlées par un « juge des gueyeurs ».

Néanmoins, au XVIIIème siècle, les services des gueyeurs se dégradent : indélicatesses en tous genres, voyageurs volés et rançonnés, prestations d’un prix exorbitant, litiges et incidents divers conduiront même certains gueyeurs jusqu’à la prison. Cette situation persiste pendant plus de  15 ans, entraînant les autorités à confier la gestion du passage du Var à un entrepreneur privé.

C’est ainsi qu’en 1758 M. Ferron obtient la charge d’organiser la traversée du Var en recrutant des gueyeurs permanents et appointés. Les candidats doivent être « jeunes, vigoureux, sages et tenus de s’habiller de façon à éviter tout scandale et toute indécence ».

En 1760, le traité de paix de Turin impose de nouvelles règles avec un retour de la traversée du fleuve à la charge de la communauté :

 

 

  1. « La communauté rétablira la barque sur le gros bras du Var.
  2. Elle nommera 12 gueyeurs « les plus propres, les plus experts dans cette fonction, parmi lesquels elle choisira les plus capables pour avoir l’inspection des autres.
  3. Ils se tiendront deux de chaque bord, depuis le lever au coucher du soleil.
  4. Ils sonderont et marqueront les passages difficiles avec des piquets et fascines, le bois (barque, cabane, abri) sera à la charge de la communauté.
  5. Les gueyeurs seront toujours vêtus décemment avec des caleçons ou ceintures  et ne pourront passer les voyageurs lorsqu’il y aura du danger, dont ils seront partant obligés de les avertir.
  6. Ils passeront les pèlerins gratuitement.
  7. Le salaire est de 6 sols d’argent de France. »

Enfin, deux gueyeurs devront accompagner chaque voyageur durant la traversée du fleuve.

En 1791, 12 gueyeurs sont encore mentionnés pour s’acquitter du service de franchissement du Var.

1792 marque la fin du gué, avec l’installation du premier pont en bois sur le Var, pour le passage des diligences.

Les gueyeurs ne réapparaîtront ensuite que lorsque le pont sera coupé par les crues du fleuve.

Ainsi en 1808 on signale encore 10 gueyeurs en activité vêtus d’un tablier tenu à la ceinture.

Une anecdote de cette époque, rapportée par M. Trastour issu d’une famille de gueyeurs, fait état d’un geste d’honnêteté de son ascendant. Cet ancêtre avait trouvé une bourse chargée de pièces en or perdue par un voyageur au cours du passage du Var. Trastour se mit en route sur ses traces et parvint à le rejoindre pour lui restituer son bien.

Le voyageur le remercia sans plus, en lui disant simplement : « Mon gaillard il y avait là suffisamment pour assurer ton futur et ne plus jamais travailler ! »

La frontière est de nouveau rétablie sur le Var en 1815 entre le royaume de France et les Etats de Piémont-Sardaigene, le pont est alors divisé en deux !

En 1860, la frontière disparaît avec l’annexion du Comté de Nice à la France. Un pont de pierre, routier et ferroviaire, sera construit  quatre ans plus tard.

Le pont de bois situé en face du village est restauré en 1865, il sera détruit en 1869.

Aujourd’hui les gueyeurs ne sont plus qu’un souvenir concrétisé par une rue du Vieux Village et l’installation récente d’une statue  sur un rond point au bas de la rue de l’Ancien Pont.

Une « Fête des gueyeurs » sur l’initiative du « Comité de Sauvegarde du Vieux Village » conserve la mémoire de ces robustes et légendaires laurentins qui oeuvrèrent pour leur prochain durant quatre siècles afin d’assurer dignement le passage du Var.

Leur patron, Saint Christophe fêté le 21 août est également celui des porte-faix.

Les gueyeurs sont une particularité exceptionnelle unique en France dont peut s’enorgueillir Saint Laurent du Var.

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

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Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

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