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29/09/2011

L'OCCUPATION ALLEMANDE DE SAINT LAURENT DU VAR

 CARTES POSTALES ANCIENNES DE SLV (82).jpg

 

« Le débarquement des Alliés en Afrique du Nord en novembre 1942 entraîne la chute de Mussolini et la signature de l'Armistice de Cassibile le 8 septembre 1943.

Dès le mois d'Août 1943, les troupes italiennes quittent Saint-Laurent bientôt remplacées par les troupes de la Wehrmacht. Le 27 juillet, 600 soldats allemands arrivent à St Laurent. Ils installèrent leur cantine ou "roulante" au monument aux Morts, et alimentèrent le feu par les arbres des propriétés voisines. Les troupes de la Wehrmacht continuent d'affluer dans les communes tout au long du mois d'août. Leur poste de commandement remplaça l'état-major italien au quartier de la gare. Ils réquisitionnèrent certaines villas situées notamment sur l'Avenue du Maréchal Pétain, comme la villa Marjolaine située à une quinzaine de mètres de la mairie.

De nombreuses batteries DCA furent installées le long du Var, aux Pugets, au quartier de Montaleigne et à la Baronne. 561 mines furent installées sur les plages ou sur les terrains susceptibles de servir aux opérations aéroportées. La population du quartier du Lac dût donc être relogée, cette zone étant à évacuer.

Le manque de documents ne permet pas de décrire plus précisément cette occupation. A l'exception de documents qui portaient des tampons allemands, je n'ai trouvé aucune lettre des autorités allemandes adressées à la mairie de St Laurent."

Jérémy THOMAS (Mémoire d'Histoire)

 

Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint  en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulière­ment capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Livre de 120 pages, 17€ disponible sur demande à edmondrossi@wanadoo.fr  

22/09/2011

SAINT LAURENT DU VAR POSSÈDE UN RICHE PATRIMOINE LITTÉRAIRE IGNORÉ

 

GUSTAVE FLAUBERT EN VISITE A SAINT LAURENT DU VAR.jpg

 

Saint Laurent du Var, par sa situation de carrefour géographique sur le passage du fleuve Var, a accumulé au fil du temps nombre de visites de personnages célèbres qui en ont loué le charme, parmi lesquels des écrivains connus.

Si son délicieux vin muscat a été vanté jusqu’à la cour du roi de France par Madame de Sévigné, bien d’autres auteurs ont noté dans leur carnet de voyage les mérites de ce bourg provençal, resté frontalier jusqu’en 1860.

A ce propos, voici un extrait des notes de Victor Hugo où il cite Saint Laurent du Var à l’occasion d'un voyage entrepris en 1839 en compagnie de son amie Juliette Drouet. Premières impressions sur le terroir lorsqu'il aborde la Côte d'Azur:"Vers Antibes et Nice, l'olivier est un arbre magnifique. Là on l'abandonne à lui-même, il pousse en haute futaie. Il a un tronc énorme, Un branchage bizarre et irrité, Un feuillage fin et soyeux qui, à distance, vue en touffe, ressemble à une fourrure de chinchilla. Il se pose dramatiquement sur la hanche comme le châtaignier, porte ses rameaux et ses fruits à bras tendus, et offre comme le cèdre et le chêne, ce mélange de grâce et de majesté propre à tous les arbres qui ont le tronc large et la feuille petite."

Parvenu à Saint Laurent sur les bords du Var, frontière, Victor Hugo note dans son carnet de voyage: "Var, - fougueux et déborde, long pont de bois - Une baraque peinte en rouge au milieu du pont sépare les deux royaumes, de là le drapeau tricolore qui flotte dans les arbres en France au bout du pont comme une grosse fleur bleue, rouge et blanche - en 1830, les habitants de Nice venaient en foule pour le voir, l'autre mois il a attiré en France tout le poste sarde, 25 hommes du régiment de Savoie qui ont laissé là la douane et le corps de garde et sont allés trouver le drapeau tricolore avec armes et bagages - cette nation veut redevenir française - régiment de Savoie travaillé par les suicides et les duels - les soldats s'ennuient d'être sardes, "

Le poste des gardes-frontière, situé dans le bas de l'actuelle rue de l'Ancien pont en bordure du Parc François Layet, porte sur son registre la trace du passage du grand homme :

" N° 6404 : Monsieur le Vicomte Hugo âgé de 36 ans, domicilié à Paris, ayant un passeport délivré pour l'Italie par M. le Préfet de Police le 30 août dernier est visé au pont du Var.

Il retourne à Paris avec sa dame et son fils le 4 octobre 1839, il s'agit du retour d'Hugo en compagnie de la fausse "Madame Hugo" après son séjour à Nice !

De ce voyage sentimental et familial puisqu’en compagnie du fils de Juliette Drouet, bien des impressions recueillies à vif serviront à bâtir la trame des oeuvres futures. N'écrira-t-il pas en 1854 en écho aux souvenirs de ce voyage: " Un lieu inoubliable face à une mer dont toutes les rives ont fait quelque chose et savent ce qu'elles ont fait ».

Le romancier Gustave Flaubert aborde Saint Laurent du Var en 1845 en compagnie de sa sœur Caroline mariée récemment  avec M. Hamard. Les époux sont en voyage de noce pour l'Italie chaperonnés par la famille.

Gustave Flaubert indique sur son carnet de route : « Frontière de France au Var: Un grand pont, quelle différence avec la Bidassoa et sa frontière espagnole, si chaude, si espagnole déjà ! Pendant le retard pour nos passeports j'ai lu du Vincens dans la voiture cuisante de soleil sous ses cuirs, restée dételée sur la grande route. Pont de bois, j'ai enfin été m'y asseoir à l'ombre. Déjeuner: on commence à parler italien: la dame « nissarde » avec sa capeline doublée de rose, menton allongé, gueule, figure laide et aimable nous plaignant beaucoup. St. Laurent est un humble village corseté de remparts. Ilne subsiste que quelques bouquets d'arbres de la forêt recouvrant jadis le coteau d'Agrimont ».

Marcel Pagnol a marqué de sa présence  Saint Laurent du Var, puisque installé en partie sur la commune durant la seconde guerre mondiale. Le domaine de la Maure, (l’actuel domaine de l'Etoile) propriété d'un gros quincaillier niçois Philippe Roth, est racheté par Marcel Pagnol en 1943.

Le célèbre auteur dramatique provençal y passera chaque année plusieurs mois.

En gentleman-farmer, Pagnol cultivera la vigne, recherchera des sources avec des fortunes incertaines.

Inspiré par ce terroir et sensible à ses rudes réalités, en écho à la longue saga d’une eau insaisissable, ce grand romancier écrira là « L'eau des collines » et « La Manon des sources ».

Il y rédigera également ses « Souvenirs d'enfance ».

Entouré d’amis aux noms prestigieux, il attirera là des hôtes illustres comme Orson Welles, Tino Rossi, Marcel Achard, le prince de Monaco, faisant ainsi rayonner dans le monde des arts et des lettres le renom de Saint Laurent du Var, ainsi que celui de La Gaude et Cagnes trois communes découpant sa vaste propriété.

 

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : contacter edmondrossi@wanadoo.fr

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

 Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

Connaître le passé de la région des Alpes Maritimes ?

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16/09/2011

TÉMOIGNAGE DE JOSETTE MARIA-FARAUD SUR LES ANNEES DE GUERRE (1939-1945) A SAINT LAURENT DU VAR

 

JOSETTE MARIA FARAUD.JPG

 

En 1942 à l’âge de 12 ans j’étais venue avec mes parents à Saint Laurent, depuis la Madeleine à Nice, aux « Terres communes » (Plateaux Fleuris), ceci après le départ des Italiens.

En 1943, les Allemands arrivent, parmi eux des Autrichiens, ils installent sur notre terrain des batteries anti-aériennes avec 4 gros canons ainsi que des blockhaus pour y stocker leurs munitions. Si les soldats vivaient dans des baraquements, les officiers logeaient dans une proche villa réquisitionnée. Notre  famille a ainsi cohabité avec les Allemands durant 5 mois, puis ils sont partis pour s’installer aux « Gros Buaux » dans une chambre-cuisine pour 5.

Un jeune autrichien, blessé de guerre, affecté à la cuisine me donnait en cachette quelques morceaux de sucre. La famille Maria possédait un petit cochon, faute de nourriture, il n’était pas plus gros qu’un lapin, les militaires autrichiens l’appelaient « Adolf » !

Mon père rouspétait, car les soldats piétinaient sans cesse nos précieuses plantations de légumes. Un Français « collaborateur », qui venait régulièrement informer les Allemands, leur fit  part de la chose et mon père fut convoqué et menacé d’être envoyé comme travailleur en Allemagne !

Un jour, en une matinée, les Allemands abattirent une soixantaine d’oliviers plantés dans notre terrain, pour mieux dégager la vue vers la mer afin de faciliter leurs tirs en cas d’un possible débarquement allié.

En août 1944, quand ils sont partis, les Allemands ont démonté leurs canons qu’ils ont remplacés par de gros madriers en guise de leurre.

Retrouvant nos terres mes parents découvrirent des papiers laissés par les Allemands, parmi ceux-ci deux photos attroces, celles de Torrin et Grassi les deux résistants de Gattières pendus à Nice sur l’Avenue de la Victoire (l’actuelle avenue Jean Médecin).