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25/02/2013

LE FLOTTAGE DU BOIS SUR LE VAR, JUSQU'A SAINT LAURENT...

 LE FLOTTAGE DU BOIS.jpg

Au XIXème siècle les routes de la Vésubie et de la Tinée étaient à peine commencées après l'annexion du Comté de Nice, que subsistait encore depuis le Haut Boréon jusqu'à la mer le flottage du bois.  Cela peut paraître une gageure que d'utiliser pour le transport du bois les cours d'eau torrentueux et d'un débit relativement faible du haut Comté de Nice. Pourtant cela était, faute de moyens d'acheminement plus rentables. En effet, le flottage du bois éveille en nous les images de trains de bois sur les grands fleuves d'Europe (Roumanie, Scandinavie,...) mais le flottage du bois sur le Var !

Saint Laurent du Var,  placé sur l’estuaire du fleuve va se trouver, comme en témoigne ses archives, au centre de cette activité économique prospère.

Voyons comment on procédait au départ du Boréon. Cette exploitation revêtait deux  aspects :

1° LE GRAND FLOTTAGE à "tronces perdues». Toutes espèces de bois ( sauf le chêne trop lourd et le hêtre trop fragile) de toutes dimensions qui, mises à l'eau dans le Haut Boréon, le vallon de Fenestre ou descendues du massif du Tournairet, finissaient par arriver aux bouches du Var après des pertes: dues aux troncs brisés par le roc et des "prélèvements" par certains riverains.

Les mises à l'eau avaient lieu à la fonte des neiges et aux fortes pluies d'automne.

Des bouches du Var, toujours par flottage, les "tronces" rescapées étaient dirigées sur Nice, Vintimille et Toulon.

2° LE PETIT FLOTTAGE. Ce flottage concernait des billots courts, de 8 à 10 pans de long (1 pan = 26 cm) qui bondissaient dans le Haut Boréon, puis la Vésubie, rendus flottables quelques jours seulement à l'automne, au printemps ou à l'occasion de fortes pluies.

Ce trafic utilisait en outre la crue artificielle provoquée par la brusque ouverture d'un barrage de retenue constitué lui-même de billes de bois. L'un de ces barrages était créé par exemple au lieu dit "la Peira streccia", traversé par la passerelle du sentier conduisant à Trécolpas. Un autre aussi était formé à l'actuel lac du Boréon précédant la cascade.

On conçoit facilement que, pour ces deux pratiques, les pertes étaient importantes (100 arbres perdus pour 1000 abattus). Et cela malgré des "Correspondants" qui, en cours de trajet, remettaient en eau les billots bloqués, mais qui, aussi, procédaient à quelques "prélèvements». Mais faute de voies carrossables, ce mode de transport fut longtemps utilisé.

Pour la petite histoire, notons que les Romains utilisèrent les résineux de la région montagneuse pour construire des mâts et autres pièces de leurs bateaux (sans doute à l'Arsenal de Forum Julii, à Fréjus)

Par ailleurs, Fodéré affirme aussi que l'Arsenal de Toulon utilisait les bois des forêts du Boréon pour construire certains navires qui participèrent, sous Louis XVI, à la Guerre d'Indépendance des Etats Unis. Une dette de reconnaissance des U.S.A. envers cette magnifique région du Boréon ? Mais qui le sait chez eux et chez nous ?

Pour en savoir plus, consultez :«Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire» ou quand le présent rejoint  en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et sn église romane datant du XI e siècle.

Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Livre de 120 pages, 17€ disponible sur demande à edmondrossi@wanadoo.fr  

14/02/2013

SAINT LAURENT DU VAR DURANT LA GUERRE 1939-1945, LA RECONSTRUCTION APRÈS LES DESTRUCTIONS

CARTES POSTALES ANCIENNES (47).jpg

La municipalité de Louis Bènes avait effectué de nombreux grands travaux dans l'entre-deux guerres. St Laurent ayant été ravagée par les bombes, des grands travaux étaient encore nécessaires.

St Laurent était une commune martyrisée. Le terme « martyr » fut d'ailleurs souvent employé par la presse pour définir la ville. Elle reçut d'ailleurs la croix de guerre pour cette raison.

Les premières pertes pour la ville furent évidemment ses victimes civiles. Les chiffres varient selon les sources. Dans son recueil de témoignages, le Souvenir Français compte 70 tués.

Dans le questionnaire adressé au Secrétaire Général de la 28ème Région Fédérale du Bâtiment des Travaux Publics et Matériaux de Construction des Alpes-Maritimes rempli le 5 Novembre 1945, l'Adjoint au maire estimait le nombre de morts à 69.

Les bombardements avaient finalement réussi à atteindre leur but : le pont routier sur le Var était entièrement détruit et le pont chemin de fer (Marseille - Nice) était très endommagé. Plusieurs mois de travaux furent nécessaires pour le réparer. Les édifices publics étaient nombreux à avoir été détériorés. Le lavoir municipal, les entrepôts et le dispensaire étaient complètement sinistrés. La mairie, les écoles, les abattoirs et le local pompe — incendie ne l'étaient que partiellement. Lors des délibérations du Conseil Municipal du 15 Octobre 1944, il est mentionné que « les bombardements ont totalement détruit les horloges. »

Le 20 Novembre 1944, le conseil signale que la digue communale a été gravement endommagée par les bombardements d'Août. Il indique que « ces travaux sont d'une urgence absolue car, en cas de forte crue du Var l'envahissement par les eaux serait à craindre »

Le 29 Septembre 1945, il note que le presbytère a été très endommagé. Le même jour, il fait remarquer que « le grand collecteur des eaux fluviales et usées prolongeant celui de la Place François Layet et qui reçoit les eaux de la ville de St Laurent a été gravement endommagé et fissuré par les bombardements aériens ».

Dans une lettre datée du 18 Décembre 1944, adressé au Préfet, le maire de St Laurent fait le point sur les dégâts qui ont démoli ou abîmé un nombre important de maisons. En 1939, la ville comptait 905 immeubles. En Décembre 1944, cent immeubles avaient été entièrement détruits, soit 11% de la totalité. 300 avaient été partiellement détruits avec 50 à 90% de dégâts, soit 33,14% des immeubles. Autant de bâtiments étaient intacts à l'extérieur mais leur intérieur était démoli. Seuls 200 immeubles étaient sans dégâts. C'est donc une très faible partie de la ville qui a été épargnée (22,09% des immeubles n'ont pas été détériorés).

Le maire évalue alors à 298 le nombre des sinistrés totaux et à 2799 celui des sinistrés partiels. Une très grande majorité de la population a donc été sinistrée. Le nombre des maisons détruites est de 104 et environ 500 maisons sont partiellement sinistrées.

Le questionnaire mentionné plus haut apporte des renseignements complétant ces chiffres. La municipalité y a répondu en Novembre 1945, soit près d'un an après la lettre du maire.

Ce sont 103 immeubles d'habitation qui ont été sinistrés entièrement. 310 ont été touchés à plus de 30% et 452 partiellement jusqu'à 30%. Il n'est pas précisé comment étaient évalués en pourcentage les dégâts. Néanmoins, les bâtiments sinistrés jusqu'à 30% doivent correspondre avec ceux dont l'intérieur était démoli et l'extérieur intact. Par rapport à Décembre 1944, le nombre d'immeubles partiellement démoli a considérablement augmenté. Le chiffre était alors d'environ 500. Un an plus tard, il est de 750. Il faut bien sûr nuancer ces chiffres, surtout qu'ils n'étaient que des estimations en 1944.

A cause de tous ces dégâts, la population souffre évidemment du manque de logements.

Le questionnaire ne s'intéresse pas seulement aux problèmes de logements, qui sont une des préoccupations principales de la population. Il permet d'apprendre que 52 immeubles à usages industriels ou commerciaux ont été sinistrés complètement et 125 partiellement. Parmi les entreprises entièrement détruites, on note le Studio Nicea Film qui produisait des films de cinéma. C'était la plus grande activité industrielle de la cité.

Celle-ci avait une vocation principalement agricole. Là encore, des dégâts ont touché les immeubles. Deux ont été complètement démolis et 264 partiellement. Ces destructions diminuèrent la production agricole. Il est regrettable que le questionnaire ne mentionne pas le nombre d'immeubles non sinistrés, cela aurait permis de se rendre compte de l'ampleur des destructions.

 

Extrait du mémoire de Jérémy Thomas « Saint Laurent du Var Alpes Maritimes »(Réf : M.M.622.1.THO.1999) esr consultable au « Musée de la Résistance » à Nice La Plaine 1 Bât A2 Boulevard Maurice Slama 06200 Nice Tél : 04 93 81 15 96

05/02/2013

VICTOR HUGO DE PASSAGE À SAINT LAURENT DU VAR

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UNE FUGUE GALANTE DE VICTOR HUGO A SAINT LAURENT

C'est au cours d'un voyage entrepris en 1839 en compagnie de Son amie Juliette Drouet qu'il aborde la Côte d'Azur. Voici ses impressions sur notre terroir: "Vers Antibes et Nice, l'olivier est un arbre magnifique. Là on l'abandonne à lui-même, il pousse en haute futaie. Il a un tronc énorme, Un branchage bizarre et irrité, Un feuillage fin et soyeux qui, à distance, vue en touffe, ressemble à une fourrure de chinchilla. Il se pose dramatiquement sur la hanche comme le châtaignier, porte ses rameaux et ses fruits à bras tendus, et offre comme le cèdre et le chêne, ce mélange de grâce et de majesté propre à tous les arbres qui ont le tronc large et la feuille petite."

Parvenu à Saint Laurent sur les bords du Var, frontière, Victor Hugo note dans son carnet de voyage: "Var, - fougueux et déborde, long pont de bois - Une baraque peinte en rouge au milieu du pont sépare les deux royaumes, de là le drapeau tricolore qui flotte dans les arbres en France au bout du pont comme une grosse fleur bleue, rouge et blanche - en 1830, les habitants de Nice venaient en foule pour le voir, l'autre mois il a attiré en France tout le poste sarde, 25 hommes du régiment de Savoie qui ont laissé là la douane et le corps de garde et sont allés trouver le drapeau tricolore avec armes et bagages - cette nation veut redevenir française - régiment de Savoie travaillé par les suicides et les duels - les soldats s'ennuient d'être sardes, "

Le poste des gardes-frontière, situé dans le bas de t'actuelle rue de l'Ancien pont en bordure du Parc François Layet, porte sur son registre la trace du passage du grand homme :

" N° 6404 : Monsieur le Vicomte Hugo âgé de 36 ans, domicilié à Paris, ayant un passeport délivré pour l'Italie par M. le Préfet de Police le 30 août dernier est visé au pont du Var.

Il retourne à Paris avec sa dame et son fils le 4 octobre 1839, "

Il s'agit du retour d'Hugo en compagnie de la fausse "Madame Hugo" après son séjour à Nice !

De ce voyage sentimental et familial puisqu’en compagnie du fils de Juliette Drouet, bien des impressions recueillies à vif serviront à bâtir la trame des oeuvres futures. N'écrira-t-il pas en 1854 en écho aux souvenirs de ce voyage: " Un lieu inoubliable face à une mer dont toutes les rives ont fait quelque chose et savent ce qu'elles ont fait ».

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : contacteredmondrossi@wanadoo.fr

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

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