08/01/2007
AU TEMPS DES PENITENTS EN CAGOULES
Le 20 mars 1306, à l'initiative des Frères Prêcheurs de Gênes (probablement des Dominicains} était fondée à Saint-Laurent la Confrérie des Pénitents Blancs.
Les confréries de pénitents ont joué et jouent encore un grand rôle en Provence et dans le Pays Niçois. Ces associations mi-religieuses, mi-civiles prirent la suite des Compagnies pieuses que suscitèrent au XllIème siècle Saint-François d'Assise, Saint-Dominique et leurs ordres mendiants.
Ils se distinguent par la couleur de leur cagoule ou « capa ». La tradition médiévale des pénitences publiques a imprégné fortement ces confréries.
Il était d'usage à cette époque d'effectuer un pèlerinage pieds nus, tête rasée, entravé de fers aux chevilles, pour obtenir l'absolution d'un crime « à scandale ». Le rachat était refusé pour l'idolâtrie, l'homicide et l'adultère. Les pénitents reprendront ces rigoureuses mortifications en y ajoutant la flagellation, le jeûne et d'autres macérations.
La lecture des statuts de cette association révèle des règles très précises de recrutement, de fonctionnement et de protocole lors des cérémonies religieuses.
Il s'agit d'un cadre de vie morale qui régit la vie quotidienne des Frères au sein de la société. Quand on sait que la majorité de la population masculine faisait partie de cette confrérie, on comprendra mieux l'importance de ces préceptes dans l'existence personnelle de chacun de ses membres. Ce texte rédigé en provençal date du 29 mars 1587.
Le lieu de réunion de cette pieuse association est situé à la Chapelle Saint-Antoine, détruite en 1935 pour permettre l'élargissement du carrefour des routes allant vers Montaleigne et la Baronne; ce carrefour en a conservé le nom: Place Saint-Antoine.
Les Frères se réunissent à l'appel de la cloche chaque dimanche, ils doivent obéissance totale à ceux qu'ils ont élus comme le « priou » et le « souto priou » (père prieur et vice-prieur).
Ils sont tenus d'assister à la messe au moins deux fois par semaine, de jeûner chaque vendredi, les quatre jours précédant les fêtes de la Vierge Marie, ainsi que tous les autres jours prévus par l'Eglise. Ceux qui ne pourraient jeûner sont dispensés moyennant une aumône dont la valeur est estimée par le confesseur. Ils communient au moins quatre fois l'an et leur présence est indispensable lors des fêtes de Noël, Pâques, Pentecôte et mi-Août.
Les mariés doivent vivre chastement les liens du mariage; les célibataires doivent rester « purs et nets ». Tous doivent éviter les tavernes et les lieux « disonests » ainsi que la pratique du jeu et les conversations et familiarités avec les personnes de mauvaise renommée (!).
Le premier dimanche du mois, après-midi, le prieur et son second donnent audience et jugent les litiges relatifs à la Compagnie. Aucun membre ne peut s'arroger le droit de juger lui-même ses propres erreurs.
Ne sont acceptés comme novices que les candidats de plus de 18 ans, parrainés par la majorité des Frères après enquête sur l'honnêteté de leur vie privée.
Après avoir juré fidélité aux règlements, le novice revêtira la cagoule et portera le brandon enflammé lors des messes célébrées dans la chapelle
La hiérarchie s'établit ainsi: prieur, vice-prieur, conseiller officiers, frères, novices.
Toute absence injustifiée entraîne l'élection d'un remplaçant et la rétrogradation du sanctionné.
Lors de la maladie grave d'un Frère, les Pénitents doivent encourager le malade à purifier sa conscience. Si celui-ci trépasse, une enquête de moralité déterminera s'il peut être enterré vêtu de la « capa », les mains en croix~avec son fouet dans la main droite, accompagné par la Confrérie, torches en mains. Suivront des messes de requiem.
Une caisse de solidarité permet d'aider les Frères sans moyens ni nourriture.
Le choix du prieur et du vice-prieur se fait par un vote de l'ensemble des Frères qui élisent trois représentants, lesquels désignent ensuite avec les anciens élus: huit conseillers, lesquels élisent douze officiers, deux « massiers », deux secrétaires (tabularis), deux visiteurs, deux « massiers », deux secrétaires des morts), et ceci chaque année, le jour de Pâques.
Les pouvoirs du prieur et du vice-prieur sont seulement limités par la volonté du confesseur; ils ne doivent pas obliger les Frères à commettre un péché (!) mais fouetteront les indisciplinés. Ceux qui n'assistent pas aux obsèques paieront trois sous. Ceux qui blasphèmeront paieront chaque fois un brandon du meilleur bois et seront fouettés par le prieur et les conseillers. Celui qui quittera la chapelle sans y être autorisé paiera un brandon de « deux quarts ». Sera exclu celui qui refusera une charge.
Les statuts sont lus à des dates définies quatre fois l'an; les absents paieront un brandon pour servir aux messes.
Au-delà de 60 ans, la flagellation n'est plus obligatoire. Interdiction de sortir la cagoule hors de la chapelle sans autorisation du prieur. Toute exclusion est irrévocable. L'accès de la chapelle est interdit aux étrangers à la Confrérie. Si un Frère joue aux cartes, aux dés ou autres jeux interdits, il paiera la première fois 4 livres d'amende, 8 la seconde fois et sera exclu à la troisième récidive.
Les statuts obligent les confrères à la flagellation une fois par mois, en principe le premier dimanche.
Les torches de cire jaune de ces cagoulards de la vertu s'éteignirent au XIXème siècle. Reflets d'une autre époque, quelques rares confréries de pénitents subsistent encore dans le pays niçois. .
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02/01/2007
DECOUVRIR CERTAINS SITES
DES SITES HISTORIQUES A VISITER
L'ancien cimetière Saint Antoine
On peut y voir les tombes des familles Pisani (anciens seigneurs du lieu), Valazé, Desjobert, Châteaugiron (décédés à Nice et rapatriés en France, à Saint Laurent), ainsi que des vieilles familles de souche laurentine.
La Rue de l’Ancien Pont
Au XIX ème siècle, après l’installation du pont, le centre de Saint Laurent se déplace d’une centaine de mètres au sud, face au nouvel ouvrage. Les postes de Gendarmerie et de Douane ainsi que les ateliers des maréchaux-ferrants et deux auberges occupent cette artère vitale. Remarquer, sur le parking de l’esplanade du Levant, à l’angle de la salle Ferrière, une borne cimentée avec l’inscription « Pont des Français », seul souvenir de cette époque florissante.
Les Oliviers millénaires
Ils sont visibles à l’intérieur de la propriété Bonin, au début du boulevard de Provence, sur le site de l’ancienne ferme de l’évêque de Vence. Selon la légende, le jeune général Bonaparte, en route pour Nice, aurait fait la sieste à l’ombre de ces arbres vénérables.
Uniques témoins d’un lointain passé, ils sont considérés comme exceptionnels sur la Côte.
Le Moulin des Pugets
Construit au XVI ème siècle, il était composé de trois bâtiments servant à la mouture des céréales et des olives. Elément essentiel de la vie agricole et sociale laurentine, le Moulin des Pugets n’est pas accessible au public.
Les Chapelles
La chapelle de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, située à la sortie de l’agglomération, avenue de la Libération, autrefois chapelle Saint Roch (saint antipesteux éprouvé) est toujours consacrée. Noter devant l’entrée, la présence d’un calvaire surmonté d’une croix de mission datée de 1771, ainsi que de dessins aux fusain sur le thème du calvaire.
Au quartier de la Baronne, au nord de Saint Laurent, se dresse la chapelle Sainte Pétronille, datable du XVII ème siècle. L’édifice est devenu un sanctuaire, objet d’un pèlerinage très fréquenté par les paroissiens de Saint Jeannet, La Gaude et Saint Laurent, le lundi de Pentecôte.
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21/12/2006
LA REPUBLIQUE OU MOURIR !
SAINT LAURENT REPUBLICAIN, DE 1848 A 1851
Le 23 Avri11848, Honoré Amadieu, capitaine de la garde nationale de St. Laurent, demanda au maire le drapeau de la commune, il monta à Vence mais ne le ramena pas!
Le même jour, le garde champêtre à la faveur des élections passa du côté sarde. Comme il était génois on l'arrêta et on le refoula! Ainsi s'écrivait au jour le jour la chronique du village.
Le 19 novembre 1848, St. Laurent en liesse fête la promulgation de la constitution républicaine votée le 4 par l'assemblée Nationale. Le matin: salves; à 10 h., 150 kg de pain sont distribués aux pauvres !
A 14 h., toutes les autorités civiles et militaires de la commune s'assemblèrent à la Mairie, d'où elles se rendirent sur la place publique. Là, le Maire ceint de son écharpe lut « l'acte fondamental » entre deux feux de pelotons du détachement de voltigeurs du 31ème de ligne et de douane.
Au milieu des cris mille fois répétés de « Vive la République", un cortège se forma entraînant la foule à l'église pour y entendre chanter le « Te Deum »...
Trois ans plus tard, à quatre jours de diligence des affaires parisiennes, le canton de Cagnes comme le reste du département du Var prend part à la lutte des « Blancs » et des « Rouges », c'est à dire les partisans de Napoléon le petit (le Prince Président Louis Napoléon, futur Napoléon III) et les légitimistes, républicains et républicains socialistes.
Selon le Sous-Préfet, les bons cantons favorables aux Blancs sont ceux de la montagne; sont à surveiller Grasse, Cannes, Saint Paul et Cagnes.
Le coup d'état du Prince Président accompli à Paris le 2 décembre 1851 à 2 h. du matin est confirmé à Cagnes et Saint-Laurent comme dans tout l'arrondissement de Grasse par l'affichage d'un décret lapidaire le 3 au matin.
On discute ferme dans les auberges de Saint-Laurent, les Républicains du canton se consultent pour une éventuelle riposte. Pour des raisons opportunistes, ceux de Grasse conseillent l'attentisme et prêchent la démission à leurs amis de Cannes et Vence.
Une forte personnalité le Docteur PROVENÇAL, militant républicain cagnois, n'accepte pas la passivité qui lui est recommandée.
Bien que convoqué à Grasse le 3 décembre, il passe la frontière, se rend à Nice pour contacter un émigré républicain Mathieu, ex maire de La Garde Freinet.
Le 6 décembre au soir, armé de son fusil de chasse, le ruban rouge qui lui sert aux saignées enroulé autour de son chapeau, il rassemble une petite troupe d'hommes de Cagnes, Saint-Laurent et Vence, médiocrement pourvus d'armes.
Le groupe se dirige sur les bords du Var, au quartier de La Baronne, où ils espèrent l'arrivée d'une colonne de réfugiés français venant de l'autre rive.
Le Var est en crue, le renfort ne viendra pas.
Les quelques hommes se débandent devant la réserve et l'hostilité des habitants et des autorités du voisinage.
Les maires de Saint-Laurent, Cagnes et La Gaude refusent toute idée de soulèvement armé. Le détachement militaire de Saint-Laurent et les fonctionnaires des douanes demeurent fidèles au Gouvernement.
Le Docteur Provençal, abandonné de tous, s'enfuit aux Plans de Gattières où un passeur lui fait gagner la rive sarde: « Je passais à minuit, par un froid glacial, sur les épaules d'un campagnard de Gattières, Marcellin Nirascou, échappant ainsi à la fusillade de toute la brigade de douane et la Garde Nationale bonapartiste de cette bourgade, mise à ma poursuite ».
Ainsi se termina ce que le Sous-Préfet de Grasse et le Consul de France à Nice appelèrent « la colonne insurrectionnelle du Var ».
Le lendemain 7 décembre, un dimanche au matin, César Provençal, fut appréhendé par les carabiniers sardes, au bord du Var, au pied d'un arbre où il avait dormi quelques heures. Il fut conduit en prison pour franchissement clandestin de la frontière. Il devait connaître les premiers temps difficiles de l'exil politique.
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