20/11/2008
LA CONFRERIE DE MÉDUSE TOUJOURS VIVANTE !
LA CONFRERIE DE MEDUSE A SAINT LAURENT AU XVIIe SIECLE
Saint-Laurent, vers la fin du XVlème siècle, du fait de son état de ville frontière, n'était pas un bourg particulièrement gai: y séjournaient une garnison de soldats du Roy chargée de défendre la France, des douaniers chicaneurs, un curé et son vicaire.
La vie y était monotone sans distraction ni plaisir. Nos aïeux les plus audacieux passaient le Var et allaient jusqu'à Nice savoyarde pour y faire bombance et y trouver des voluptés faciles, choses que n'osaient faire les fonctionnaires et le clergé laurentins.
Aussi vint-il à l'idée de ces malheureux frustrués du sel de la vie, de se grouper pour mettre au point des réjouissances partagées en commun. Ce « club » qui organisait des surprises-parties d'un autre temps, prit le nom de « Confrérie de la Méduse » .
Certains historiens ont vu dans cette association secrète, les prémisses d'un ordre de type maçonnique, ne révélant qu'un aspect de ses activités sous-jacentes. Les faits nous sont connus par les minutes de l'enquête et du procès qui suivit.
En apparence, il s'agissait d'une société de gais noceurs recrutant ses adhérents parmi les gradés de la garnison et des douaniers auxquels vinrent s'adjoindre, l'âme tourmentée, comme membres actifs, le prieur Honoré GEOFFROY curé du lieu et son « secondaire » .
L'affaire débuta en 1700 lorsqu'un dénommé JeanJacques LEON se plaignit auprès de Monseigneur CRILLON,
Là encore, il a été supposé que le titre pouvait se rattacher à l'épisode mythologique où MEDUSE, l'une des Gorgones, changeait en pierre quiconque la regardait. Cette explication du secret bien gardé conviendrait à l'interprétation d'une société ésotérique nullement limitée à la pratique de quelques activités bacchiques.
Durant les repas pris en commun, les frères faisaient preuve d'une vigilance de chaque instant et d'une aveugle discipline. Au signal de « Lampons » il fallait vider son verre jusqu'à « cul sec ». Celui qui ne s'immobilisait pas au signal convenu se trompant par manque d'attention, ou refusait de boire, versait deux sols dans une cagnotte destinée à l'achat de bouteilles et de rôts pour de futures agapes.
L'enquête établit que le plaignant LEON appartenait, lui aussi à l'ordre sous le pseudonyme révélateur de Frère INCONGRU. Quels furent les motifs inavoués de sa dénonciation ?
La justice épiscopale fut, néanmoins, sans pitié pour les curé rabelaisiens, témoin la sentence infligée: « huit mois dans un séminaire à dire trois fois par semaine les sept psaumes de la pénitence pour le repentir de leurs âmes dévergondées et celles de leurs frères de malheur et interdits de toute fonction a divinis ».
LA CONFRERIE DE MEDUSE AUJOURD’HUI
Notre confrérie naquit en l’an de grâce1690, sous la haute
présidence du Marquis de Vibraye, officier de la Marine Royale à Marseille, mais
c'est en 1693 qu’elle prendra tout son essor, sous l’influence du Sieur GIRARDIN de VAUVRAY, Intendant de la Marine à Toulon.
Son principal objectif était de permettre aux Officiers de Marine, au retour de longs voyages sur les galères, d’être reçus dignement à terre et de profiter des invitations à d’abondantes agapes largement arrosées.
Tout d’abord, pourquoi Méduse ?
Méduse était l’une des trois Gorgones, la seule à ne pas être immortelle. D’une rare beauté, avec de magnifiques cheveux, elle se permit d’offenser Minerve, déesse de la Sagesse, des Arts et de la guerre. La fille de Jupiter transforma sa chevelure en queues de serpents et donna de surcroit à ses yeux le pouvoir de transformer en pierre tous ceux qu’elle regardait.
Devant sa rébellion, Persée fils de Jupiter et de Danaé, trancha la tête de la Gorgone. Son forfait accompli, il s’enfuit sur le dos de Pégase, né du sang de sa victime, dont il amenait la tête dans toutes ses expéditions pour "pétrifier" ses ennemis.
La petite histoire raconte que Persée jeta la tête de Méduse dans la Méditerranée non loin de Toulon…
Historique de l’Ordre Illustre des Chevaliers de Méduse
L'Ordre illustre des Chevaliers de Méduse est la plus ancienne confrérie bachique. Elle fut créée je vous le rappelle en 1690 soit un siècle avant la Révolution Française et avait pour objectif l'assistanat à autrui. Toutefois notre Ordre était aussi une société de plaisir par d'agréables divertissements de table.
Quelles furent les raisons de la création des Chevaliers de Méduse? Nous pouvons lire dans le livre remarquable de Bernard FAY ayant pour titre " "La révolution Intellectuelle au XVIII siècle" (édition de Cluny, Paris 1935 page 170) les lignes suivantes:
" Nous ignorons en France pourquoi les corporations des maçons, tailleurs de
" pierre, charpentiers et Architectes disparurent complètement à la
" Renaissance. Mais il est évident qu'au XVII° siècle on n'en discerne plus trace
" et que les premiers clubs, les premières sociétés françaises d'apparence
" corporatives sont des réunions de buveurs et de bons vivants dans le midi de
" la France avec notamment l'Ordre de Méduse établi à Toulon par
"le Marquis de Vibraye qui essaima des loges dites "Prieurés" à travers toute la
"Provence dont les statuts avaient pour titres: AGREABLES DIVERTISSEMENTS DE "LA TABLE OU REGLEMENTS DE LA SOCIETE DES FRERES ET SŒURS DE MEDUSE"
Ainsi semblait être créé un renouveau des corporations moyenâgeuses avec l'idéal
qui animait les grands architectes des cathédrales.
Mais que symbolise pour notre Ordre l'image de Méduse ?
Il s'agit avant tout d'une image féminine. Or notre ordre a été fondé par des marins.
Ces marins étaient très souvent en mer, les voyages duraient très longtemps puisque plusieurs mois étaient nécessaires pour traverser les océans et que les vaisseaux de hauts bords de la compagnie des Indes qui se rendaient dans les comptoirs français contournaient le cap de Bonne-Espérance.
L'image de la femme devait donc devenir une véritable hantise. Cette image a d'ailleurs marqué la marine depuis les temps anciens: Les figures de proue et les sculptures de bois qui ornaient les caravelles représentaient très souvent des bustes de femmes, image de la féminité qui les accompagnait dans leurs rêves.
Mais Méduse est aussi investie d'une autre fonction symbolique, celle de la protection. En effet Méduse, ne l'oublions pas, fait partie, dans la Mythologie, des trois Gorgones. C'étaient trois sœurs, trois monstres, à l'aspect effrayant, des défenses de sanglier saillant des lèvres, des mains de bronze, des ailes d'or; elles se nommaient Méduse Euryale et Sthéno. Elles symbolisent l'ennemi à combattre. Qui voyait la tête de Méduse, et le regard de ses yeux, en restait "pétrifié" de peur, perdait ses moyens et l'effrayante Méduse remportait la victoire. C'est que la navigation comportait à l'époque d'immenses difficultés et le risque incessant de rencontres: avec les barbaresques mais aussi avec les marines concurrentes, Hollandaises, Espagnoles, Anglaises… Méduse possédait donc un pouvoir un peu sacré, un peu déifié, symbole pour les marins de protection et de victoire à la proue de nos navires.
Telle est donc la double valeur emblématique de Méduse, d'après la mythologie:
Féminité, liée à l'imaginaire et au rayonnement, et pouvoir protecteur face à tous les dangers.
A l'origine, l'objectif pratique de cette confrérie était de réunir les officiers
De la Marine du port de Toulon et de leur permettre de fêter gaiement leur retour à terre en célébrant les vins de Provence au sein d'une compagnie – que nous appellerions aujourd'hui bachique- régie par des règles très strictes visant à éviter toute dérive et tout débordement.
En fait il ne s'agissait pas d'une simple et fruste association de buveurs, mais bien de la réunion d'hommes et de femmes cultivés et altruistes ( je précise que l'Ordre était mixte dès l'origine) l'Ordre ayant , outre un rôle récréatif et de cohésion, un rôle d'assistance pour ses membres et leur famille lorsqu'ils étaient victimes des combats contre les Barbaresques, fréquents sur les côtes de Provence au 17°siècle.
L'ordre prit très rapidement une grande importance, mais il est certain que
le grand animateur de notre compagnie bachique fut Louis GIRARDIN de VAUVRAY.
En 1697 il était nommé bienfaiteur de l'Ordre, Grand Prieur de Haute et basse Provence, du Comté de Nice et des terres adjacentes, puis Grand Maitre.
Louis GIRARDIN de VAUVRAY appartenait à une des plus nobles famille d'Auxerre. Enseigne de Vaisseau en 1655, il abandonna de bonne heure la carrière d’Officier de Marine pour celle du “Grand Corps“, fut nommé Commissaire de la Marine en 1670, grâce à son mérite, et devint Commissaire Général en 1673. En cette qualité il dut faire plusieurs campagnes, au cours desquelles il fut blessé. Il servit à Rochefort, au Havre puis en Sicile, et en 1677 fut nommé Intendant, puis Général de la Marine et des mers du Levant en 1681 à Toulon.
Possédant la confiance de Colbert et de Seignelay il acquit rapidement la réputation d’un des plus grands intendants du XVIII° siècle. Il concourut aux grands travaux exécutés par Vauban dans le port de TOULON. Puis de 1691à 1694 il servit à la mer sur le vaisseau amiral du Marquis de Tourville « le Soleil Royal » De retour à Toulon il reçut un « Brevet » qui joignit à ses fonctions celle d’Intendant des fortifications de Provence. Ce fut à ce double titre qu’en 1707 il réunit ses efforts à ceux de du vieux Comte de GRIGNAN et de l’intendant de Provence GARDIN-LEBRET pour défendre TOULON contre l’invasion du Duc de Savoie ;
Conseiller du Roi au parlement de Metz, VAUVRAY fit partie en 1715 du conseil de la Marine Royale et mourut à Paris le 29 janvier1724.
Les plus grands noms de France firent partie de l’Ordre Illustre de Méduse ; Parmi les frères célèbres l’on note :
Monsieur DANTAN qui fut Grand Maître
Monsieur de VAUCRESSON Intendant des Iles de l’Amérique
Monsieur COQUET
Le Prince de MASSERAN Marquis de CREVECOEUR
Le Seigneur de Bandol BOYER de FORESTA
L’Abbé l’ENFANT
Le Marquis d’ARGENS
Le Duc de FEUILLADE
Le Prince de MONACO
Le Prince de ROBEC
Le Chevalier de SAINT AIGNAN
Le Duc de VENDOME
Le Prince de BIRQUEFELD
Ces noms relevés dans la liste de l’Ordre de Méduse entre 1690et 1710.
Des Prieurés furent créés dans toute la France et particulièrement dans les ports de guerre. L’on en connaît quatre dans la région Provençale, Prieurés aux quels nous nous intéressons plus particulièrement :
L’un à TOULON
Un deuxième à BANDOL
Un troisième à REVEST d’ARDENNES
Un quatrième à MONFERRAT tout près de DRAGUIGNAN.
Quelques Règles Essentielles
L'une des premières stipulait que pour être initié il fallait être libre et de bonnes mœurs, point médisant, ni blasphémateur, ni ivrogne. Qui est convaincu d'un de ces vices, ne pourra être reçu sous quelque prétexte que ce soit. Il fallait également s'engager à défendre veuves et orphelins des marins disparus en mer.
Chaque assemblée de prieuré était précédée d’agapes empreintes d’une franche camaraderie, mais surtout il s’agissait d’une cérémonie où certains termes étaient prohibés ainsi : le VIN s’appelait HUILE
Le VERRE s’appelait LAMPE
L’on ne buvait pas ON LAMPAIT
Lors de chaque repas pris en commun chaque membre de l’Ordre participait à des lampées dont nous reparlerons plus loin. Malheureusement l’Ordre disparut à la Révolution, mais fut réactivé en 1951, lorsque les Vignerons provençaux, animés par
le Baron Henri de Rasque de Laval du Château Ste Roseline, cherchèrent à donner à notre région une identité leur permettant de valoriser les traditions et les crus de
notre terroir Provençal. C’est ainsi que furent associées les différentes Appellations Provençales : Bandol, Cassis, Palette, Les Côtes de Provence et les Coteaux Varois en Provence.
Le Baron Henri de Laval fit un magnifique travail d’organisation pour donner une âme à notre confrérie et respectant les règles anciennes, il nomma pour l’aider de nombreuses personnalités. Citons, dans les années 50: le prince de Roumanie, Monsieur Paul Ricard, Madame Raimu, l'humoriste Francis Blanche Monsieur Christian Dior l'Amiral Jubelin et bien d'autres encore.
L’Ordre de Méduse tenait chaque année un grand Chapitre l’été à l’ombre des grands arbres du parc du Château Ste Roseline.
Il y avait aussi des Chapitres "Extra Muros" dans différents domaines viticoles, entre autres lors de La St VINCENT en Janvier pour la fête des Vignerons.
Au décès du baron Henri de Laval, les Grands Dignitaires et la Commanderie désignèrent son fils Louis de Rasque de Laval comme successeur qui prit pour le seconder en sa Qualité de Grand Connétable René Lorgues propriétaire du Domaine du Jas d’Esclan à La Motte dans le Var.
En 1990 l’Ordre décida d’organiser une grande manifestation pour le tricentenaire de Méduse. A cette occasion fut crée un grand spectacle, avec des acteurs costumés, membres de la Confrérie qui évoqua la vie de notre région pendant les 300 ans.
En 12 tableaux vivants, fut évoquée la création de l’Ordre par le Marquis de VIBRAY, la période de la Révolution, le passage de Bonaparte en Provence lors de son retour de l’Ile d’Elbe ; on honora les hommes politiques célèbres, les Artistes, les écrivains, le tout scandé par la Musique de l’Ecole d’Artillerie de Draguignan en grande tenue de l’époque de Napoléon III
Dans les années 1980 Méduse avait créé un Prieuré au Québec afin d’y promouvoir les huiles de Provence. Aujourd’hui encore Méduse a 3 Prieurs dans les différentes régions de ce beau pays qui avant d’être lié à la cour d’Angleterre fut une possession Française.
Lors du décès de Louis de Laval il y eut une réorganisation de la Commanderie : René Lorgues devint Grand Maître, assisté par Jean-Pierre Boyer du
Château Salettes à Bandol. L’Ordre poursuit son action assurant chapitre intra-muros et Extra muros notamment en Janvier pour la St Vincent et en été en se déplaçant dans différents domaines, de nos Appellations Provençales.
L’année 2002 fut pour nous un grand millésime : En effet Pierre LASSERRE Commissaire général de la Marine Nationale prenant ses fonctions à Toulon découvrit en l’hôtel du Commissariat la plaque que nous avions fait poser en l’honneur de Giradin de Vauvray pour son action en faveur du développement de notre Ordre à la fin du XVIII° siècle. Il frappa à notre porte pour régénérer les liens distendus. Son gout de la recherche, son attachement à l’histoire et sa chaleur ont permis à l’Ordre de Méduse de redevenir une fille attentionnée de notre grande Marine Nationale « La Royale »
Dans cet esprit de renouveau nous avons pu établir des liens étroits avec les grands acteurs de la Marine à Toulon : Le Préfet Maritime, le Commandant de la Force d’Action Navale ou des Officiers en charge d’unité de la Flotte. C’est ainsi qu’a germé l’idée d’une nouvelle fonction dans l’Ordre, liée au passage périodique des grands acteurs militaires de l’Armée Navale. Ainsi naquit la fonction de « Chevaliers de Mémoire et de Tradition »
Nous avons donc intronisé l’Amiral Van Huffel Préfet Maritime à Toulon et Commandant de la Flotte en Méditerranée, puis l’Amiral Philippe Sautter Commandant de la Force d’Intervention Navale c'est-à-dire le Commandant de toute la flotte de surface.
Puis ce fut le Commandant du B.C.Ravitailleur « Le Var » parrainé par l’Appellation Contrôlée BANDOL, Paul Massard, puis le Contre Amiral Frédéric Maurice, Commandant supérieur des Forces Armées en Polynésie Française.
Poursuivant notre action à travers les mers du monde nous avons eu l'occasion grâce à Aloys Pappers de créer un Prieuré sur le "WORLD" un gigantesque paquebot, Copropriété flottante où résident plus de 120 personnes dans des appartements. Sillonnant les mers et cherchant à animer ce groupe de propriétaires de toutes nationalités, Aloys Pappers nous a demandé d'instaurer un Prieuré de Méduse appliquant toutes les règles de notre Ordre ainsi que ses chapitres
C'est ainsi que le 1° Chapitre à bord du "World" se tint en Novembre 2002 à San-Francisco. Puis ils se multiplièrent au gré de la navigation. En 2002 à Hawaï, en l'an 2004 au Chili, aux Iles Vierges, à Monaco puis St Tropez; en 2005 en Afrique du Sud, aux Maldives, aux Bahamas, enfin en 2006 à Acapulco au Mexique, au Japon puis Rio de Janeiro. Nous ne pouvions rêver d'une pareille diffusion de l'image de Méduse à travers le monde. C'est avec une immense joie que la Commanderie voit se développer l'Aura de notre Ordre et la grande renommer de nos crus Provençaux
Nous allons terminer cette longue évocation de notre Ordre en communiquant le principe de la Cérémonie de la "Lampée"
Lors de tout chapitre le Grand Maître et le Grand Connétable définissent le nombre de lampées prévues, faites en l'honneur d'un ou plusieurs invités de marque assistant au Chapitre. Réparties sur la durée du repas le Grand Maître déclenche la Lampée en précisant en l'honneur de quelle personne elle est faite. L'assistance se lève et le Grand Cellérier "lampe en main" allume celle-ci en la remplissant d'huile ( Symbole du Vin qui illumine l'homme) comme doivent le faire tous les participants, puis lance le cérémonial:
Lampe en main
Lampe allumée
Portez la à la hauteur de vos yeux
Et en invoquant notre mère Méduse
LAMPONS (L'on doit boire cul sec puis tenir le verre vide par le pied à l'envers)
Le Grand Cellérier ajoute alors:
OLEO ET LAMPADE MEDUSA GAUDET
Et toute l'assistance conclue…
LOETIFICAT PRETRIFICANDO
ALLELUIA, ALLELUIA
Tous les frères et sœurs peuvent alors prendre place en attendant la prochaine
Lampée mais aucun Frère, ni sœur ne dira, ni ne chantera aucune chanson qui puisse blesser la modestie des Sœurs….
J'espère que ce panorama sur plus de 300 ans de l'Ordre Illustre des Chevaliers de Méduse vous aura intéressés et que vous pourrez ainsi devenir de nouveaux membres influents de notre Ordre en le Faisant connaître autour de vous et ainsi susciter de nouvelles vocations comme Chevaliers de notre Ordre
Pour conclure permettez-moi de citer ces stances écrites au début du XVIII siècle
Et qui peuvent encore être d'actualité:
Quand nous célébrons des mystères
Nous sommes tous initiés
Profanes sont répudiés
Qui n'a pas la qualité de Frère;
Nous sommes savants professeurs
Bien agrées pour bons lampeurs,
Après avoir tenu Chapitre,
Preuves faites, tels reconnus,
Le grand Maître nous donne un titre,
Et dans le Catalogue on nous a tous, reçus.
ALLELUIA…ALLELUIA
A Chalon en ce jour de grâce
Le 1° jour du 12° mois de l'an 2007
Le Grand Connétable Jean-Pierre BOYER
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12/11/2008
SAINT LAURENT DU VAR ET LE TREMBLEMENT DE TERRE DE 1887
LE TREMBLEMENT DE TERRE DU 23 FEVRIER 1887
Selon l'article de presse, la plus forte secousse alla de l'ouest à l'est et dura environ vingt secondes. Aussitôt tout le monde fut sur pied et la plupart sortirent en chemise dans la rue. Un cultivateur effrayé sauta par la fenêtre et se cassa une jambe. Au moment du séisme, la majorité des lits se déplacèrent au milieu des chambres. Quelques antiques et monumentales cheminées furent projetées dans la rue avec fracas et des façades se lézardèrent. Par ailleurs, on déplora un mouvement de panique à l'église où les fidèles et les officiants se précipitèrent vers la porte. On eut à signaler quelques évanouissements. Plusieurs familles campèrent en plein air, dans les campagnes.
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06/11/2008
SAINT LAURENT DU VAR, REFLETS DU PASSÉ (FIN)
Le premier pont
En 1792, la toute nouvelle République française, menacée par le royaume de Sardaigne et l'Autriche, décide l'invasion du Comté, elle confie cette armée au général Anselme. Une troupe de bric et de broc, le sort de la nation, on le sait à Paris, se jouera plutôt du côté de Valmy. N'empêche, il faut rendre les frontières impénétrables. Nice tombe sans résistance.
Mais il pleut. Des jours et des jours sans interruption. Le Var est en crue, le général Anselme sous sa perruque se fait des cheveux blancs. Que faire ? Construire un pont. C'est ce qu'il fera, un pont certes rudimentaire et modeste, souvent emporté par les flots, à chaque fois colmaté avec les moyens du bord. Ce même pont sera celui où passeront une partie des armées de Bonaparte lors de la fameuse campagne d'Italie.
Premier lien vermoulu entre la France et le Comté. A la chute de l'Empire, la frontière, réapparaît, le pont sera méticuleusement mesuré et divisé en deux parties.
L'ère moderne
Lorsqu'en l860, le Comté de Nice est rattaché à la France, un véritable pont en pierre et en fer est construit surIe Var. La voie ferrée venant de Marseille l'empruntera et, le l8 août l864, la première locomotive franchit le Var.
On construit le chemin de fer loin du village, les Laurentins se méfiaient du progrès, générateur de toutes sortes de maux et en particulier le chapardage des figues dont se rendaient coupables les ouvriers du chantier. Pour éviter ce risque, le conseil municipal éloigna la menace vers le bord de mer, refusant le passage du train à proximité du village.
La vie paysanne
Invasions, guerres, démolitions, inondations, pillages, épidémies. . . à travers les siècles, n'empêchent pas les Laurentins, dès l'antiquité, d'avoir un rapport étroit avec leur terroir, de l'aimer et de l'exploiter infatigablement. Mais laissons Vauban conclure: «Ici le soleil est le plus beau de la Provence et celui où croissent les plus belles oranges de toutes espèces qui sont là en plein vent, hiver et été. Ce territoire est couvert de vignes, d'oliviers et de figuiers,(. ,) du blé, du vin, des oliviers et des figues, tout cela cultivé avec beaucoup de soin...»
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« Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire » ou quand le présent rejoint en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.
Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.
Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.
Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulièrement capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.
Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.
Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.
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