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06/06/2011

SAINT LAURENT DU VAR, LA TRAVERSÉE DU VAR EN 1758 ET 1760

 

31 LES BORDS DU VAR AU XVIII ème Siècle.jpg

A partir du milieu du XVIIIe siècle, la paix revenue pour de nombreuses années, il n’est plus question que du passage des voyageurs et de l’obligation traditionnelle qu’ont les gens de Saint Laurent de faire traverser le Var. La barque n’existe plus depuis longtemps. En 1758, la communauté des habitants conclut un accord avec un entrepreneur, le sieur Jean François Ferron. Le passage du Var se fait à gué, et si l’entrepreneur ne peut trouver un nombre suffisant de « gueyeurs », la communauté s’engage à les lui fournir, étant entendu que chaque homme sera payé par lui au salaire journalier de 30 sols d’argent de France.  Ces gueyeurs devront, à toute heure du jour, être à la disposition des voyageurs , la nuit, ils n’assurent le passage que si le service du roi l’exige.

En retour, personne ne peut traverser sans leur secours, ils détiennent un monopole. Si les pauvres sont guidés  gratis, les autres personnes paient à l’entrepreneur 30 sols d’argent de France pour chaque gueyeur utilisé du premier octobre au 31 mai et 20 sols du premier juin au 30 septembre. Enfin la convention n’oubliait pas les exigences de la morale et l’un des articles précisait : « les hommes que l’entrepreneur emploiera seront jeunes, vigoureux et sages , ils seront tenus de s’habiller de façon à éviter tout scandale et toute indécence » .

Vers le même temps le Parlement de Provence rendait un arrêt sur la question. Nous y lisons, « que les consuls de Saint Laurent nommeront annuellement 12 gueyeurs pour le passage du Var, tout habitant dudit lieu et les plus experts en cette fonction, lesquels prêteront serment devant le juge gueyeur de saint Laurent. »

Les obligations de la communauté de Saint Laurent sont rappelées dans les accords conclus entre les rois de France et de Sardaigne pour l’exécution du traité du 24 mars 1760, portant rectification et règlement des frontières. La barque sur le plus grand  bras du Var est rétablie. Par ailleurs, les voyageurs sont laissés libres, s’ils le veulent, de se passer des services de gueyeurs.

Les barquiers ou gueyeurs devaient remplir les conditions suivantes : "Il faut que les barquiers soient des gens choisis et craignant Dieu, qui fréquentent les sacrements et qui fassent leurs Pâques chaque année, qui portent un tableau autour de leur ceinture, qui aient la pudeur et de l’honnêteté envers les personnes du sexe, qu’ils soient charitables envers les pauvres et traitables avec les autres, qu’ils ne soient pas abrutis dans le vin pour ne pas risquer de se noyer et de noyer les autres ».

 

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

 

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30/05/2011

SAINT LAURENT DU VAR DE 1939 A 1945, LES SOURCES

 

SAINT LAURENT EN TABLEAU.jpg

 

St Laurent était un petit village à l'habitat dispersé en 1939. 5000 habitants y habitaient. De plus, sa proximité avec le chef lieu du département, Nice, le plaçait, selon les journaux de l'époque, dans la banlieue niçoise. Il n'y avait pas de presse locale.

Pour ces raisons, peu de personnes se sont intéressées à l'histoire de cette ville. Les ouvrages (livres, mémoires) se comptent sur les doigts de la main. De plus, la période de la guerre n'y est qu'à peine évoquée.

La recherche dans les archives départementales et municipales était donc inévitable. Dans les premières, j'ai pu trouver des correspondances, des résultats d'élections, des rapports concernant principalement l'activité politique de St Laurent du Var.

Dans les secondes, j'ai trouvé des informations complémentaires évoquant la Défense Passive et l'occupation. Toutefois, les archives municipales ont été en partie détruites par les bombardements de 1944. Donc, le corpus documentaire, limité puisque la commune était petite, est assez réduit. Les photos de St Laurent du Var entre 1939 et 1945 ne sont pas nombreuses.

La presse m'a permis d'avoir des témoignages d'époque à propos des bombardements. Evidemment ils sont à utiliser avec précautions à cause de la censure mais fournissent néanmoins des informations intéressantes. Des brochures du Souvenir Français, dont un recueil de témoignages ont permis d'obtenir quelques informations supplémentaires.

Je n'ai pas pu faire l'étude financière de St Laurent car des années manquent dans les documents comptables. Il était donc difficile de dégager des conclusions judicieuses. L'évêché ne m'a pas permis d'obtenir beaucoup d'informations à propos du curé de la paroisse de St Laurent pendant la guerre. Ils n'ont d'ailleurs pas répondu à mes courriers même quand le père Guglielmi est intervenu. J'ai seulement pu consulter les Nouvelles Religieuses.

Les documents concernant la Résistance sont quasi inexistants. Cela se comprend dans la mesure où les résistants agissaient dans la clandestinité afin de ne pas risquer leurs vies. Le recours aux témoins, qui connaissent bien mon sujet pour avoir vécu à St Laurent à cette époque, était indispensable. Ces témoignages avec quelques acteurs importants m'ont permis d'éclairer certaines zones d'ombre. Néanmoins, plus de cinquante ans après les événements, la mémoire a quelque peu atténué (effacé ?) Les souvenirs. Les témoins ont été plus ou moins sensibles à différents faits. Ils ont parfois voulu effacer de leurs mémoires certaines périodes. Il arrive que des témoins n'aient pas envie de relater certains événements. La difficulté est donc de mener l'entretien de façon à obtenir des réponses aussi claires que possibles tout en respectant le témoin et sa sensibilité.

Jérémy Thomas

 

En savoir plus? Ouvrir le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

 

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16/05/2011

1748, UNE REQUÊTE DESESPÉRÉE...

 

30 ATTAQUE DE DILIGENCE.jpg

 

En 1748, suite à la « guerre de succession d’Autriche », les consuls adressèrent « un mémoire représentatif » présenté par les députés des « trois états de ce pays de Provence aux Procureurs du Roy ».

« Le pitoyable état où se trouve le lieu de St. Laurent soit par les dommages qui y ont été causés par nos ennemis, soit par les ravages des eaux qui ont emporté une partie du terroir, ne permet pas à la communauté de garder le silence. L'exposition des faits en excitant les mouvements d'une juste compassion doit animer ceux de votre justice et de votre équité. Vous êtes les dignes pères du peuple, les habitants de St. Laurent doivent ressentir tous les effets de cette tendresse paternelle.

Le lieu de St. Laurent situé sur le Var fut le premier exposé à la fureur d'une milice insolente que toute l'autorité des généraux ne put ni arrêter ni modérer. Le séjour de l'armée ennemie y étant plus long que partout ailleurs, tout le terroir fut ravagé, on commença par les oliviers dont on coupa 3000 et quelques cents pieds. Toutes les vignes furent arrachées, à l'exception de quelques-unes qui étaient sur les hauteurs, tous les arbres fruitiers eurent le même sort, il n'y eut que quelques figuiers qui échappèrent à la rage des soldats.

De même la forêt qui appartenait à la communauté a été dépeuplée, les bois des particuliers ont été coupés, ce n'est plus qu'un terrain stérile et infructueux.

La campagne ainsi dévastée, les maisons du village furent démantelées, on en ôta les portes et les fenêtres, on en tira les gonds et les fers, la moitié des maisons ont été abattue n'y ayant plus que les murs, les poutres et les chevrons furent employés par les ennemis pour faire le pont sur le Var et le reste le brûlèrent, l'effet qui s'en suivit est certainement bien déplorable: les maisons ainsi ouvertes, plusieurs habitants ont péri par la rigueur de l'hiver, n'ayant ni couvert ni bois pour pouvoir s'en garantir, elles sont actuellement dans la même situation. Les pauvres habitants ont essuyé toutes les fureurs des ennemis, tant lors de leur entrée que lors de leur fuite qui ne fut pas précipitée.

Mais ce ne sont pas là les seuls malheurs dont ces misérables habitants ont été accablés, il semble que les éléments aient agi de concert avec les hommes pour achever leur entière ruine, les pluies abondantes qui ont régné l'hiver dernier grossirent si fort le Var, que les eaux ont emporté de leur terroir un terrain de demi-lieue de longueur et de quart de lieue de largeur.

Mais ce n'est pas tout: le terrain à l'endroit où le Var se jette dans la mer, formait des jardins très précieux, les eaux venant en abondance et avec rapidité, ont fait regonfler celles de la mer, qui se sont répandues dans ces jardins, dont elles ont emporté une partie et engravé le reste. Ce n'est plus aujourd'hui qu'un terrain propre à porter les joncs, au lieu qu'auparavant c'était ce qu'il y avait de plus précieux dans ce terroir, c'était une contenance d'un quart de lieue en largeur et en longueur.

Il faut un siècle pour rétablir ce terroir dans son premier état, s'il faut suivre la rigueur de la règle, la seule ressource des habitants est celle de déguerpir.

Martin député, Mérison député ».

 

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Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

 Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

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