sperada

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/08/2007

L'HOSPICE ET LE GUE AUX ORIGINES

Au Xlème siècle, un bourgeois de Vence, RAIMBAUD, choisit le point d'aboutissement du gué traversant le fleuve, sur la rive droite, pour y fonder un hospice destiné aux pèlerins se rendant à Rome. Ce lieu, CASTRUM AGRIMONTIS, proche.de l'ancienne voie Aurélienne allait devenir le futur Saint-Laurent-du-Var. Cet hospice fut administré par des moines de différents ordres : d'abord en 1205 par les Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, puis par les Chevaliers de Rhodes et de Malte, et enfin par les moines de Saint-Augustin dont la maison mère se situait dans la vallée de Suse. L'hospice fut placé sous la protection de Saint-Laurent et dirigé par un père prieur commandeur, assisté de neuf chanoines. De cette période date la construction de l'église romane avec, comme le précise DURANDY « son mur extérieur de l'abside couronné d'une délicieuse corniche en roue d'engrenage .» En 1162, lors de son voyage à Turin, le Comte de Provence fait étape à l'hospice et lui alloue une subvention conséquente; d'autres voyageurs d'importance font de même lors de leur passage, ceci pour le plus grand profit de la Communauté. Le Pape Innocent IV, en 1208, rappela -aux moines les rigueurs de la règle et profita de son voyage lors du concile de Lyon pour s'assurer que « l'affluence des visiteurs de tous sexes et les richesses » n'avaient pas conduit les Augustins à « la dissipation .» Le souverain pontife confirma à cette occasion les moines « dans leur seigneurie d ' Agrimont, dans la propriété de l'Hôpital du Var et de ses dépendances ainsi que le droit d'acquérir de nouveaux biens .» Ceci en dépit de la jalousie des évêques de Vence. Le Pape ajouta par une bulle datée de 1248 « que quiconque porterait atteinte aux privilèges concédés au monastère serait livré à la vengeance divine et, nouveau Judas, privé du corps et du sang de Jésus Christ .» Les évêques de Vence ne désarmèrent pas: en 1268, le Pape Clément IV les menaça d'excommunication; plus tard, en 1301, Charles d'Anjou fut contraint de confirmer les Augustins « dans leurs franchises et privilèges .» Sur l'initiative des évêques de Vence, un synode se réunit en 1312 dans leur ville, dans le but de contre-attaquer les hospitaliers « Défense aux clercs, quels qu'ils soient, de détenir des biens et bénéfices appartenant à des églises, sous peine d'excommunication » (!). Enfin, en 1327, les évêques gagnent la partie et le pape Jean XXII, depuis Avignon, décrète la fermeture de l'hospice. Protestations des Niçois qui réclament le maintien du bac; aussi les Augustins sont-ils hébergés dans un quartier qui porte encore le nom de leur patron : Saint Augustin, là, ils firent édifier une chapelle proche (selon CARLONE) de celle des Templiers. Les évêques de Vence, nouveaux propriétaires des lieux s'octroyèrent la totalité des bénéfices attribués auparavant à leurs rivaux. La bulle pontificale de 1328 indiquait le prévôt de Grasse et les évêques de Fréjus et Toulon comme réorgani­sateurs de l'hospice; ceux-ci désignèrent six frères placés sous l'autorité du prieur du bourg de Saint-Laurent, un nommé LAYET. Après ce coup de force, les libéralités des voyageurs déclinèrent, ceux-ci sachant qu'elles iraient au diocèse et non à l'hôpital.

La cupidité des évêques de Vence « ne laissait pas aux hospitaliers de quoi entretenir l'hôpital, ni le bétail nécessaire à la culture, si bien que malgré la défense de ne rien exiger des passants, une boîte destinée à recevoir les aumônes était installée dans la barque .»

Le nouveau prieur FERAUD réclama avec l'appui du diocèse niçois un réajustement de la subvention épiscopale.

Les évêques de Vence restant sourds à ces récriminations l'archevêque, choisi comme arbitre, vint d'EMBRUN à NICE chez les religieux de Saint-François « afin de conve­nir des moyens à envisager pour diriger l'hôpital, à la con­servation duquel la ville de Nice est beaucoup intéressée, à cause de son commerce et des oeuvres pies qui s'y font .» Une nouvelle charte, bien qu'admettant « l'obligation pour l'hospice de rester propriété des évêques » précise que « désormais les frères disposeraient du bétail nécessaire à la culture des terres avec douze charrues, autant de bouviers et de paires de bœufs .» D'autre part, un médecin serait installé à 1 'hospice avec un prêtre « pour donner les sacrements et dire la messe aux pauvres .» Les Hospitaliers bénéficieraient en outre « de quoi se nourrir, s'habiller et faire l'aumône aux voyageurs .» En revanche, obligation leur était d'assurer « une barque sur le Var, avec un frère et un nautonier; en période de crue, le nombre des passeurs devant être porté à trois, au­quel cas il y aurait aussi des gaïeurs pour montrer le gué .» De plus, par règlement du 17 octobre 1334, un député choisi par le chapitre de Nice vérifierait périodiquement le compte de l'hospice «en vertu de son droit d'inspection du fait de ses donations .»

Pour plus de précaution, en 1345, il appartint à l'évêque de GLANDEVES et au prieur de PUGET-THENIERS de ré­partir les subsides versés par les Niçois à l'hospice ce que l'évêque de Vence prétendait recueillir à son profit.

Connaître le passé de Saint Laurent du Var grâce à « Saint Laurent du Var à travers l’Histoire » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 17 € : téléphoner au 04 93 24 86 55 Connaître le passé de la région des Alpes Maritimes ? Cliquez sur http://pays-d-azur.hautetfort.com

 

 

13/08/2007

BARBARES, SARRASINS, TEMPLIERS

Au début du Vème siècle, des peuples germains envahissent l'Empire romain et s'y établissent; la Provence reste romaine. L 'historien P. Canestrier indique que les Vandales dévastèrent la région de 440 à 460 puis les Saxons en 573, poussés en Provence par les Lombards.   A la mort du dernier empereur romain en 476, la Provence devient l'objet de partages successifs entre les rois Goths puis entre leurs successeurs mérovingiens. De 570 à 756, les Lombards après avoir envahi le nord de l'Italie, passent les Alpes et ravagent le pays jusqu'au Rhône, laissant subsister, dans la mémoire, de nombreuses légendes de destruction et de mise à sac, mais, pas de vestiges archéologiques. Selon le Commandant OCTOBON, « les bandes de Lombards ont dû détruire tout ce qui était antérieur à leur passage. La Côte a dû être déserte pendant toute la période sarrasine. »   La destruction des quelques établissements romains de Saint-Laurent devrait dater de cette époque.   Après les Barbares d'origines germaniques, les Arabes (Maures ou Sarrasins) viendront par voie de mer pour piller la côte provençale et ce, de la fin du IXème siècle au dernier quart du Xème siècle, jusqu'à la victoire de Guillaume de Provence en 972. Là encore, les Sarrasins sont passés en Provence comme des malfaiteurs sans laisser de traces. Leurs raids sur les côtes se poursuivront pendant tout le Moyen Age et ils écu­meront la Méditerranée jusqu'au début du XIXème siècle.   De cette menace permanente naîtra le type de village concentré et fortifié, les murs extérieurs formant remparts, le clocher de l'église servant de donjon, avec à l'intérieur des rues étroites et des maisons serrées, exemple type de l'actuel vieux village de Saint-Laurent.   Après ces siècles d'insécurité et de vie misérable, le XIème siècle marque dans notre pays une résurrection. Pour la première fois apparaissent dans les documents d'époque les noms de nos villages qui sont constitués en paroisse et qui payent tribut aux évêques et aux abbés.   Saint-Laurent est cité en 1033 sous le nom de CASTRUM AGRIMONTIS. Son site originel devait géographiquement être établi à proximité de l'église actuelle au cœur du vieux village, dominant les bords du Var.   La présence des Chevaliers du Temple est signalée en 1135 sur la rive opposée du Var, où ils se fixèrent au lieu dit « lei SERROI SOBRANOI » près de CAUCADE, au che­min de SAINTE MARGUERITE. Selon DURANTE, ils y éta­blirent un hospice destiné à secourir les voyageurs qui traversaient le fleuve, passage réputé périlleux à cause de la rapidité des eaux, de la traîtrise des sables mouvants et des sombres forêts qui couvraient les deux rivages. Un acte de vente de terres sises à St. Laurent fut effectué le 23 avril 1208 par-devant le notaire Maître Isnard. Le nouveau propriétaire, commandeur des Templiers, se nommait G. OLIVIER AUDIER. Ainsi le Temple s'installait sur les deux rives du Var.   De cette même époque, XIème et XIIème siècle, date la construction, le long de la côte, des tours de guette, à l'initiative des seigneurs et abbés, pour surveiller l'arrivée toujours possible des pirates sarrasins. Saint-Laurent en possédait une dont les vestiges subsis­tent encore de nos jours au quartier qui a emprunté son nom, quartier de la Tour. Les cartes du XVIIIème siècle notent une autre tour plus récente, cons­truite au sud du village au bord du Var « la tour Castillon », édifiée au XVIIIème siècle.   Le premier art roman apparaît à cette époque, l'église de Saint-Laurent avec son clocher en possède les caractéristiques. Avant 1925, date à laquelle le clocher fut restauré, ce­lui-ci était une simple tour carrée surmontée d'une pyramide, distinction spécifique des clochers romans du pays niçois.   Au XIème siècle, il y avait sur les bords du Var un hameau appelé VARUM; en 1005, l'abbé de Saint-Véran reçut une habitation sise à cet endroit « in vico qui dicitur VARO » (ARCH. DEP. A.M. H 942). Selon certains auteurs ce hameau était situé à l'endroit où se trouve l'actuel village de Saint-Laurent. C'est dans la plaine du Var (in pIano juxta VARUM) que fut signé en 1176 le traité passé entre le Comte de Provence et les Consuls de Nice (Hist. de Prov. de Papon).  

Au XIIème siècle, un ermite habitait le quartier GAUDELET entre Vil­leneuve Loubet et La Colle, il se nommait DEODATUS. Ce Dieudonné, dévoué à Dieu et à son confesseur SAINT-HONORAT se rendait chaque année, à l'époque des indulgences (de l'Ascension à Pentecôte), sur les bords du Var, en compagnie de deux chevaux. Là, il faisait passer sans péage les pèlerins se rendant à l'Ab­baye de LERINS. (Selon la Vie Manuscrite de Saint-Honorat, découverte à Dublin).

Connaître le passé de Saint Laurent du Var grâce à « Saint Laurent du Var à travers l’Histoire » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 17 € : téléphoner au 04 93 24 86 55 Connaître le passé de la région des Alpes Maritimes ? Cliquez sur http://pays-d-azur.hautetfort.com

08:25 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE

27/07/2007

PRESENCE ROMAINE

En 1970, lors du creusement des fondations d'un immeuble situé près de square Djibouti, il fut mis à jour les vestiges d'une ancienne « villa » romaine, datée par M. VINDRY, conservateur du musée Fragonard à Grasse. Les tessons de céramiques qui permirent la datation de l'ensemble archéologique furent trouvés au voisinage de murs bas, construits avec des galets maçonnés; ce type de construction utilisant les matériaux locaux a prévalu jusqu'au XVIII ème siècle. La surface de cet habitat a été estimée à 150 mètres carres. Les débris de poterie exhumés au cours des fouilles datent pour les plus anciens de la fin du 1er siècle et pour les plus récents du début du IIIème siècle. Cette exploitation avait une vocation à la fois rurale et industrielle. Pour la première fois dans la région, des amas importants de scories ont, en effet, été mis à jour et leur présence permet de supposer qu'il y eut naguère, là, un atelier métallurgique. D'après des informations complémentaires, le minerai recueilli dans la « villa » serait un magma de fer et de fonte. S'agit-il d'un fond de forge ou bien d'une coulée de fer fondu? Les deux hypothèses sont possibles. Le minerai pourrait être ce fer natif, facilement recueillable sur les plateaux voisins des BAOUS, sous forme de nodules. Des morceaux de creusets ont été envoyés dans un laboratoire' spécialisé près de Nancy, afin de déterminer la nature du minerai utilisé et le type de four employé par ces lointains artisans. Le gisement n'a livré qu'une seule pièce de monnaie trop usée pour permettre une datation.   La « villa » fut rasée à une époque imprécise et ses matériaux ont pu être réemployés dans d'autres constructions. Les chercheurs n'ont retrouvé que les fondations faites à l'aide de galets, il ne restait plus rien des murs, peut-être construits en pierres taillées.   La présence de cette exploitation antique, en ces lieux, s'explique par le fait de la densité importante des habitats romains le long de la côte et plus particulièrement au voisinage de la voie reliant ROME.à l'Espagne en passant par le sud de la Gaule.   La voie romaine (voie aurélienne) quittant Cimiez, remontait vers le Ray (aujourd'hui quartier nord de Nice), le col de la SERENA et SAINT-ROMAN, de BELLET, pour passer le Var à la hauteur de SAINT -SAUVEUR, lieu qui sera plus tard consacré comme gué (Saint Christophe) et christianisé.   Ce gué de Gattières, sur la rive droite, a donné des tombes, des restes de voie et peut-être les vestiges d'un sanctuaire. De Gattières à Saint-Jeannet, la voie est presque intacte: elle passe au pied de l'actuel château de La Gaude (ancienne commanderie des Templiers) chargé quelques siècles plus tard de surveiller le passage du Var situé à l'Est.   M.C. Grassi, dans sa thèse « Les voies de Communication en Provence Orientale de l'époque romaine à la fin du XVIIIème siècle » (1970), précise que la principale voie romaine du littoral, de Plaisance au Var, porte le nom de Via Julia Augusta, attesté par les « milliaires .» Signalons que lors du règlement de janvier 27, intervenu entre AUGUSTE et le Sénat, l'ancienne province Transalpine était devenue la NARBONNAISE, province impériale jusqu'en 22, sénatoriale depuis. Le Var formait, à cette époque, la frontière entre la NARBONNAISE et l'ITALIE. La numérotation des milliaires confirme ce que les textes nous apprennent. Les milliaires qu'OCTAVE AUGUSTE fit placer sont numérotés en partant de ROME jusqu'au VAR. Passé le Var, la numérotation change.   La construction de la Voie Julia–Augusta remonte en 13 avant J.C. A l'ouest du Var, les milliaires ne portent plus d'appellation, le nom de voie aurélienne, donné plus tard par analogie avec la route venant de Rome par les côtes tyrrhéniennes et liguriennes qu'elle continuait, n'a pas valeur originelle.   Selon cette étude les incertitudes subsistent sur le tracé exact de la voie à l'ouest du Var et des fleuves côtiers, que seules des fouilles ultérieures pourraient vérifier. Au-delà de Saint-Jeannet, la voie Julia Augusta atteignait ensuite Vence d'où l'on pouvait remonter sur Castellane et Digne ou redescendre vers Antibes par Cagnes et Biot.   La zone marécageuse et insalubre du delta du Var interdisait le passage d'une voie.  L'embouchure du Var, à l'origine de notre ère, ne se présentait pas sous la forme d'un promontoire, si l'on en juge par des cartes relativement récentes, mais par une large échancrure. Cette zone fut comblée au cours des siècles par l'apport fluvial en matériaux (sables, graviers) et changea progressivement le profil de la côte en ce point. Strabon indiquait: « Le Var couvre en hiver la largeur de 7 stades (250 m) donc 2 km de largeur près de son embouchure .»   A l'époque romaine considérée (entre le 1er et le IIIème siècle), seule devait exister sur la rive droite du Var une voie pour piétons, reliant le site de Saint-Laurent à celui voisin de Cagnes, (inscriptions et sépultures) à la base de la colline. Cette voie légère (diverticule) longeait et surplombait les marécages, à la latitude de ce qui devint plus tard le Chemin de Provence. C'est précisément en bordure de ce passage naturel que furent mis à jour en 1970 les vestiges de la villa romaine décrite plus haut, découverte confirmant notre hypothèse.   Fidèles à leurs habitudes agraires, les Romains protégeaient leurs voies essentielles de circulation par une bande de culture de part et d'autre. Ces cultures confiées à des colons répartis suivant le système des centuriations étaient importantes entre Vence, Grasse et Mandelieu, le long de la voie principale. On sait que deux distributions de terre ont été effectuées successivement, fixant des « villae rusticae » dont l'activité essentielle était l'oléiculture. Les fouilles ont montré des installations d 'huilerie très importantes qui laissent supposer une possibilité d'expédition d'huile vers d'autres régions.  L'état actuel de nos connaissances de la période romaine laisse supposer que seule une frange littorale était mise en valeur, en rapport avec la préoccupation dominante de l'administration impériale de protéger un axe de circulation continentale voisin de la côte.   D'après les faibles vestiges retrouvés, l'intérieur était presque totalement délaissé, la forêt y couvrait la totalité des versants, ce qui ne facilitait pas la pénétration, les vallées n'étant accessibles que par les crêtes, les gorges verrouillant les vallées vers l'aval. Les descendants des tribus ligures repoussées dans l'arrière-pays constituaient une faible population pastorale et semi-nomade dont la seule activité agricole devait se réduire à la culture de quelques céréales dans les bassins de terre fertile. Ces indigènes endurcis et farouchement indépendants menaient une existence en marge de la romanisation, leur faible nombre ne constituant plus une menace pour les colons romains. Les relations entre les deux communautés devaient se borner à des trocs (laine, viande, peaux, de l'intérieur contre objets fabriqués, sel, huile, de la côte).   Au cours des siècles qui suivirent, le peuplement de la basse vallée du Var devait s'intensifier. L'agriculture naissante avait besoin de terrains fertiles et irrigués: le limon et l'eau étaient réunis sur les bords du fleuve. Evitant la zone, marécageuse et paludéenne du delta, les premiers habitants s'installèrent au pied des collines boisées de Montaleigne et des Agrimonts. (AGRIMONT: étymologie: du provençal AGREU: houx, du latin acrifolium, et, de mont. Mont recouvert de houx. Autre étymologie: du latin AGER, AGRI: champs et de MONT: le Mont des champs. MONTALEIGNE: du latin lignum: bois. Mont boisé.)   De cette occupation naquit la nécessité d'un passage du Var à la hauteur du site actuel de Saint-Laurent. Déjà existait au pied des collines niçoises le tracé est-ouest d'une voie surplombant les marais du Magnan et du Fabron.   La Forme ORBIS ROMANI signale au N. 47 à l'ouest de Saint Laurent sur la colline de GRIMONT des vestiges notés par Edmond BLANC (AN. des SOC. des A.M. 1878 p. 218) et dans son « Epigraphie Antique I p. 34 .» L'auteur écrit qu'il a été trouvé sur cette colline, en grand nombre, des débris de meule, des pesons de filets en brique et en pierre, ces pièces ne semblent pas avoir été répertoriées. E. BLANC ajoute que cette colline s'appelait au Moyen Age AGRI-MONS (mont des champs cultivés), que probablement un habitat devait être édifié sur ce promontoire. Des familles se livrant à la pêche et à la culture des champs voisins pouvaient y demeurer. Il indique encore qu'au XIIIème siècle l'Hôpital des Augustins devait s'y dresser. Il s'agirait d'un habitat préludant au véritable Saint-Laurent: le CASTRUM AGRIMONTIS. L'historien Gioffredo indique CASTRUM AQUENTIS ou AGRIMONTIS en 1200. Honoré Bouche dans sa chronologie de Provence 1664 cite: «CASTRUM QUONDAM AGRIMONTIS, UBI EST MODO HOSPIAL VARO .»   Faute de vestiges authentifiés et de ruines corroborant cette hypothèse séduisante d'un premier site habité sur la colline des AGRIMONTS, nous sommes tenus à la réserve. Peut-être les quelques vestiges trouvés à Saint Laurent en 1970 appartenaient-ils à une « villa » romaine ?   Signalons également la mise à jour en 1949, Pté AICARD (colline des Agrimonts), de fondations en gros galets et de débris de jarres relevant peut-être d'un habitat rural du premier millénaire ou de l'époque romaine. L'urbanisation intensive de ce lieu historique, l'absence de toute recherche archéologique conduite pendant les travaux, repoussent dans un lointain futur toute confirmation possible.  

Sur la rive droite, s'inspirant de principes analogues valables pour la rive opposée, une voie circulait à la base des collines digitales et des vallons situés entre Saint-Laurent et Cagnes, évitant leurs obstacles orientés nord-sud.

De la réunion de ces deux voies primitives par une traversée du Var, devait naître la succession des événements historiques propres à Saint-Laurent.    A propos du franchissement du Var à l’époque romaine, Albert Garidelli n’hésite pas à indiquer que la voie aurélienne aboutissait au site actuel de Saint Laurent du Var. Il cite « un pont romain en charpente franchissant le Var face à l’église actuelle, sa défense étant assurée par le « castellum du Var .» Cet ouvrage sera détruit par les Lombards en 577, tout comme le castellum.

Connaître le passé de Saint Laurent du Var grâce à « Saint Laurent du Var à travers l’Histoire » (Alandis-éditions Cannes), pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 17 € : téléphoner au 04 93 24 86 55

Connaître le passé de la région des Alpes Maritimes ? Cliquez sur http://pays-d-azur.hautetfort.com

A la demande des organisateurs de la "Fête des Gueyeurs" et en qualité d'historien local, Edmond ROSSI vous informe qu’il animera un débat publique « A la rencontre des Gueyeurs », le samedi 11 août à 16 h place de la Fontaine, au cœur du Vieux Village de Saint Laurent du Var.   A cette occasion, l’auteur dédicacera ses ouvrages.   Nul doute, que les fidèles lecteurs de notre blog profiteront de cette rencontre.

 

16:20 Publié dans HISTOIRE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : HISTOIRE