17/03/2010
LE PREMIER PONT DU VAR EN 1599
En 1599, le premier pont est dressé sur le Var, à l’occasion de
la Guerre franco-savoyarde en Provence (1590-1600)
Poussé par l’Espagne avec l’accord du Pape et la promesse des catholiques provençaux de le reconnaître comme leur comte et seigneur, le duc de Savoie s’engage dans une conquête de la Provence.
Charles Emmanuel 1er rallume ainsi la guerre avec la France, prend part aux luttes qui déchirent les Ligueurs catholiques et les Huguenots protestants et envahit la Provence en 1590, afin d’affirmer ses droits à la couronne de France, puisque petit fils de François 1er par les femmes.
Arrivé à Aix, le duc de Savoie se fait reconnaître « protecteur et commandant en chef en Provence, pour conserver la province dans la religion catholique à la couronne de France ». Il est battu à Vinon (1591), revient à Aix pendant que le bassin du Var se révolte. Le 30 mars, il retourne à Nice, après avoir sacrifié 5000 espagnols et piémontais, son artillerie, un million d’écus et joué de malheur.
Nice, si calme auparavant, va revoir les ravages de la guerre. La duchesse Catherine y est rejointe par son mari qui a dû s'enfuir d'Aix, tandis que Marseille se soulevait contre lui.
Le 4 juin 1592, des soldats de Lesdiguières, qui a établi son quartier général à Antibes, ravagent le territoire de Nice, des bords du Var à Magnan. Charles-Emmanuel contre-attaque en août et rejette les ennemis jusqu'à la Brague. Mais il est obligé de repartir pour le Piémont qui est envahi. Les Savoyards gardent cependant Grasse et Saint-Paul de Vence.
En juillet 1593, Henri IV abjure le protestantisme et les ligueurs provençaux le reconnaissent en mars 1594.
L'unité française est en bon chemin de reconstitution, par voie de conséquence il y a recul des Espagnols, surtout après les batailles de Fontaine-Française (1595) et d'Amiens (1597). Cette même année, le duc et Lesdiguières continuent leurs sanglantes empoignades en Savoie.
La paix de Vervins (2 mai 1598) stipule que le duc devra abandonner les quelques bourgs qu'il contrôle encore en Provence. Il se débat comme un beau diable et part pour Paris voir Henri IV afin de conserver Saluces, dont le sort est remis à l'arbitrage du Pape. Mais ce n'était qu'un intermède. Le duc, ne voulant rien céder, noua de pittoresques intrigues, en particulier avec le fameux maréchal Biron. Henri IV, excédé par ces complots et ces dérobades, poussé par Lesdiguières, décida de tout résoudre par une guerre. Et ce fut, encore, l'invasion française.
Henri IV et Sully menacés par l’Autriche Espagne qui domine toute la Méditerranée, commencent en 1599, à attaquer leurs alliés : ils réclament le marquisat de Saluces à Charles Emmanuel, puis font envahir la Savoie.
Le duc de Guise gouverneur de Provence, met le midi en état de défense. En mars 1599 le duc fait édifier un pont de bateaux niçois pour la traversée du Var de 10.000 chevaux et 12.000 fantassins qui se présentent au pied des murs de Nice.
Les provençaux du duc de Guise occupent la campagne niçoise, y ravagent quelques maisons et lancent un assaut violent contre la cité mais doivent cependant lever le siège. Les Niçois leur infligent une cuisante défaite et ramènent les débris de l'armée ennemie jusqu'à Saint-Laurent. A la retraite le pont du Var est démonté.
Si le traité de Paris règle le problème du marquisat de Saluces, les complots savoyards et les négociations secrètes avec l’Espagne rendent le roi de France Henri IV furieux. Au traité de Lyon de 1601, la Bresse, le Bugey, le Valmorey et Gex passent à la France. Le marquisat de Saluces retourne à la Savoie, la Castellata reste française.
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Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.
Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.
Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.
Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.
Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.
Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.
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09/03/2010
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16:51 Publié dans DECOUVERTE DU PASSE | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire
05/03/2010
LES RESTES D’UNE « VILLAE » ROMAINE À SAINT LAURENT
En 1970, lors du creusement des fondations d'un immeuble situé près de square Bénes, il fut mis au jour les vestiges d'une ancienne « villa » romaine, datée par M. VINDRY, conservateur du musée Fragonard à Grasse.
Les tessons de céramiques qui permirent la datation de l'ensemble archéologique furent trouvés au voisinage de murs bas, construits avec des galets maçonnés, ce type de construction utilisant les matériaux locaux a prévalu jusqu'au XVIII e siècle.
La surface de cet habitat a été estimée à 150 mètres carres.
Les débris de poterie exhumés au cours des fouilles datent pour les plus anciens de la fin du 1er siècle et pour les plus récents du début du IIIème siècle.
Cette exploitation avait une vocation à la fois rurale et industrielle.
Pour la première fois dans la région, des amas importants de scories ont, en effet, été mis à jour et leur présence permet de supposer qu'il y eut naguère, là, un atelier métallurgique. D'après des informations complémentaires, le minerai recueilli dans la « villa » serait un magma de fer et de fonte. S'agit-il d'un fond de forge ou bien d'une coulée de fer fondu? Les deux hypothèses sont possibles.
Le minerai pourrait être ce fer natif, facilement recueillable sur les plateaux voisins des Baous, sous forme de nodules.
Des morceaux de creusets ont été envoyés dans un laboratoire' spécialisé près de Nancy, afin de déterminer la nature du minerai utilisé et le type de four employé par ces lointains artisans.
Le gisement n'a livré qu'une seule pièce de monnaie trop usée pour permettre une datation.
La « villa » fut rasée à une époque imprécise et ses matériaux ont pu être réemployés dans d'autres constructions. Les chercheurs n'ont retrouvé que les fondations faites à l'aide de galets, il ne restait plus rien des murs, peut-être construits en pierres taillées.
La présence de cette exploitation antique, en ces lieux, s'explique par le fait de la densité importante des habitats romains le long de la côte et plus particulièrement au voisinage de la voie reliant Rome à l'Espagne en passant par le sud de la Gaule.
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