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31/07/2009

ANTOINE CASTILLON: CARRIÈRE D'UN INSTITUTEUR (1819-1881) 8 ème PARTIE

SAINT LAURENT DU VAR 1855 Guiaud.jpg

RETOUR DANS LES ALPES MARITIMES

 

Il y est incité par un événement diplomatique et politique considéra­ble. L'annexion de la Province de Nice consentie par la Maison de Savoie à l'Empereur Napoléon III, entraîne la formation d'un nouveau département des Alpes Maritimes avec tout son appareil préfectoral. Une inspection académique est née dont le premier titulaire de juin à octobre est l'abbé Désiré NIEL.

 

L'administration impériale, désireuse de favoriser la francisation de l'arrondissement de Nice, fait appel à des instituteurs venus de toutes les régions de France. Antoine Castillon se porte candidat. L'opinion de l'Inspecteur d’Académie joue désormais un rô1e décisif dans la carrière de Castillon.

 

L'abbé NIEL accueillerait favorablement la demande d'un natif de St Laurent du Var de préférence à tout autre. Ses antécédents professionnels sont irréprochables. Titulaire de la Mention Honorable, il est jugé capable et zélé par l'Inspecteur d'Académie du Var, signataire de l'exeat. Toutefois ces références ne suffisent pas à elles-mêmes. Elles seront complétées par des informations sur le comportement politique du postulant en exercice dans une région suspecte. Demandées le 18 septembre, les assurances du Préfet du Var sont reçues le 10 octobre à Nice: "Sa conduite depuis 1852, date de son entrée dans l'enseignement public, est exempte de tout reproche moral ou politique. »

Le poste de Villefranche sur mer est attribué à Castillon.

Précédemment, sous le régime sarde, la municipalité entretenait deux classes primaires et deux titulaires. Elle les réunit en une seule école confiée à un directeur et un adjoint. Au 7 octobre 1860, Castillon est ce titulaire aux appointements de 1000 F par an et reçoit une indemnité de résidence de 60 F.

Le bulletin individuel rempli de sa main à la fin de l'année 1860 nous apprend qu'il totalise alors huit années de service dans l'enseignement libre et douze années dans l'enseignement public. L'école reçoit 83 élèves dont 30 gratuits.

 

Dans ce nombre, 32 lisent couramment, 80 savent écrire. L’élite sco­laire est représentée par 18 élèves. Ils apprennent l'Histoire Sainte, les quatre règles, le système métrique, la grammaire, la géographie et l'histoire de la France.

 

La rétribution scolaire mensuelle prévoit quatre catégories: 0,75 F- ­1 F - 1,25 F - 1,50 F. Cette commune de 2422 habitants de marins et pêcheurs est séculairement pauvre. Le directeur estime que 25 garçons de 7 à 13 ans ne reçoivent aucune instruction. Il en est de même pour 40 filles.

 

Les deux classes sont étabIies dans une maison au loyer annuel de 80 F. Elle n'est ni suffisante, ni convenable, néanmoins en bon état. Elle dispose d’un crucifix et d’un buste de l’Empereur. La première classe mesure 44 m2 la deuxième 27 m2 sous 3 m de plafond. Le mobilier scolaire n'est ni suffisant ni complet, une somme de 130 F permettrait d'y remédier.

 

Il quitte Villefranche avec les regrets de la population pour ne pas se trouver à l’aise à Nice dans l’année scolaire 1861-62. L'Inspecteur d’Académie, E. DE SALVE, le tient en particulière estime et consent à le changer de poste. "La modestie de son traitement, écrit-il au Préfet le 27 janvier 1862, ne permet par à Castillon de vivre à Nice". De plus, il ne vit pas en harmonie avec ses nouveaux collègues. Ils lui appliquent la règle courante du dernier arrivé dans, l'école en lui attribuant une classe de cours élémentaire. Les tra­ditions corporatives inclinent généralement à faire passer l'ancienneté acquise sur place avant tout autre mérite. Objet d'une proposition en vue d'obtenir la Médaille de Bronze, Castillon ne sera pas titulaire de l'école du quartier St Hélène, comme il était initialement prévu. Il reçoit un avancement supérieur. Un arrêté du 8 novembre 1862 lui donne la direction de l'école communale de Menton, ville de 4800 habitants. Il prête le serment de fidélité devant le maire le 8 novembre 1862.

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 « Saint-Laurent-du-Var à travers l’Histoire » ou quand le présent rejoint  en images l'Histoire de Saint-Laurent-du-Var et sa fière devise: "DIGOU LI , QUÉ VENGOUN", (DIS LEUR QU'ILS VIENNENT), significative des « riches heures » de son passé.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulière­ment capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, auteur de « Saint Laurent, Porte de France » et de différents ouvrages sur le passé de la région, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

 

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13/06/2009

ANTOINE CASTILLON: CARRIÈRE D'UN INSTITUTEUR (1819-1881) 7 ème PARTIE

 
 
 
 
CARTES POSTALES ANCIENNES (22).jpg

Durant quinze ans, de 1845 à 1860, Antoine poursuit une carrière honorable dans l'arrondissement de Toulon. Autant qu'il est permis d'interpréter le laconisme d'un dossier administratif, il semble qu'il exerce à titre d'instituteur libre ou d'instituteur adjoint à Nans, canton de St-Maximin, à 71 km au N-O de Toulon. Il quitte ce village à 490 m d'altitude pour un bourg plus peuplé, à 293 m d'altitude, Saint-Zacharie.

L'école est réputée, elle a rang d'école stagiaire où sont formés de futurs instituteurs. Il en devient directeur. Au cours de cette carrière varoise surviennent les événements politiques et sociaux des années 1841 à 1852. Ils sont marqués par la dernière disette grave qu'ai connu la France dans l'hiver 1847, une révolution parisienne en février 1848 à laquelle, s'associent cette fois les villes et bourgs du Var.

Cette flambée républicaine est de courte durée. La réaction de peur triomphe, de décembre 1848 avec l'élection présidentielle du Prince Louis Napoléon, au coup d'état du 2 décembre 1851.

Au début du second Empire, l'enseignement primaire est encouragé.

Les instituteurs communaux voient leur traitement fixe porté à 500 F et 600 F.

Des dispositions favorables sont prises en faveur de leur caisse de secours et de retraite.

Le régime impérial renforce le contrôle de université sur l'en­seignement primaire. En mars 1852, la désignation des instituteurs publics relève du Recteur de l'Université d'Aix et non plus de la présentation par les communes. En 1854, un inspecteur d'Académie établi auprès du préfet de chaque département assure la nomination et les mutations du personnel. De Draguignan l'inspecteur d'Académie du Var, Charles Barberet, prend fermement en main l'orientation de l'enseignement dans ses premier et second degrés.

Avec le Second Empire, l'inspecteur d'Académie du département est un supérieur plus rapproché que le solennel et lointain Recteur de l'Académie d'Aix.

Les subalternes attachent une grande importance à la personnalité de leur chef.

Ils sont subjugués par l'énergie de Charles Barberet.

Le 3 décembre 1852, par une circulaire générale aux maires, il donne le sens de son action: "L'Empire est rétabli. Cette date glorieuse du 2 dé­cembre compte désormais un heureux anniversaire de plus. Huit millions d'élec­teurs ont replacé le Prince héroïque qui a sauvé la France sur le trône où son nom a déjà brillé d'un vif éclat".

Le 10 avril 1853, le Recteur de l'Académie du Var rappelle aux maires les nouvelles dispositions administratives. Le 20 avril suivant, une circulaire à Messieurs les insti tuteurs communaux affirme la volonté d'un chef décidé à reprendre en main un département qu'une insurrection de trois semaines a troublé.

Formé dans l'esprit de la loi Guizot de 1833, le Directeur de l'Ecole stagiaire de St-Zacharie insuffle l'esprit de la loi Falloux à ses disciples. Une mésentente professionnelle avec l'inspecteur primaire de Brignoles lui fait refuser le poste d’ instituteur titulaire de l’école communale de Bormes le 10 septembre 1860. Castillon prend une nouvelle décision importante dans la conduite de sa vie. Il souhaite revenir dans la Provence orientale de ses origines.

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Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

Lieu de transit et de passage commandant la traversée du Var, fleuve alpin particulière­ment capricieux, Saint-Laurent-du-Var a subi les aléas de cette situation géographique et stratégique singulière qui a profondément marqué son destin.

Les inondations, les invasions, les épidémies, les guerres ont rythmé au long des siècles les étapes successives de la formation de Saint-Laurent-du-Var.

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16/05/2009

ANTOINE CASTILLON: CARRIÈRE D'UN INSTITUTEUR (1819-1881) 6 ème PARTIE

CARTES POSTALES ANCIENNES (21).jpg

Le village de St-Laurent n'a pas de méfiance a priori contre un élève sortant de l'Ecole Normale de Brignoles. Jouent en sa Faveur deux préjugés favorables: il est un enfant du pays, membre d'une famille connue où s'est établie la tradition de l’enseignement primaire depuis 46 ans.

Antoine Castillon son oncle, ayant démissionné, Antoine le neveu est agréé dans les formes réglementaires par le Comité de l'Instruction publi­que de Grasse.

Une circulaire ministérielle du 21 avril 1834 prescrit: "de donner toute la solennité désirable à l'installation de l'instituteur afin de relever à tous les yeux ces honorables fonctions".

A Grasse, le 4 mai 1840, le Comité désigne son représentant, Monsieur CALVY, maire de Vence, chevalier de la Légion d'honneur, propriétaire à St-Laurent. Le 20 mai, le délégué Fixe au dimanche suivant à 2 heures de l'après-midi la cérémonie d'institution du nouvel instituteur.

En présence du maire et du curé de la paroisse, des membres du Conseil municipal, Antoine CASTILLON, dans la gravité de ses 21 ans, prête le serment d'usage :"Je jure fidélité au Roi, obéissance à la Charte cons­titutionnelle et aux lois du Royaume".

Durant les polémiques locales engagées sur l'opportunité de donner à la commune une mairie et une école neuve, le jeune insti tuteur se met à l’œuvre. Son zèle rend difficile la position de Constantin, instituteur libre établi dans la commune. Il est dans un état voisin de la misère, le Bureau de Bienfaisance, dont les finances sont à l'aise est invité à secourir cet instituteur malchanceux.

Une délibération municipale du 8 août 1841 arrête le taux de la rétribution scolaire mensuelle pour l'année suivante. Elle prévoit trois  catégories : 1,50 F, 2 F et 3 F et fixe à six le nombre des élèves gratuits. Le Conseil loue le zèle de son nouvel instituteur et lui accorde un matériel scolaire. Au début de l'année 1842, Antoine Castillon supporte mal les len­teurs de la procédure officielle engagée en faveur de la mairie et de l'école.

Sa désillusion s'exhale le 21 janvier 1842 dans une lettre adressée à l'Inspecteur des Ecoles primaires Larroque, en résidence à Draguignan. Elle est illustrée de détails d'un réalisme désabusé.

En poste depuis bientôt deux ans. Antoine n'a pas encore organisé son école d'une manière convenable. Il a pourtant obtenu un mobilier et une nouvelle salle de classe, la chambre de la vieille mairie étant devenue insuf­fisante. "Mais ce local est bien loin de pouvoir satisfaire aux conditions d'un établissement de ce genre". Il est situé sous le toit, au premier étage, très chaud en été. La maison est entourée d'écuries. Elle répandent une odeur insupportable. L'été précédent, 14 élèves souffrirent en même temps d'irrita­tion de la gorge et manquèrent l'école. Le sol de la classe présente dix grands trous. Une partie s'est récemment affaissée sous les pas de l'institu­teur. Il faillit être dangereusement blessé. La salle de classe supporte des promiscuités inadmissibles. Aucune porte ne ferme à clé, si bien que les jours de perception, des contribuables facétieux pénètrent dans la classe. griffonnent des graffitis indécents sur les cahiers et le tableau noir.

Le rapport sans fard d'Antoine Castillon met en mouvement l'appareil administratif, Préfet de Draguignan, le sous-préfet de Grasse, son Comité de l'Instruction publique, le comité local de St-Laurent composé de Moisson, Inspecteur des douanes et Raymond, receveur-buralistet capitaine de la Garde nationale. Toutes les autorités sont d'accord sur la véracité des faits.

Elle ne le sont pas moins sur la pauvreté du budget communal, la lenteur

à obtenir les crédits nécessaires à la réalisation du plan établi par l'agent voyer Trotabas.

Antoine Castillon ne se plie pas à d'aussi longs délais. En mars 1845, il adresse une lettre de démission au Comité d'Instruction publique de Grasse. Le Recteur de l'Académie d'Aix lui accorde l'exeat qu’il désire pour l'arrondissement de Toulon.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Un collègue sollicite le poste de St-Laurent, Joseph Reinard, depuis onze ans au Rouret, désire se rapprocher de la côte. Le Comité d'Instruction publique répond à son désir

le 18 avril 1845. Il charge Monsieur Sauvant, curé de Cagnes, de présider à la cérémonie de l'institution de Mr.Reinard, le 17 novembre 1843.

Désormais, la commune est soumise au droit commun. La période pittoresque de l'initiative communale est close.

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Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le Comté de Nice. Ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var, sur 7 kms.

Cité moderne, Saint-Laurent-du-Var n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le « Vieux-Village », avec ses rues pittoresques et son église romane datant du XI e siècle.

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