20/02/2012
SAINT LAURENT DU VAR: LA TAXE D'ENTRETIEN DES ROUTES DE 1797
Le Directoire, en état permanent de crise financière, ne pouvant payer l'entretien des routes, institua en 1797 une taxe d'entretien des routes, véritable péage visant les voitures et les bêtes de somme et de monture.
L'Administration des Alpes Maritimes plaça une barrière destinée à la perception de cette taxe sur la rive gauche du Var, celle du département du Var installa la sienne sur la rive droite à Saint-Laurent, si bien qu'il fallait payer deux fois.
L'affaire fut tranchée un mois plus tard en octobre 1798 par le Ministre de l'Intérieur lui-même qui fit supprimer celle de la rive gauche.
La taxe était proportionnelle à la distance parcourue mais nul contrôle n'avait lieu si bien que toutes les fraudes étaient permises.
A côté de la barrière était installé un poste de perception. Entre les préposés et les passants, les discussions et les querelles se produisaient à tout moment, soit à propos du calcul de la taxe, soit au sujet des exemptions (bêtes et voitures allant au travail ou de retour de pâturage).
Le Général Garnier, commandant la place de Nice, était lui-même exempt, mais lorsqu'il se présentait, sa voiture suivie de deux ou trois autres occupées par ses amis, celles-ci étaient soumises à la taxe. Le Général refusait tout paiement et il fallut un ordre du Ministre de l'Intérieur pour qu'il s’y soumit.
Les tentatives de fraude étaient permanentes. Certains qui conduisaient des voitures à quatre chevaux taxées à 0,75F par cinq kilomètres, dételaient deux chevaux avant d'arriver à la barrière et n'avaient ainsi à payer que pour une voiture à deux chevaux, suivie de deux chevaux tenus en laisse, soit 0,35 F.
Les muletiers, bien que ce fut interdit et puni d'amende, passaient par des sentiers contournant les barrières, d'autres, trouvaient plus efficace de les enlever, comme il arriva pour la barrière de Cimiez par deux fois le 22 octobre et le 1er novembre 1798, il fallut y placer une sentinelle en arme.
Les réclamations étaient nombreuses, ainsi en février 1803 le Général Eberlé, commandant d'Armes à Nice, qui sortait de la ville en voiture pour aller visiter la porte du pont de Saint Laurent où se trouvait un poste militaire, est mis en demeure de payer, il protesta: « Mon état et la situation physique où m'ont réduit les blessures que j'ai reçues aux armées ne me permettent pas toujours de vaquer à pied aux devoirs que m'impose la place que j'occupe ». Le Préfet Dubouchage intervint en sa faveur.
L'impopularité était telle que le gouvernement impérial décida sa suppression. Elle fut remplacée par une taxe sur le sel !
Le 22 septembre 1806, à minuit, la barrière de Saint Laurent fut enlevée par un agent du Service des Travaux Publics en présence du Maire de la commune.
D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : contacteredmondrossi@wanadoo.fr
Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.
Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.
Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.
Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.
Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.
Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.
Connaître le passé de la région des Alpes Maritimes ?
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10:36 Publié dans DECOUVERTE DU PASSE, HISTOIRE, Livre, MEMOIRE, TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0)
13/02/2012
DÉDICACE D'EDMOND ROSSI A SAINT LAURENT DU VAR
DÉDICACE
Bibliothèque « Pour tous »
De
Saint Laurent du Var
(face à la nouvelle Église)
samedi 25 février à 15 h
Edmond ROSSI
signe son dernier livre
« HISTOIRES ET LÉGENDES
DES
BALCONS D’AZUR »
Présentation de l’ouvrage dans le cadre d’un « Café littéraire »
Entrée libre
Informations : 04 93 07 33 31
11:16 Publié dans HISTOIRE, Livre, Loisirs, MEMOIRE, TRADITION | Lien permanent | Commentaires (0)
30/01/2012
ROGER MONCLIN : UN PACIFISTE MORT A SAINT LAURENT DU VAR
Au-delà des morts pour la France honorés lors des commémorations, les pacifistes ont combattu avec courage, contre les boucheries humaines que représentaient à leurs yeux les guerres modernes.
Roger Monclin, dont le destin s’acheva à Saint Laurent du Var constitue un bel exemple de ces vaillants combattants pour la paix.
Roger Monclin, né le 31 janvier1903 à Reims (Marne) et meurt le 26 juillet1985 à Saint Laurent du Var, c’était un écrivain, libertaire, militant pacifiste français, il dirigea la revue La Patrie humaine.
Monclin fait de brèves études puis il est représentant en parfumerie. Il rencontre Victor Méric et adhère à sa "Ligue des Combattants de la Paix" en 1929. Il prend part, en 1931 à la création de la revue pacifiste La Patrie Humaine. Il en devient administrateur puis la dirige aux côtés de Robert Tourly de 1933 à 1939, où il travaille notamment avec Robert Jospin, père de Lionel Jospin.
Il stigmatise dans ses conférences et ses articles, le militarisme, les marchands de canons, ainsi que les crimes de la justice militaire. Dans son ouvrage de 1934, Les damnés de la guerre dont le sous-titre est : Les crimes de la justice militaire (1914-1918), il relate le mépris des généraux, comme Réveilhac, pour leurs hommes et cette justice d'exception que furent les tribunaux militaires notamment pour les Soldats fusillés pour l'exemple. Peu avant la déclaration de guerre, en août 1939, il déserte et part avec Alexandre Breffort en Suède où ils sont aidés par des militants pacifistes. Il est arrêté en mai 1940 et est interné en Suède jusqu'en octobre 1942. De retour à Paris, il est emprisonné de septembre 1943 à février 1944.
Après guerre, il collabore à la revue Défense de L'Homme et milite à "l'Union Pacifiste de France".
Edmond ROSSI
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