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24/11/2011

LA REINE VICTORIA A SAINT LAURENT DU VAR

L'HOTEL RESTAURANT VICTORIA EN 1906.jpg

L’Hôtel restaurant « Victoria en 1906

 L’histoire est aussi faite de tradition orale, même si parfois s’y mêle la légende, propre à embellir et travestir la réalité.

En 1925, Louis Bertini, gérant de l’Hôtel–Restaurant « Le Victoria » à Saint Laurent du Var, expliquait, tout comme ses prédécesseurs , à qui voulait l’entendre, l’origine depuis 1900, du nom prestigieux de son établissement. « Le Victoria » témoignerait de la venue dans ses murs de la célèbre reine d’Angleterre à la fin du XIXème siècle.

Cette affirmation méritait d’être vérifiée, si les chroniques n’en font pas état, les circonstances de la vie de la Reine sur la Côte, à l’occasion de ses séjours répétés, accréditent la possibilité de son passage à Saint Laurent du Var.

 

Après avoir traversé le Var grâce aux gueyeurs laurentins, T.-G. Smollett, médecin écossais, fit découvrir Nice aux Britanniques en affirmant en 1765, " je m’enrhume bien moins facilement sur la Riviera qu’en Angleterre et en France ". La réputation prophylactique de la Côte attirera ensuite de nombreux sujets de S.M. chaque hiver. Ce sera après enquête de ses médecins que la reine Victoria viendra y séjourner.

 

La Reine effectuera cinq séjours entre 1895 et 1900 , de la mi-mars à la fin avril, avant de s'en retourner ou de partir pour l'Italie où Florence. Elle logea d'abord au Grand Hôtel de Cimiez dont elle louait une aile entière, puis à l'Excelsior Regina, dès qu’il fut achevé.

Parvenue Cherbourg, à bord de son yacht, Victoria and Albert, elle poursuivait vers Nice avec son train.

 

A plus de soixante-quinze ans , Victoria était une petite dame replète aux cheveux blancs, toujours habillée de noir mais à qui tout le monde s’accorde à trouver beaucoup de majesté. Si elle est à cheval sur certains principes, elle a de l’humour et adore rire.  Sa santé est bonne mais un rhumatisme l’a obligé à se servir d’une canne, puis d’une chaise roulante.

 

Une fois son travail matinal achevé, escortée de son valet hindou enturbanné, elle parcourt le parc Liserb dans une voiturette attelée au célèbre petit âne gris Jacquot. L'après-midi était réservé aux promenades plus lointaines en calèche, escortée de ses highlanders écossais. Elle découvre ainsi la campagne niçoise qu'elle adore pour sa végétation et ses points de vue. La Reine sillonne le bord de mer de Cannes à Menton, et les collines niçoises de Saint-Isidore à Laghet. Gairaut et Falicon, où elle s'arrête dès le 25 mars 1895, ces lieux constituent ses buts de sorties préférées. Les auberges où elle va prendre le thé ont conservé le souvenir de son passage en prenant le nom de « Hôtel de la Reine », du « Victoria » ou bien de « Au thé de la Reine ».

 

C’est à l’occasion d’une de ses promenades au-delà du Var que la Reine aurait fait étape à Saint Laurent du Var pour y prendre son thé, un violent orage l’aurait contrainte à s’abriter dans l’auberge qui prit son nom.

 

 Durant ses promenades, le charmant équipage escorté de plusieurs cavaliers n'avait qu'un impératif: la pause du five o'clock tea. Les serviteurs indiens dressaient alors une table improvisée dans un décor qu'ils contribuaient à rendre original.

Victoria rentrait à la tombée de la nuit et dînait rarement avant vingt et une heures.

 

La Reine visita la grotte de Saint-André, fameuse excursion du XIXe siècle, aujourd’hui disparue dans les carrières du secteur. A Aspremont elle se fera expliquer l’histoire du village par l’instituteur car elle était férue d’histoire locale. Victoria appréciait le Vieux-Nice qu’évitaient la plupart des hivernants de l’époque. Chef de l’église anglicane, elle s’intéressa aux ex-voto de Laghet. Elle adorait assister au festin des Cougourdons devant le monastère de Cimiez
La Reine très populaire à Nice a marqué de son souvenir de nombreux Niçois. Certains commerces obtinrent le titre envié de fournisseur saisonnier de la Reine.

 
L’heure du départ venue, Victoria distribuait des cadeaux à plus de cent personnes dans un salon du Régina. Depuis la femme du préfet jusqu’au gendarme chacun recevait son petit écrin et, chose admirable, il n’y avait jamais d’erreur ni de double emploi dans les attributions. 

Quelques heures avant sa mort, le 22 janvier 1901, elle avouera : " Ah ! si seulement j’étais à Nice, je guérirais ".


Aujourd’hui à Saint Laurent du Var, la mémoire de cette grande Reine se perpétue après plus d’un siècle, elle affiche son nom : « Victoria » sur l’enseigne d’un des meilleurs restaurants du centre ville, tenu par la famille Ramella.

 

Edmond ROSSI

http://pays-d-azur.hautetfort.com

17/11/2011

SAINT LAURENT DU VAR ET LES AUTEURS LITTÉRAIRES

GUSTAVE FLAUBERT EN VISITE A SAINT LAURENT DU VAR.jpg

 

SAINT LAURENT DU VAR POSSÈDE UN RICHE PATRIMOINE LITTÉRAIRE IGNORÉ

 

Saint Laurent du Var, par sa situation de carrefour géographique sur le passage du fleuve Var, a accumulé au fil du temps nombre de visites de personnages célèbres qui en ont loué le charme, parmi lesquels des écrivains connus.

Si son délicieux vin muscat a été vanté jusqu’à la cour du roi de France par Madame de Sévigné, bien d’autres auteurs ont noté dans leur carnet de voyage les mérites de ce bourg provençal, resté frontalier jusqu’en 1860.

 

A ce propos, voici un extrait des notes de Victor Hugo où il cite Saint Laurent du Var à l’occasion d'un voyage entrepris en 1839 en compagnie de son amie Juliette Drouet. Premières impressions sur le terroir lorsqu'il aborde la Côte d'Azur:"Vers Antibes et Nice, l'olivier est un arbre magnifique. Là on l'abandonne à lui-même, il pousse en haute futaie. Il a un tronc énorme, Un branchage bizarre et irrité, Un feuillage fin et soyeux qui, à distance, vue en touffe, ressemble à une fourrure de chinchilla. Il se pose dramatiquement sur la hanche comme le châtaignier, porte ses rameaux et ses fruits à bras tendus, et offre comme le cèdre et le chêne, ce mélange de grâce et de majesté propre à tous les arbres qui ont le tronc large et la feuille petite."

Parvenu à Saint Laurent sur les bords du Var, frontière, Victor Hugo note dans son carnet de voyage: "Var, - fougueux et déborde, long pont de bois - Une baraque peinte en rouge au milieu du pont sépare les deux royaumes, de là le drapeau tricolore qui flotte dans les arbres en France au bout du pont comme une grosse fleur bleue, rouge et blanche - en 1830, les habitants de Nice venaient en foule pour le voir, l'autre mois il a attiré en France tout le poste sarde, 25 hommes du régiment de Savoie qui ont laissé là la douane et le corps de garde et sont allés trouver le drapeau tricolore avec armes et bagages - cette nation veut redevenir française - régiment de Savoie travaillé par les suicides et les duels - les soldats s'ennuient d'être sardes, "

Le poste des gardes-frontière, situé dans le bas de l'actuelle rue de l'Ancien pont en bordure du Parc François Layet, porte sur son registre la trace du passage du grand homme :

" N° 6404 : Monsieur le Vicomte Hugo âgé de 36 ans, domicilié à Paris, ayant un passeport délivré pour l'Italie par M. le Préfet de Police le 30 août dernier est visé au pont du Var.

Il retourne à Paris avec sa dame et son fils le 4 octobre 1839, il s'agit du retour d'Hugo en compagnie de la fausse "Madame Hugo" après son séjour à Nice !

De ce voyage sentimental et familial puisqu’en compagnie du fils de Juliette Drouet, bien des impressions recueillies à vif serviront à bâtir la trame des oeuvres futures. N'écrira-t-il pas en 1854 en écho aux souvenirs de ce voyage: " Un lieu inoubliable face à une mer dont toutes les rives ont fait quelque chose et savent ce qu'elles ont fait ».

 

Le romancier Gustave Flaubert aborde Saint Laurent du Var en 1845 en compagnie de sa sœur Caroline mariée récemment  avec M. Hamard. Les époux sont en voyage de noce pour l'Italie chaperonnés par la famille.

Gustave Flaubert indique sur son carnet de route : « Frontière de France au Var: Un grand pont, quelle différence avec la Bidassoa et sa frontière espagnole, si chaude, si espagnole déjà ! Pendant le retard pour nos passeports j'ai lu du Vincens dans la voiture cuisante de soleil sous ses cuirs, restée dételée sur la grande route. Pont de bois, j'ai enfin été m'y asseoir à l'ombre. Déjeuner: on commence à parler italien: la dame « nissarde » avec sa capeline doublée de rose, menton allongé, gueule, figure laide et aimable nous plaignant beaucoup. St. Laurent est un humble village corseté de remparts. Ilne subsiste que quelques bouquets d'arbres de la forêt recouvrant jadis le coteau d'Agrimont ».

 

Marcel Pagnol a marqué de sa présence  Saint Laurent du Var, puisque installé en partie sur la commune durant la seconde guerre mondiale. Le domaine de la Maure, (l’actuel domaine de l'Etoile) propriété d'un gros quincaillier niçois Philippe Roth, est racheté par Marcel Pagnol en 1943.

Le célèbre auteur dramatique provençal y passera chaque année plusieurs mois.

En gentleman-farmer, Pagnol cultivera la vigne, recherchera des sources avec des fortunes incertaines.

Inspiré par ce terroir et sensible à ses rudes réalités, en écho à la longue saga d’une eau insaisissable, ce grand romancier écrira là « L'eau des collines » et « La Manon des sources ».

Il y rédigera également ses « Souvenirs d'enfance ».

Entouré d’amis aux noms prestigieux, il attirera là des hôtes illustres comme Orson Welles, Tino Rossi, Marcel Achard, le prince de Monaco, faisant ainsi rayonner dans le monde des arts et des lettres le renom de Saint Laurent du Var, ainsi que celui de La Gaude et Cagnes trois communes découpant sa vaste propriété.

 

Edmond ROSSI

http://edmondrossiecrivain.hautetfort.com
http://pays-d-azur.hautetfort.com

03/11/2011

L’HISTOIRE DE SAINT LAURENT DU VAR, À TRAVERS LES LIVRES D’EDMOND ROSSI

LE VIEUX VILLAGE DE SLV.jpg

Edmond ROSSI a consacré trois ouvrages et de nombreux articles, dans divers journaux et revues, sur le passé et la mémoire de Saint Laurent du Var. Ces écrits sont encore complétés régulièrement par de nouvelles acquisitions présentées sur son site : http://saintlaurentduvarhistoire.hautetfort.com

Reconnus comme études de référence citons les trois livres présentés au public:

 

  • « Saint Laurent, Porte de France » Editions Serre, Nice, 1980

 

A propos de « Saint Laurent Porte de France »
« Cette monographie rassemble avec talent et précision des éléments permettant de connaître le passé de cette commune et du comté de Nice. Ce recueil d'articles bien documentés et agréables à lire ne manquera pas de rendre de grands services ».
E. HILDESHEIMER
Directeur des Archives Départementales des Alpes-Maritimes

Disponible en CD au prix de 15€, en contactant: edmondrossi@orange.fr

 

·       « Saint Laurent du Var à travers l’Histoire » Alandis Editions, Cannes, 2004

 

Grâce à de nouveaux documents et à de nombreuses illustrations inédites, Edmond Rossi, nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.
120 pages illustrées, 17 €, disponible dédicacé en contactant : edmondrossi@orange.fr

 

 

  • « Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » Editions Alan Sutton, Saint Cyr sur Loire, 2009

 

Edmond Rossi présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur. Voici regroupées les plus belles pages de l’Histoire tumultueuse de Saint Laurent du Var dans un ouvrage digne de figurer dans la bibliothèque d’un amateur de beaux livres.
L’ouvrage illustré de 160 pages édité dans la collection « Provinces Mosaïques » par les célèbres Editions Sutton, spécialiste national du régionalisme, est en vente au prix de 22€ dans toutes les bonnes librairies de la région et disponible sur catalogue dans la France entière
sur Internet http://www.editions-sutton.com
Pour obtenir un exemplaire dédicacé,
contacter edmondrossi@orange.fr
prix de vente 22€