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15/12/2011

LE CONSEIL MUNICIPAL DE SAINT LAURENT DU VAR SOUS LE RÉGIME DE VICHY

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Le conseil nommé par Vichy

 

Oui choisir en remplacement ?

Il fut trouver de nouveaux conseils municipaux et un nouveau maire. Dans son rapport 'mentionné plus haut, le maire de Cagnes sur mer proposait de confier la formation du nouveau Conseil Municipal à « Charles HEBERT, Propriétaire — Commerçant, très estimé dans la Commune». Toutefois, il ajoutait que Charles HEBERT avait un frère, Paul Hébert « Front Populaire, soutien de Jonas), avec qui il n'était pas en sympathie d'opinion. Il pouvait subsister un doute à propos des opinions politiques de Charles Hébert. Les autorités de Vichy avaient un ardent besoin de quelqu'un qui adhèrerait à leurs idées et qui serait irréprochable. Ils se tournèrent donc vers Louis Ravet. Celui-ci était arrivé avec sa famille à St Laurent quelques années auparavant (en 1934) pour reprendre l'exploitation horticole familiale. C'était un adjudant à la retraite. Né le 29 octobre 1895 à Bouc Bel Air (Bouches du Rhône), il s'était engagé en mentant sur son âge dans la légion en 1912. Il y resta jusqu'en 1917. Louis Marius Ravet passa également onze ans et demi dans l'infanterie coloniale. Il travailla notamment au service géographique de l'armée en Indochine, où sa fille Suzanne naquit. Pour l'Etat Français, le fait d'avoir été un militaire était un point positif : il savait ce qu'était un ordre et ne risquait pas de désobéir au Maréchal Pétain, alors considéré comme le plus prestigieux et le plus respectable des chefs militaires.

Louis Ravet était connu pour être un homme d'extrême droite. Il avait appartenu aux Croix de Feu puis au Parti Social Français. Sa fille, Madame Suzanne Brun, a confirmé ces informations. Néanmoins, il s'était éloigné du parti. Ses pensées restaient tout de même fidèles à cette tendance « nationale ». Son appartenance idéologique en adéquation avec Vichy faisait de lui la personne idéale. Louis Ravet n'avait jamais détenu de mandats électifs, ni même fait de la politique. Mais il correspondait exactement au profil recherché par le régime de Vichy. C'était un homme « neuf », qui ne s'était pas compromis sous la Ille République.

Même s'il était inexpérimenté en politique et qu'il était assez jeune (44 ans au début de la guerre), son passé de militaire faisait de lui quelqu'un de respecté. De plus, il s'était bien intégré dans la cité puisqu'il était le Président du Syndicat Agricole de la ville et le Président de la Commission de répartition des produits nécessaires à l'agriculture pour les Alpes-Maritimes en 1941.

La raison pour laquelle il a accepté le poste de maire témoigne de sa mentalité de militaire et de patriote : il a accepté pour faire son devoir. Dans son discours d'investiture, il souligne sa principale mission. Son but est de « servir » et « de donner en toutes circonstances l'exemple de nos vertus, de notre travail, de notre dignité. ». Il entre en fonction comme maire par arrêté préfectoral du 8 février 1941.

 

La composition du nouveau conseil.

 

Une loi du 16 novembre 1940 fixait des règles à respecter pour la mise en place des nouveaux conseils. Le maire était nommé par le Préfet pour les communes de moins de 10 000 habitants. Dans les communes de 2001 à 50 000 habitants, les conseillers municipaux étaient également nommés par le Préfet mais après que le maire lui ait adressé une liste de candidats à ces postes. C'est encore le Préfet qui désignait les adjoints.

Pour toutes les communes de 2001 à 5000 habitants, il y avait donc 18 conseillers municipaux. La loi indiquait clairement ce chiffre pour les villes de moins de 5000 habitants. En 1935, il était fixé à 23. Le conseil, les 2 adjoints et le maire étaient tous nommés par le Préfet.

Les conseillers municipaux devaient répondre à certaines conditions. Il fallait qu'il y ait obligatoirement un père de famille nombreuse, un représentant des groupements professionnels de travailleurs, une femme qualifiée pour s'occuper des oeuvres privées d'assistance et bienfaisance nationales. Ce fut le cas à St Laurent où une femme devint conseillère. Il s'agissait de Mme Alice DULLA née BOERY, propriétaire, âgée de 40 ans.

C'était une nouveauté par rapport à la municipalité précédente, uniquement masculine. Louis Rantz, médaillé militaire, âgé de 50 ans, était le père de famille nombreuse (7 enfants). Quant au représentant des groupements professionnels, c'était Ernest Anfossi, secrétaire du Syndicat Agricole.

Il y avait des conditions restrictives. On ne pouvait pas être membre de plusieurs conseils municipaux. Les ascendants, descendants, frères et alliés au même degré ne pouvaient pas être simultanément membres du même Conseil. De même, le nombre des conseillers ne résidant pas dans la commune ne pouvait dépasser le quart de l'effectif légal de l'Assemblée.

Certaines catégories de la population étaient exclues. Les militaires et marins en service, les juifs, les moins de 25 ans, les personnes ne possédant pas la qualité de Français à titre originaire, etc... ne pouvaient pas être conseillers municipaux.

Pour toutes ces raisons des rapports furent rédigés afin de savoir si les candidats présentés par le maire répondaient aux volontés de Vichy. Il fallait savoir si la conduite et la moralité des candidats étaient irréprochables. Leur attitude politique devait être favorable au Gouvernement. La plupart des candidats satisfaisaient à ces demandes.

Quelques-uns uns furent écartés en raison de leurs opinions politiques trop floues ou de leur manque de personnalité. Ce fut sans doute le cas de Jules Brun, 38 ans, propriétaire agriculteur, qui fut jugé « très effacé (et ayant) peu d'instruction et d'envergure ». On soupçonna Léon Teisseire, 40 ans, avocat à Nice, d'être inscrit aux loges maçonniques car son père l'était. De plus, son attitude politique n'était pas nette.

Aucun conseiller de l'ancienne municipalité ne conserva son poste. Pourtant, dans sa liste de proposition du 12 février 1941, figurait Joseph DALMAS, propriétaire - agriculteur, Médaillé Militaire. Il appartenait au conseil élu en 1935. Cependant, il ne fut pas retenu dans la liste définitive.

Dans son discours d'investiture, Louis Ravet s'adresse aux conseillers municipaux et leur rappelle comment et pourquoi ils ont été choisis :

« Vous n'avez rien demandé, vous avez été triés sur le volet, comme étant les meilleurs, les plus dignes, chacun de vous est réputé pour sa droiture (..) »

 

Le conseil en chiffres

 

La moyenne d'âge du conseil mis en place en 1941 est de 45,16 ans. Celle de la municipalité précédente était de 53,43 ans, en 1935. En 1941, le benjamin est beaucoup plus jeune (27 ans contre 39 ans en 1935) et le doyen aussi (59 ans contre 65 ans).

Plus d'un tiers du conseil est composé d'agriculteurs ou d'horticulteurs (7 conseillers sur 18). Ce n'est pas une surprise étant donnée la vocation agricole de la commune. En 1935, la grande majorité était propriétaire ou agriculteur. Mais la distinction entre propriétaire commerçant et propriétaire agriculteur n'était pas précisée. Seulement 5 sont nés à St Laurent.

Les premiers temps

 

Ce conseil a l'honneur de recevoir à deux reprises le Préfet des Alpes-Maritimes. Le lundi 3 mars 1941, le Préfet est venu en visite à St Laurent. Après avoir visité les écoles de la Gare puis du Village, il a inauguré la plaque de l'Avenue du Maréchal Pétain. En effet, le chemin départemental entre le passage à niveau et le square de la place St Antoine devenait alors l'avenue Maréchal Pétain « en hommage au grand chef aimé de tous». La présence du Préfet s'explique évidemment par ce témoignage d'attachement adressé au Maréchal Pétain. Le Préfet s'est arrêté au Monument aux Morts. Il a ensuite installé le Conseil Municipal. Il aurait aussi dû se rendre à la permanence de la Légion (en face de la Mairie) et sur l'emplacement du futur terrain des Sports (à 150 mètres de la Mairie). Mais sa visite commencée à 8h, s'est achevée à 9h30.

Quelques semaines plus tard, le Préfet revint à St Laurent. L'édition d'Antibes de « l'Eclaireur de Nice et du Sud Est » du 25 mai 1941 relate l'événement:

« Le procès-verbal suivant a été adopté et signé par le Préfet et les membres du Conseil :

Le Conseil a l'honneur de présenter à M Marcel Ribière, Conseiller d'Etat, Préfet des Alpes-Maritimes, ses hommages les plus respectueux et l'expression de son loyalisme intégral. Il l'assure de son entier dévouement à l’œuvre de révolution nationale instaurée par le maréchal Pétain, lui affirme solennellement qu'il mettra toutes ses connaissances et toutes ses forces à faire de la ville de Saint-Laurent-du-Var, une cité à l'image de la vraie France nouvelle, épurée, unie et revivifiée dans la douleur. La population se réjouira avec nous de voir le Préfet des Alpes-Maritimes faire une visite officielle car, après recherches dans les archives municipales au-delà de 50 ans, il n'a pas été trouvé trace de pareil événement. »

Le conseil municipal confirme donc son adhésion au régime de Vichy. On peut noter l'erreur du journal qui oublie que le Préfet est venu deux mois plus tôt à St Laurent.

« L Eclaireur du Sud Est » du 24 mai 1941 rapport également la visite de M. Ribière, Préfet des Alpes-Maritimes, aux villes de Saint-Laurent-du-Var, Cagnes-sur-mer et Vallauris :

«M Ribière, Préfet des Alpes-Maritimes, était, ce matin, en visite officielle à Saint-Laurent-du-Var. Il y est arrivé à 8h30. La gendarmerie, sous les ordres du lieutenant Guetta, lui rendait les honneurs. Il fut reçu sur le perron de l'hôtel de ville par M Louis Ravet, maire, entouré du conseil municipal, du bureau de la Légion, avec le capitaine Moreau et le drapeau, ainsi que la plupart des notabilités et des fonctionnaires. M Ribière était accompagné de M Piérangeli, sous-préfet de Grasse et de M Wilhelm, son directeur de cabinet.

Au cours d'une brève séance, le maire lui exposa les affaires municipales en cours. Le préfet félicita chaleureusement le maire et ses collaborateurs, ainsi que la Légion qui collabore activement au redressement national conformément aux directives du maréchal Pétain. Le préfet s'est rendu ensuite aux écoles du village où eut lieu le salut au drapeau. Aussitôt après le cortège s'achemina au monument aux Morts où le Préfet déposa une superbe gerbe tricolore, ensuite aux écoles de la Gare, la même cérémonie du salut au drapeau se déroula en présence des élèves. Prenant congé définitivement, il renouvela ses félicitations au maire et poursuivit sa tournée.»

Le but de cette visite était sans doute de faire le point, trois mois après l'installation de la municipalité.

08/12/2011

L'ECOLE D'AUTREFOIS A SAINT LAURENT DU VAR

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Sous l’Ancien Régime, mis à part l’éducation religieuse dispensée par les prêtres, les bases du savoir restaient un luxe limité à quelques enfants privilégiés issus de familles aisées, capables de s’offrir les services d’un précepteur rétribué. L’analphabétisme était de règle, aussi l’acquisition des connaissances par les enfants du peuple sera l’une des premières préoccupations de la nouvelle République.

Les progrès de l’instruction publique prendront près d’un siècle, à travers cinq régimes politiques majoritairement conservateurs, pour parvenir à l’accueil des filles comme des garçons et à la gratuité totale de l’enseignement.

A Saint Laurent, Thomas Bellon, nouveau maire et premier instituteur « régent des écoles » est signalé en 1790, son successeur sera chargé d' « enseigner à tous les garçons du lieu à lire, écrire et l' arithmétique, comme aussi de les instruire sur les principes de la doctrine chrétienne, moyennant le salaire de 150 Livres ». Une famille de notables laurentins les Castillon va fournir cinq instituteurs durant le XIX ème siècle.

Les institutrices apparaissent dans la commune en 1827, alors que la municipalité prend en charge l’instruction d’un unique élève, laissant les autres payer leur instituteur 1,50 F par mois ! Pas d’institutrice à l’école des filles.

L’école est située dans la « Maison commune », au 67 de l’actuelle rue de l’Eglise, avec 36 élèves garçons scolarisés, sont exclus 60 garçons et 70 filles non scolarisés.

La première école des filles ouvre ses portes en 1862 avec Mlle Focachon, elle est malheureusement dépourvue de mobilier ! En 1881 Le Maire souhaite trouver une autre salle pour l'école de filles, celle communale « n'ayant que dix huit mètres de superficie et n'étant percée que d'une fenêtre, manquant à la fois d'air et d'espace pour ses 42 élèves ».

 

La république est proclamée pour la troisième fois en 1870, Jules Ferry, son ministre de l'Instruction Publique, fait adopté les lois relatives à l'enseignement. La première (1881) établit sa gratuité dans les écoles primaires publiques, la seconde (1882) le rend obligatoire pour tous les enfants de six à treize ans. La troisième (1886) le confie exclusivement à des laïcs, les fameux « hussards de la République ».

En 1883, apparaissent à Saint Laurent comme instituteurs publics Auguste et Elise Ganiayre, le Conseil réclame une "école enfantine au rez-de-chaussée de la maison commune " justifiant sa demande par une population de 944 habitants. Le budget de l'Education Nationale a été multiplié par cent en peu d'années.

Mais, si l'école de filles fonctionne "au premier étage, où les enfants ont dû, faute d'espace, être répartis en deux salles distinctes, elle est dépourvue de cour et de latrines ".

Enfin en 1894 le Conseil Municipal approuve la construction d'une nouvelle école primaire au quartier des Plans achevée en 1907, dirigée par M. et Mme Alfred et Elise Michelis, les enfants d'âge scolaire sont au nombre de 235 : 102 garçons, 100 filles, 33 non admis faute de place.

06/12/2011

"SON ET LUMIÈRE" DE SAINT LAURENT DU VAR

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Voici le clip-vidéo élaboré Jean Marc Simond à propos du "Son et Lumière de Saint Laurent du Var" du 13 août 2011 diffusée sur Youtube cliquez sur: