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05/01/2012

"HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR": CAGNES, VENCE, LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, TOURRETES SUR LOUP, LA COLLE SUR LOUP, SAINT PAUL DE VENCE, VILLENEUVE LOUBET, ROQUEFORT LES PINS, COURSEGOULES, BEZAUDUN

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CES LÉGENDES LOCALES QUI FONT L’HISTOIRE DES BALCONS D’AZUR

Passionné, Edmond ROSSI présente son 15ème ouvrage

"Histoires et Légendes des Balcons d'Azur"

Des Templiers à la légendaire abbaye Saint Véran, l’écrivain Edmond Rossi retrace dans son dernier livre les petites et grandes histoires de la région

Incontournables, inédites, mysté­rieuses, passionnantes. Ces gran­des histoires et petites légendes de la région n'ont aucun secret pour lui. Niçois, très investi dans la vie laurentine et Gaudois d'adoption, Edmond Rossi plonge avec son nou­vel ouvrage au cœur des Histoires et légendes des balcons d'Azur. Une in­vitation au voyage dans le passé de La Gaude et des treize autres com­munes qui embrassent le baou de Saint-Jeannet. « Je fais le tour de ce grand polygone, trente hectares de solitude et de plateaux. Je décris les vestiges que l'on y découvre, avec une grande place faite au fameux Castellet de Saint-Jeannet ou au site mégalithique des Courmettes, à Tour­rettes-sur-Loup, où le "Tombeau de l'Ancêtre" a été révélé dans les an­nées 1950. »

Les Templiers, Marcel Pagnol et Manon des sources, la disparition du premier village médiéval de Ro­quefort-les-Pins ou la légendaire ab­baye de Saint-Véran à Cagnes-sur-mer, sont autant de sujets contés avec soin par Edmond Rossi.

«  Faire découvrir des choses insolites »

Passionné, il construit son livre entre ces histoires et légendes « qu'il est bon de faire connaître car elles font parties du patrimoine ». Tous les lieux sont d'ailleurs répertoriés avec leurs coordonnées géographiques pour permettre au lecteur de deve­nir acteur et de découvrir de ses propres yeux les sites où se sont dé­roulées ces Histoires et légendes des balcons d'Azur. « J'essaie de faire découvrir aux gens des choses inso­lites dans tous les villages, confie l'écrivain. Je veux leur donner le goût de connaître ces petites histoi­res de l'Histoire. » Edmond Rossi poursuit son cheminement avec l'édition prochaine d'un ouvrage sur les Templiers dans les Alpes-Mariti­mes ainsi qu'un autre sur les vallées du Mercantour.

 

AUDREY MINELLI (NICE MATIN DU 20-12-2011)

Savoir +

« Histoires et Légendes des Balcons d’Azur », Edmond ROSSI, Éditions Campaniles, 157 pages, prix 18 euros.  Sites Internet : www.editions-campanile.fr

Pour un ouvrage dédicacé par l’auteur contacter: edmondrossi@wanadoo.fr

29/12/2011

ENFIN UN PONT SUR LE VAR !

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Les grands événements qui secouent la France et l’Europe à partir de 1789 amènent un changement important dans les communications entre les deux rives du Var. Le 29 septembre 1792, les Français,  sous la conduite du général Anselme, font leur entrée à Nice. Le Comté de Nice, réuni à la France, constitue le département des Alpes Maritimes. Dès  le mois de novembre, un pont en bois à hauteur de Saint Laurent du Var est jeté sur le Var. Il est fragile et souvent détérioré.

Lorsqu’en 1807, la sœur de l’Empereur, la belle et romanesque Pauline Borghèse, toute à sa passion  du moment pour  son maître de musique italien Blangini, vient séjourner à Nice, les autorités s’inquiètent de l’état de la passerelle : « Les dernières crues, dit une note officielle, ont emporté quatre palées vers Saint Laurent. La rivière, réunie en un seul et unique courant paraît devoir entraîner tout ce qui n ‘a pas été rétabli pendant les années passées. La communication interceptée pendant plusieurs jours n’a été rétablie que provisoirement au moyen de madriers posés sur des anguilles, mais les voitures ne passent plus , on est forcé de décharger les bêtes de somme, les cavaliers sont obligés de mettre pied à terre. Malgré ces précautions, le passage n’est pas sans danger, et l’arrivée dans cette ville de S.A.I. Madame la Princesse Pauline a donné beaucoup d’inquiétude. Son Altesse Impériale s’est présentée au pont au moment où le torrent affouillait les quatre palées qui ont été emportées le lendemain et jours suivants. Malgré toutes les précautions qui furent prises par l’ordre du préfet, et, en sa présence, MM. les ingénieurs rendus sur les lieux, ont été obligés de regarder comme un acte d’imprudence plutôt que de prudence la traversée du pont pendant la crue et moment de l’averse ».

L’année suivante, en raison du mauvais état du pont, l’organisation des gueyeurs était provisoirement rétablie , au surplus, les villageois voyaient d’un mauvais œil un ouvrage qui les privait d’une source de revenus, et la malveillance n’était pas toujours étrangère aux dégradations que l’on déplorait.

La construction d’un pont de pierre était réclamée, et en 1813, les travaux étaient commencés un peu en amont de celui livré alors à la circulation, mais la chute de l’Empire et la restauration de la Monarchie sarde les arrêtaient à leur début.

22/12/2011

SAINT JEANNET, LA GAUDE, SAINT LAURENT DU VAR : « DE FAROUCHES ANCÊTRES »

BANQUET DE SAINTE PETRONILLE.jpg

 

Semblable à un ethnologue étudiant quelque peuplade du Nouveau Monde, aux rites barbares, le juge J.-E. Malaussène déborde le cadre de son étude sur Saint Jeannet (Saint Jeannet, Monographie d’un village frontière de Provence, 1909) pour nous présenter quelques particularités propres au caractère peu commode des Gaudois.

Ces savoureuses et pittoresques remarques, bien qu’aujourd’hui dépassées, ne manqueront pas de distraire, au point que nous n’avons pas hésité à les reprendre dans cette étude où prévaut l’anecdote.

Après avoir vanté les qualités et les mérites de ses concitoyens, il en vient très vite à critiquer les habitants des villages voisins. « De cette solide constitution émane cet état nerveux, cette finesse d'esprit signalés par Achard (médecin de Marseille, auteur d'une Géographie de la Provence, 1788) indiquant les habitants de Saint Jeannet, comme vifs et spirituels et générateurs sans doute de cette susceptibilité qui, au dire de Garcin (Dictionnaire historique et géographique de la Provence ancienne et moderne, 1835), mettrait souvent en guerre nos concitoyens contre les habitants des localités voisines, surtout contre ceux de La Gaude.

Hâtons-nous d'ajouter qu'il n'y parait plus rien aujourd'hui de ces mœurs farouches, si tant est qu'elles aient jamais existé. »

Poursuivant sa description des gens du lieu, il s’attarde ainsi sur les attraits physiques des femmes :

« D'un visage brun, assez souvent joli, plutôt petites et dodues, à l'inverse des hommes qui sont de haute stature, les femmes sont comme eux énergiques et laborieuses. Loin de bouder à la besogne rurale, elles secondent largement leurs époux dans leurs durs travaux de la terre, sans trop négliger pour cela l'éducation de leur progéniture. »

Le même Garcin insiste en ces termes sur les rivalités interminables existant entre villages.

« Saint Jeannet est un village peuplé en partie par des familles originaires du Piémont. Aussi, les habitants sont susceptibles et souvent en guerre contre ceux des lieux voisins, principalement de La Gaude. A la moindre rixe, ils conviennent de se battre francs de justice. Mais celui qui est violemment maltraité manque à sa promesse, en recourant aux tribunaux, ce qui éternise les haines entre les villages de la contrée."

L’auteur tient absolument le même langage à propos des Gaudois : " Presque tous d'origine piémontaise ou génoise, Les Gaudois sont souvent en guerre avec ceux des villages voisins, quoique leur origine soit la même. A la moindre rixe, ils se battent et s'assassinent, après s'être mutuellement promis de ne point recourir à la justice. Francs de justice, se disent-ils, avant d'en venir aux mains. Mais comme il en résulte quelquefois des accidents fâcheux, ils manquent facilement à leur promesse ". Malaussène pousse l’étude des particularismes des gens du Pays Vençois, en    s’intéressant, à leur étrange et pittoresque langage : « La vivacité du Saint-Jeannois se répercute jusque dans son langage. Il parle avec énergie et rapidité l'idiome provençal, particulier au canton de Vence, dialecte plutôt grossier, analogue à celui qui est employé dans les montagnes du département, mais plus expressif et plus coloré.

Le voisinage du comté de Nice y a introduit certaines expressions particulières; on y trouve même des mots accusant une origine génoise. En dépit de tous les efforts de l'obligation scolaire, la langue française n'est pas encore usitée dans les relations verbales entre gens du lieu.

Le caractère prédominant de la prononciation réside dans le martelage des mots. Cette opération nécessite une ouverture ample et disgracieuse de la bouche, encore plus marquée chez les Gaudois, dont le langage est identique, mais à intonation beaucoup plus traînante et plus gutturale.

A Gattières et à Vence, au contraire, le parler est lent et cadencé. Les Gattiérois appuient sur l'accent tonique; les Vençois, sur les deux dernières syllabes. »

La meilleure illustration de la guerre de clocher opposant les Gaudois, au tempérament ombrageux, à leurs voisins se manifestait sans conteste à l’occasion du pèlerinage annuelle de la Sainte Pétronille.

Ce pèlerinage fut inauguré au début du XVe siècle. Les paroissiens de Saint Jeannet, de La Gaude et de Saint-Laurent s'y rendaient simultanément le 31 mai.

D'après Boniffacy, ces manifestations pieuses à l'origine, dégénérèrent à la longue. Ainsi on rapporte qu'un habitant de la Gaude, J.B. Bérenger, y fut tué d'un coup de fusil le 31 mai 1763 au cours d'un de ces pèlerinages où le petit vin du lieu coulait à flot et où les rixes éclataient pour le moindre prétexte. (Registre des décès de La Gaude, 1er juin 1763). Les désordres se perpétuèrent chaque année, enfin, une bataille rangée en clôtura la série le 31 mai 1821.

Cette violente bagarre dressa les pénitents de La Gaude contre ceux de Saint-Laurent. Voici la relation des faits telle que l’évoque une chronique de l’époque.

« Tout à coup, lanternes et bâtons processionnaux volèrent en éclats, les robes blanches furent réduites en lambeaux et, de part et d'autre, on reçut maints horions. L'issue de la lutte resta d'ailleurs indécise. Les pénitents de Saint Jeannet avaient assisté, impassibles, à cette rixe homérique, dont le mobile résidait dans une mesquine question de lucre. Le curé de Saint-Laurent, sous prétexte que la chapelle se trouvait sur sa paroisse, avait entendu s'approprier, cette année-là, le produit total des évangiles que les prêtres des trois paroisses s'étaient toujours partagé jusqu'alors. » 

Les pèlerins de La Gaude, à la suite de cette fâcheuse aventure, ne s'y rendirent plus et les Frères blancs de Saint Jeannet résolurent, par un commun accord, de transférer le culte de Sainte Pétronille sur leur propre territoire, en faisant agrandir la chapelle Saint-Antoine.

Aujourd’hui, au quartier de La Baronne, sur la partie laurentine, la Chapelle Sainte Pétronille se dresse sur une éminence, à quelques dizaines de mètres du CD 2209.

C'était, selon E. Boniffacy, une annexe du prieuré de La Gaude dépendant du Chapitre de Vence. Elle est citée par Mgr Bourchenu en 1716, située sur le chemin du Broc à Saint Laurent « au territoire du Puget Treize Dames sur le Var, annexe du prieuré de La Gaude ». Elle avait alors un tableau représentant la Vierge tenant l'enfant Jésus, en dessous, Sainte Pétronille et Saint Jean Baptiste. En 1719, un tableau avec le Saint et la Sainte est également mentionné (M.G. Doublet: Etude sur les paroisses du canton de Vence). En 1726, elle n'était point réparée.

Madaillan la cite en 1771 située « sur les bords du Var ». Comme bien de l'Eglise elle fut confisquée au moment de la Révolution, elle était jusqu'alors un lieu de pèlerinage très fréquenté le 31 mai par les paroissiens de Saint Jeannet, La Gaude et Saint Laurent.

L'actuelle Chapelle a été l'objet d'une restauration malheureuse en 1960 à l'initiative coupable de l'Abbé Isnardy, ayant perdu de ce fait, excepté le toit, tout caractère d'authenticité.

Ce bâtiment reste le seul témoin des tumultueux pèlerinages d’antan où de farouches  ambitions  communautaires annihilaient les vertus lénifiantes de la prière.

EXTRAIT DES "HISTOIRES ET LÉGENDES DES BALCONS D'AZUR": LA GAUDE, SAINT JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC, BÉZAUDUN, COURSEGOULES, TOURRETTES SUR LOUP, VENCE, SAINT PAUL DE VENCE, LA COLLE, ROQUEFORT LES PINS, VILLENEUVE LOUBET, CAGNES...

De La Gaude à Vence et au Broc, le vaste belvédère qui surplombe la Méditerranée et le Var reste méconnu. La région provençale des « Balcons d'Azur » renferme pourtant des trésors histo­riques et architecturaux qu'il est urgent de découvrir, au-delà de la splendeur des paysages. C'est à ce voyage insolite que nous invite l'auteur, le long d'un amphithéâtre, au cœur duquel s'égrènent les célèbres fleurons de LA GAUDE, VENCE, SAINT-JEANNET, GATTIÈRES, CARROS, LE BROC.

Passant tour à tour de la réalité des faits historiques, chargés de fabuleuses anecdotes, aux légendes, Edmond Rossi, auteur de divers ouvrages sur le passé et la mémoire des Alpes-Maritimes, a recueilli et réuni quelques moments singuliers de ces villages.

Le choix de La Gaude s'impose comme le centre de gravité de ce « triangle d'or» d'une richesse exceptionnelle. Aux limites de ce secteur, des vestiges témoignent également d'un passé où l'insolite nous interpelle pour mieux conforter la légende: chapelle oubliée de COURSEGOULES, fayard de BÉZAUDUN, tombeau mystérieux de TOURRETTES-­SUR-LOUP, ruines austères de VENCE ou cachées de ROQUEFORT-LES-PINS, sentinelle fortifiée de SAINT-PAUL et abbaye de LA COLLE, châteaux de VILLENEUVE-LOUBET et de CAGNES.

La Gaude, célèbre pour son vin sera aussi l'inspiratrice de Marcel Pagnol pour sa « Manon des Sources ». D'Hercule à d'Artagnan venu arrêter le marquis de Grimaldi à Cagnes, laissez-vous guider par les fantômes des personnages, pour parcourir les vivantes ruelles de ces villages et la riante campagne alentour. L'agréable découverte de ces bourgs authentiques aux limites de la Provence, vous révélera bien d'autres trésors, dignes de ceux cachés là par les Sarrasins et les Templiers, bien présents dans tout ce secteur.

 Ce livre est édité par les "EDITIONS CAMPANILE" http://www.editions-campanile.fr

avec possibilité d'y être commandé.

Ouvrage illustré, de 160 pages, également disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 18 € et dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr