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02/04/2014

SAINT LAURENT DU VAR:"ICI LE SOLEIL EST LE PLUS BEAU DE LA PROVENCE" VAUBAN

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L’agriculture laurentine sera inspirée dès l’origine par la « trilogie méditerranéenne » de l’olivier, de la vigne et du blé.

Les premiers habitants des terres de l’embouchure du Var, les Ligures de la tribu des Oxybiens, cultivaient déjà la vigne et l’olivier au premier siècle avant J.C..

Cette tradition sera reprise avec vigueur après l’installation des colons romains.

Des “ villae ” romaines implantées dans les quartiers ouest de la commune présentent alors des ensembles de bâtiments agricoles regroupés en exploitations organisées du sol. Les vestiges de l’une d’elles, datables du IIIème siècle après J.C., mis au jour en 1970, ainsi que des fragments de céramique et de briques, parsèment encore cette zone.

Mieux encore, des oliviers, témoins vivants de cette lointaine époque, se dressent encore majestueusement au début de l’avenue de Provence, ils attestent de la culture de cette espèce dans l’Antiquité.

Au Moyen Age, le recensement de 1471 signale les cultures du blé, du lin et du chanvre dans une économie rurale très autarcique.

Le repeuplement par la venue des colons de la proche Ligurie va impulser l’exploitation des terres, en particulier des “ Iscles ”, récupérées sur le lit divaguant du Var. Au XIXe siècle, cette zone s’avérera propice à la culture du tabac.

La vigne, dont le nom d’un quartier “ Les Filagnes ” (plantation en rangées accouplées) remonte aussi au début de l’agriculture locale. Plus tard, elle sera confirmée par la renommée nationale de son vin délicat célébré par Mme de Sévigné jusqu’à la cour de France. Il s’agissait d’un vin muscat produit par les vignes des coteaux laurentins, encore estimé en 1930.

Dans une lettre écrite le 16 janvier 1701 depuis les bords du Var par Vauban à M. Le Pelletier directeur des fortifications à propos de Saint Laurent, celui-ci donne une image idyllique de ce doux paradis :

“ Ici le soleil est le plus beau de la Provence et celui où croissent les plus belles oranges de toutes espèces qui sont là en plein vent, hiver et été. Ce territoire est couvert de vignes, d’oliviers et de figuiers et, dans la même terre on y voit communément de ces trois sortes que le même héritage porte du blé, du vin, des oliviers et des figues, tout cela cultivé avec beaucoup de soin, mais le mal est que la sécheresse les désole (déjà !) et rend souvent leurs travaux inutiles. Une dépense de 10 à 12000 écus pourrait leur donner un arrosement qui doublerait les revenus de ce petit pays ”.

En 1748, la guerre malmène les cultures. Une lettre du syndic signale que l’ennemi venu de l’autre côté du Var a coupé “ 3000 et quelques cent pieds d’oliviers, que toutes les vignes sont arrachées, à l’exception de quelques-unes qui étaient sur les hauteurs, et que tous les arbres fruitiers subirent le même sort ”.

Ces données dramatiques permettent d’évaluer la richesse agricole du terroir.

Le figuier, comme les autres cultures méditerranéennes, trouve ici très tôt un terrain d’élection, dans les limons chauds et humides des bords du Var, produisant des fruits appréciés grâce à des variétés sélectionnées. Les figues sèches regroupées en “ capouns ” parfumés au laurier et à l’anis serviront à équilibrer l’alimentation frugale des anciens.

Au XIXème siècle, il est toujours question d’une campagne plantée d’oliviers et d’un sol couvert d’abondantes cultures (Guide Joannes et Goubet).

C’est l’époque où le chemin de fer évite le village tout simplement pour respecter un souhait des Laurentins désireux de protéger leurs figues des chapardages des ouvriers travaillant sur la voie ferrée. Avec le progrès, la réconciliation viendra lorsqu’un large figuier parasol abritera la guérite du garde barrière au passage à niveau proche de la Gare.

Au début du XX ème siècle, on insiste sur les raisins de table, notamment à récolte tardive (Servan) qui tiennent une grande place dans les ressources agricoles, en particulier sur les coteaux de Montaleigne et des Pugets.

Dans les années “ trente ”, l’horticulture se développe ajoutant un atout supplémentaire : fleurs coupées (roses, œillets, giroflées, etc…) pour l’exportation, ainsi que l’oranger à fleurs pour la parfumerie, font de Saint Laurent un des principaux lieux de production. L’installation d’un nérolium concrétise cette dernière vocation. Puis l’horticulture va s’intensifier, modifiant le paysage par le nivellement des collines en terrasses déboisées pour l’implantation de serres.

La diversification s’est affinée depuis, à la mesure de l’impitoyable concurrence européenne, offrant aujourd’hui un échantillon varié de production adaptée aux différents créneaux de la demande locale et internationale. Preuve que l’originalité peut s’adapter au sol et au climat pour offrir un bouquet de produits dignes d’une tradition remontant à l’Antiquité.

En se promenant dans les rues du Vieux-Village, le visiteur retrouvera les empreintes de la vie paysanne des anciens. En particulier, la maison typique à deux étages avec un rez-de-chaussée où s’installaient l’étable et la cave à vin , au premier, l’habitation, au-dessus un grenier ouvert sur la rue accessible grâce à une poulie (la carrela) permettant d’y hisser et engranger les récoltes.

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : contacteredmondrossi@wanadoo.fr

25/03/2014

SAINT LAURENT DU VAR: LA LUTTE CONTRE "LE MARCHÉ NOIR"

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Pour lutter contre le « Marché noir » qui sévissait  sous forme de troc entre les agriculteurs et les proches citadins niçois, au préjudice de la population locale, le maire de l’époque prit un arrêté pour y mettre un terme.

Arrêté concernant l'interdiction d'achat de légumes à la propriété en date du 20 Septembre 1941 :

« Nous, Maire de St Laurent du Var, Médaillé Militaire

Vu la loi du 5 Avril 1884

Vu la loi du 11 Juillet 1938 portant sur l'organisation de la Nation en temps de guerre

Considérant qu 'il est utile de prendre des mesures capables de permettre à la totalité de la production agricole de St Laurent du Var d'être vendue dans des conditions régulières.

Considérant que ces mesures s'imposent pour lutter efficacement contre le marché noir, et assurer un meilleur ravitaillement des marchés de consommation et réaliser la plus grande économie de carburant possible :

Arrêtons

Article I : A partir du Mardi 23 Septembre 1941, les achats à la propriété seront rigoureusement interdits à qui que ce soit (grossistes, expéditeurs, et même simples particuliers) sur tout le territoire de St Laurent du Var.

Article 2 : Les achats familiaux à la propriété ne pourront s'effectuer sans une autorisation préalable, délivrée par le Maire.

Article 3 : Le Syndicat Agricole de St Laurent du Var est seul habilité pour effectuer le ramassage dans tous les quartiers, le transport des producteurs et de leurs produits. Article 4 : La gendarmerie et la police municipale sont chargées chacun en ce qui la concerne, de l'exécution du présent arrêté qui sera soumis à l'approbation préfectorale.

Fait à St Laurent du Var, le vingt Septembre mil neuf cent quarante un.

Le Maire L.Ravet »

 

D’après le mémoire de Jérémy Thomas « Saint Laurent du Var Alpes Maritimes »(Réf : M.M.622.1.THO.1999) esr consultable au « Musée de la Résistance » à Nice La Plaine 1 Bât A2 Boulevard Maurice Slama 06200 Nice Tél : 04 93 81 15 96

Pour retrouver les cartes postales et photos anciennes du Saint Laurent du Var de jadis, consulter le « Mémoire en images de Saint Laurent du Var », en vente dédicacé en contactant : edmondrossi@wanadoo.fr

05/03/2014

LE FLEUVE VAR, VU PAR LES ANCIENS

 

AVANT LE CHEMIN DE FER, SAINT LAURENT ETAIT UNE ETAPE IMPORTANTE.jpg

Voici une note de voyage du géographe Noetinger datée de la fin du XIXème siècle. « Le voyageur qui vient de Marseille et que le train emporte vers Nice atteint, non loin de cette ville, une petite station, Saint Laurent du Var. A peine vient-on de la quitter qu'un sifflement aigu retentit et que le train s'engage, avec un fracas de tonnerre, sur un pont dont il partage, avec une grande route, la jouissance. A droite et à gauche, le voyageur voit une vaste étendue blanche, lit de torrent couvert de cailloux et de gravier, qui s'allonge de la montagne vers la mer. Un cours d'eau serpente dans ce désert et mène des ondes grises et tristes vers la nappe bleue de la Méditerranée. Ce cours d'eau est le Var, le vieux père Var, modeste et donnant tout juste à boire à son lit altéré pendant la majeure partie de l'année, terrible et dévastateur lorsque de grandes pluies s'abattent sur les hautes montagnes d'où il arrive.  

Dans l’Antiquité, le Varus formait la limite de la Gaule Narbonnaise et de l'Italie ainsi que de la Ligurie maritime et du territoire de Marseille et des Salyens. Très peu important l'été, il atteint, d'après Strabon, pendant l'hiver une largeur de sept stades (1,295 mètres), il descend du Mont Cerna (Pline, Ill, v, 5) et reçoit à gauche le Vulpis (Vésubie). C'est le seul affluent que lui octroie la Table de Peutinger (II, B, 2). On voit que les connaissances des anciens relativement au Var étaient assez sommaires, puisque la célèbre Table de Peutinger ne fait mention ni de l'Esteron, ni de la Tinée dont le volume d'eau est beaucoup plus important que celui que donne la Vésubie, ni du Cians, ni de la Vaire, affluents importants du Var. Quant à la montagne à laquelle Pline donne le nom de Cema ou d'Acema et d'où il fait sortir notre torrent, avec le Mont Lerres (?) Ma qualité d'humble touriste ne cherchant qu'à esquisser dans ses grands traits la physionomie d'une contrée, et ne désirant rien autre que faire entrevoir quelque chose de nouveau sur ces groupements d'hommes perdus en des coins ignorés des Alpes, m'interdit de me prononcer entre Pline et Merula, Leander et Sanson. Même, je préfère ne pas parler du Mont Lerres (?), car si je suis certain que les anciens - et pour cause - ne me jetteront pas d'in-folio à la tête, je ne suis pas tout à fait aussi rassuré du côté des contemporains. Dans le doute, abstiens-toi. C'est ce que je fais, laissant à de plus hardis que moi le soin de trouver le Mont Cerna, peut-être le Mont Cima situé dominant le col de la Cayolle… »

Pour en savoir plus, consulter le livre « Un Peu d'Histoire de Saint Laurent du Var », vous pouvez obtenir ce livre dédicacé par l’auteur en contactant : edmondrossi@wanadoo.fr