13/02/2014
L'ANTIQUE « CHEMIN DES TREIZE DAMES » DE VILLENEUVE LOUBET À CAGNES ET SAINT LAURENT DU VAR
Traversant Cagnes-sur-Mer d’ouest en est depuis Villeneuve Loubet, le Chemin des Treize Dames s’intègre dans une antique voie de communication entre l’Italie et l’Espagne. Il entraine le promeneur sur un tracé historique évoquant le passage de personnages célèbres et l’évocation d’une légende liée à son nom.
Sa partie actuellement praticable entre le château de Villeneuve-Loubet et le Vallon des Vaux passe par le Haut-de-Cagnes.
A l’est, le Chemin des Treize Dames se poursuit sur les collines de Saint Laurent du Var en y conservant partiellement son nom jusqu’au château de la Tour, au-dessus du fleuve Var.
Dames pourrait venir d'une déformation du latin dominarum (colline dominante, ce qui correspondrait au site des Pugets à Saint Laurent), devenu dominar puis dames. Quant au chiffre treize, il pourrait se référer aux treize stades (2405 rn], distance qui séparait le site du bord de mer et constituait une bande littorale interdite par les Romains aux Ligures, «incorrigibles pillards» de l'époque.
La légende est en rapport avec la réputation sulfureuse du château de la Tour au quartier des Pugets à Saint Laurent du Var. Rappelons brièvement son histoire.
Sur un monticule situé à quatre kilomètres au nord de Saint Laurent, , le Comte de Provence fait élever en 1232, après avoir détruit le « castrum d’Agrimontis » tenu par des rebelles, le nouveau « castrum de Pugeto » destiné à surveiller la rive droite du Var.
Si une partie du fief du castrum d’Agrimontis est donné à Cagnes, le castrum de Pugeto bénéficie au nord, d’une part de la seigneurie indivise de La Gaude-Saint Jeannet.
Le castrum de Pugeto est inféodé à Romée de Villeneuve dès 1235, l’enquête de 1251-52 y révèle 30 feux (environ deux cent habitants).
Ce « castrum Pugetono tredecim dominarum » ou Puget treize Dames aurait été occupé avant le XIIIème siècle selon Louis Cappatti. Le fief, après avoir appartenu aux Villeneuve en totalité, est partagé en 1549 avec les Portanier pour revenir en 1700 aux Pisani.
La population du Puget est décimée en 1350 par la peste noire et le village ne sera plus qu’un hameau de Saint Laurent. Les chroniques mentionnent ensuite le château de la Tour, sans doute à cause de la présence du donjon du XIIIème siècle de l’ancien castrum.
Il apparaît au XVIIIème siècle comme un « pavillon » (carte géographique) puis comme une résidence de campagne du seigneur de Saint Laurent. Les vestiges bien visibles encore en 1980 ont été partiellement anéantis par une construction récente coiffant le site médiéval.
Le castrum de Pogeto et sa paroisse sont à nouveau signalés désertés (par Bouche) en 1667 à la suite d’opérations militaires. La chapelle Saint Jean Baptiste et le château voisin formaient le centre d’une importante communauté comme le laisse supposer la quantité d’ossements découverts près des ruines de la chapelle.
La dénomination du château du Puget Treize Dames a donné prétexte à une légende moyenâgeuse sur la présence en ces lieux de treize châtelaines, épouses délaissées de courageux seigneurs partis guerroyer en croisade.
Réunies dans ce manoir isolé pour mieux tuer l’attente et supporter leur triste condition d’épouses abandonnées, ces treize Dames, tenues à une chasteté imposée par les circonstances, accueillirent au début les hommages enflammés de troubadours de passage avant de céder à leurs avances.
Les règles de l’amour courtois furent très vite oubliées et leurs manifestations dégénérèrent en parties fines, établissant la flatteuse renommée du château !
Célébrée jusque par Pétrarque, sa réputation en fit une étape incontournable sur la longue route joignant Rome à Avignon, le voyageur ou le pèlerin savait trouver là, en plus du gîte et du couvert, une chaude hospitalité.
Edmond ROSSI
http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr
Pour connaître le passé de Saint Laurent du Var, consulter "Un Peu d'Histoire de Saint Laurent du Var", ce livre peut être commandé, dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr
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03/02/2014
LA LIBÉRATION DE SAINT LAURENT DU VAR, LE 27 AOÛT 1944
Discours de Georges FOATA fait à l'occasion du cinquantenaire de la libération de St Laurent du Var le 27 Août 1994 :
« Le 27 Août 1944 sur une route aujourd'hui appelée Avenue de la Libération, que nous appelions Montée de la Chapelle, deux engins blindés de la le Special Service Force Américano-canadienne progressent lentement. Ils se dirigent vers le square où se trouve en début le monument aux morts. Deux hommes animés par l'enthousiasme passent devant le premier char brandissant un drapeau français. Une rafale claque, les deux hommes tombent, les blindés s'arrêtent, reculent lentement. Immédiatement la riposte est foudroyante. Trois salves, le nid de résistance allemande se replie emportant ses blessés, le monument est à moitié, disons, disloqué. Cinquante ans après, nous nous sommes réunis ce matin devant ce monument, ce même monument mais transporté depuis longtemps déjà à son nouvel emplacement (...).
Aujourd'hui, j'ai la tâche de vous dire ce qu'était le groupe de résistance à St Laurent. Nous revenons au point de départ. Un homme, Louis Ravet, maire, une figure, un ancien légionnaire ayant servi aux colonies tient les rênes de ce grand village qui n'est pas encore une ville. Il crée son petit groupe, oh ce n'était pas facile. Il a à côté de lui quelques hommes et je ne citerai les noms d'aucun vivant, seuls les morts auront la place dans ce propos. Il a à côté de lui le chef Maure. Il a à côté de lui l'abbé Decaroli. Et il progresse, il étoffe son groupe à quelques-uns parce que l'occupation italienne et puis plus tard l'occupation allemande va surgir. Et puis le fil des mois et des ans, tout s'étoffe et, début 1942, des contacts s'établissent entre son groupe et l'échelon départemental et régional. Des contacts importants où les chefs de la résistance, des réseaux notamment du MNGRPD - Combat puis plus tard de l'ORA s'aperçoivent que St Laurent est un lieu non pas entièrement sûr mais offre un PC idéal. Et c'est là qu'avec Louis Ravet le groupe Morgan prit naissance et a établi ses quartiers. Ce groupe Morgan qui allait faire de St Laurent sa base logistique et qui allait grâce à Louis Ravet prendre une ampleur qui lui permet de réussir les missions qui lui ont été confiées. Le temps passa, les hommes furent pris, certains déportés (...)
Lors du débarquement du 6 Juin, cinq hommes du Groupe Morgan tombèrent dans une embuscade à Gattières. Il y eut un mort, Joseph Butelli (..). Il était de St Laurent (..). Et nous revenons à cette journée où les deux blindés avancent et deux hommes tombent. Ravet et quelques hommes ne sont pas loin. Il y a aussi le chef Maure, qui sans coup férir, avec dix hommes, des jeunes sommairement armés, s'emparent d'un nid de résistance, fait prisonnier quatre allemands, les autres s'enfuient et entre le 27 et le 28, les Allemands quittent St Laurent, St Laurent est libéré (...) »
Extrait du mémoire de Jérémy Thomas « Saint Laurent du Var Alpes Maritimes »(Réf : M.M.622.1.THO.1999) esr consultable au « Musée de la Résistance » à Nice La Plaine 1 Bât A2 Boulevard Maurice Slama 06200 Nice Tél : 04 93 81 15 96
Nous célébrerons cette année en août, le 70 ème anniversaire de la Libération de notre commune !
Pour connaître le passé de Saint Laurent du Var, consulter "Un Peu d'Histoire de Saint Laurent du Var", ce livre peut être commandé, dédicacé par l'auteur, en contactant: edmondrossi@wanadoo.fr
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19/01/2014
LE STOCKFISCH, FLEURON DE LA CUISINE DU TERROIR
C'est à coup sûr le plus populaire des mets niçois typiques et l'on peut affirmer qu'il a su émouvoir non seulement les sensations gustatives des gourmets, mais aussi l'âme des poètes puisque, célébré en niçois par tous ceux qui, chez nous, aiment à chanter la rime, il était aussi, le mets de prédilection de Paul Valéry, et Jules Romains qui ne manquait jamais d'y goûter lors de ses nombreux séjours à Nice. Parmi les plats locaux que les gens du Comté et de la proche Provence apprécient, celui-ci, de haute saveur, ne rebute pas, en dépit de son odeur féroce, le touriste lui-même, s'il a le palais quelque peu éduqué. Plus d'un se fiant aux réactions brutales de leurs nerfs olfactifs, regrettèrent sur le tard, après avoir, de guerre lasse, succombé, de ne pas avoir connu plutôt les joies de ce ragoût suprême.
Le stockfisch est un poisson séché d'origine scandinave. Il s’agit d'aiglefin boucané au soleil et sous la neige de Norvège, baptisé là-bas « le poisson-bâton », soit « stockfisk ».
Il y a plus de deux siècles, les navigateurs qui venaient chercher au ports de Nice et Antibes l'huile d'olive dorée que produit la région, de Breil jusqu'à Grasse, de Villefranche jusqu'à Entrevaux, apportaient, dans leurs cales, ce poisson bien particulier que les Anglais résidant sur la côte naturalisèrent, bien sûr, sous le nom de « stockfish ».
Mais nos grands-parents n'avaient aucune raison d'être en reste sur les sujets de Leurs Gracieuses Majestés Britanniques, et c'est ainsi que le poisson scandinave devint l'estocafic, et le plat fabriqué souvent en Norvège à partir de sauce à base de laitages devint un ragoût tomaté du nom d'estocaficada.
Ajoutez enfin que, pour maintenir le flambeau de la cuisine niçoise, une amicale, portant le nom de « L’Estocaficada » réunissant du premier citoyen aux plus modestes des habitants de la ville de Nice, organisait, chaque mois, dans un restaurant mainteneur des traditions, un banquet de cuisine du Comté dont le clou était, évidemment, une « estocaficada ».
Cette bien agréable coutume a franchit allégrement le Var pour se poursuivre aujourd’hui chaque premier jeudi du mois, au restaurant « Le Boutchin » (chez Elise, face à la Mairie), pour le plus grand plaisir des gourmets laurentins, si proches voisins des Niçois.
EDMOND ROSSI
http://alpazur-edmondrossi.monsite-orange.fr
D’après le livre « Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » d’Edmond Rossi pour se procurer cet ouvrage contacter : edmondrossi@wanadoo.fr
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