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07/03/2011

ANTOINE GODEAU, EVEQUE DE VENCE ET SEIGNEUR DE SAINT LAURENT

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Mal venu, petit, maigre, tordu, noiraud, il était si disgracié par la nature que, ne parvenant pas à se marier, malgré le très grand désir qu'il en avait, il se résigna à l'état ecclésiastique, ce qui ne l'empêcha pas, petit abbé dissipé, « d'aimer souvent et en divers lieux » au dire de Tallemant des Réaux. Introduit à la cour de Rambouillet, le fief des Précieuses, il y brilla par son esprit. Dit, par dérision, le « Bijou des Grâces », il collabora à la Guirlande de Julie (la Tulipe) et à la Carte du Tendre. Il suivait en même temps les célèbres conférences du mardi de Monsieur Vincent (1633). Premier fauteuil à l'Académie française, on lui donna en 1635 l'évêché de Grasse, auquel on agrégea en 1639 l'évêché de Vence, à la fureur des deux chapitres, qui ne voulurent pas le recevoir s'il ne prenait parti pour l'un ou pour l'autre. Il prit prétexte de cette hostilité pour s'absenter le plus souvent possible, ne craignant pas de faire plusieurs fois dans l'année le voyage de Paris. On le rappela à l'ordre en 1647, il se résigna, s'installa à Grasse, qu'il quitta en 1653 pour Vence, obtenant par la séparation des deux évêchés sa tranquillité. L'ancien précieux, le petit maître habitué des "ruelles", prend son rôle très au sérieux et en parangon de vertu impose une rigueur morale pointilleuse. Coseigneur de Vence, il relève la cathédrale qui menaçait ruine, introduit diverses industries comme la parfumerie, la tannerie, la poterie pour redonner de la prospérité à un diocèse en léthargie. 

Fort strict, il lutte contre le laxisme du clergé et invite ses ouailles à une observance plus attentive des préceptes moraux.

Cette sévérité venant d'un personnage au passé douteux est mal acceptée, on le brocarde avant qu'il n'essuie d'abord un coup d'arquebuse en 1645 et qu'il ne soit molesté en 1650. Plusieurs de ses serviteurs zélés, qui voulaient le protéger, seront tués et un coup de pistolet sera même tiré sur les volets de sa chambre.

Membre de la puissante compagnie du Saint-Sacrement et saisi soudain d'un grand zèle en découvrant l'ignorance et le paganisme de ses fidèles dans ce lointain diocèse, « très pauvre, très rude, très mélancolique », il exposa à l'Assemblée du clergé la nécessité des missions en province, mettant lui-même en oeuvre les méthodes éprouvées des missions jésuites ou franciscaines aux Indes orientales et occidentales. Il s'efforça entre autres de prêcher en patois, allant jusqu'à affirmer que « si Dieu lui donnait le choix du don des miracles ou du langage provençal, il choisirait plutôt de bien parler cette langue que de ressusciter trois morts chaque jour

 Ses mandements ne sont pas sans témoigner de cette rigueur puritaine fréquente chez les libertins convertis, condamnant par exemple le rigodon et les danses du dimanche comme des« compagnes de la lubricité et de l'impudicité par des postures abominables ». Reprenant en main son chapitre, il prétendit interdire à ses chanoines le port de la perruque, la chasse et l'usage du tabac à priser tant à l'église qu'à la sacristie, qu'ils utilisaient comme un lieu public pour y débattre de leurs affaires privées. Cependant, ses paroissiens traversaient l'église avec leurs mulets pour s'épargner la peine du détour et, au chevet, aujourd'hui place Godeau, les tombes étaient profanées par les jeux des enfants et les travaux des lavandières qui y mettaient leur linge à sécher. Refusant de payer à la commune la taille de ses biens communaux, il gagna son procès et, en 1670, celui qu'il fit au marquis Alexandre de Villeneuve, obtenant qu'en toute procession, notamment celle de la Fête-Dieu, ses domestiques aient le droit au port de l'épée et le pas sur ceux du marquis. La même année, le 8 octobre il exorcisa par aspersion, injonction, abjuration et bénédiction, au cours d'une procession au Broc, les vers et les chenilles qui dévastaient son diocèse. En 1672, il donna à Antoine Julliani, facteur d'orgues, les moyens d'ajouter au buffet un jeu de rossignols, tremblant, flûte douce, cymbales, nasard et cornet. Il mourut en mars 1672, le Vendredi saint, à l'office des Ténèbres, au moment où l'on soufflait les cierges. Il laissa une oeuvre littéraire conséquente, fruit de son désœuvrement. La partie poétique tombée aux enfers, demeurent: une Histoire ecclésiastique en trois volumes in-folio (1653), qui fait encore autorité, une traduction des psaumes utilisée par les calvinistes, une Morale chrétienne pour l'instruction des curés et des prêtres du diocèse de Vence, considérée comme exemplaire, avec son Discours sur l'Ordre sacré dit « le vrai guide des évêques ». Son Catéchisme royal de 1659 ne serait pas étranger à la théorie du pouvoir royal absolu et sacré, issu directement de Dieu: « Que votre Majesté à tout instant se souvienne qu'il est un vice-Dieu », écrivait-il à Louis XIV.

En 1883 on ouvrit son tombeau placé devant le maître-autel, on y trouva un crâne, un bas violet et tout un tibia...

 

D’après le livre« Un Peu d’Histoire de Saint Laurent du Var » (Editions Sutton) pour commander cet ouvrage illustré et dédicacé de 22 € : téléphoner au

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Un Peu d’Histoire… évoque quelques moments du passé tumultueux de Saint Laurent du Var. De l’Antiquité à nos jours ces 70 chroniques illustrées permettent un survol varié propre à éclairer l’histoire de la région bien au-delà de celle d’un simple village provençal placé à l’embouchure du Var.

Avant 1860, Saint-Laurent-du-Var était la première bourgade de France en Provence, carrefour historique avec le comté de Nice.

Aujourd’hui ville construite entre mer et collines, elle s'étire face à Nice le long de la rive droite du Var. Cité moderne, elle n'en oublie pas pour autant ses racines qui font la fierté de ses habitants. Le témoignage le plus probant de cette pérennité du passé reste sans aucun doute le Vieux-Village, avec ses rues pittoresques et son église romane.

Grâce à ces chroniques, Edmond Rossi nous entraîne à la découverte de l’Histoire passionnante de Saint-Laurent-du-Var.

Edmond Rossi est depuis son plus jeune âge passionné par l’histoire du Pays d’Azur.

Auteur de nombreux ouvrages, il présente régulièrement des chroniques historiques dans le quotidien Nice Matin et sur les ondes Radio France Bleu Azur.

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28/02/2011

"UN PEU D'HISTOIRE DE SAINT LAURENT DU VAR" UN NOUVEAU LIVRE D'EDMOND ROSSI

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L’ouvrage illustré de 160 pages édité dans la collection « Provinces Mosaïques » par les célèbres Editions Sutton (http://www.editions-sutton.com), spécialiste national du régionalisme, est en vente au prix de 22€ dans toutes les bonnes librairies de la région et disponible sur catalogue dans la France entière.

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21/02/2011

PRISONNIERS ET ESCLAVES DES BARBARESQUES

 

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Le 17 juillet 1623, le prieur de Saint Laurent Gaspard Bertrand nous apprend qu’au matin des pirates  turcs venus d’Alger, conduits par deux renégats provençaux, débarquèrent de neuf galères à l'embouchure du Var. 

Les « barbaresques » ravagèrent la campagne niçoise y brûlant la forêt et 40 maisons. Des habitants de Saint Laurent en route pour Nice fuirent le massacre et les violences en se réfugiant dans la tour des Serres destinée à cet effet sur la rive gauche du Var. Là, ils résistèrent un temps aux assauts des pirates, une partie des familles qui y avaient trouvé refuge périrent dans les flammes ou furent faits prisonniers.

Ainsi une jeune fille, Viviane Bartholomeire tenta d’échapper aux flammes en sautant d’une fenêtre bien qu’assommée elle fut capturée et transportée dans une des galères…

En 1634, on estime à 36 000 par an le nombre de captifs blancs ramenés au Maghreb pour être vendus comme esclaves. Si les hommes constituent une main d’œuvre utile les femmes sont, elles, destinées aux harems. Les razzias conduites pour alimenter ce sinistre commerce se poursuivront jusqu’à la conquête de l’Algérie en 1830.

Dans son « Candide » Voltaire inspiré par un récit de Régnar, un confrère en

littérature ancien prisonnier des Barbaresques, rapporte les mœurs abjectes des

pirates pourvoyeurs d’esclaves blancs.  « Aussitôt on les dépouilla nus comme des singes, et ma mère aussi, nos filles d'honneur aussi et moi aussi. C'est une chose

admirable que la diligence avec laquelle ces messieurs déshabillent tout le monde.

Mais ce qui me surprit davantage, c'est qu'ils nous mirent à tous le doigt dans un endroit où nous autres, femmes, nous ne laissons mettre d'ordinaire que des canules. Cette cérémonie me paraissait bien étrange, voilà comment on juge de tout quand on n'est pas sorti de son pays. J'appris bientôt que c'était pour voir si nous n'avions pas caché là quelques diamants. Vous concevez assez tout ce que nous eûmes à souffrir dans le vaisseau corsaire. Ma mère était encore très belle, nos filles d'honneur, nos simples femmes de chambre avaient plus de charme qu'on n'en peut trouver dans toute l'Afrique. Pour moi, j'étais ravissante, j'étais la beauté, la grâce même, et j'étais pucelle. Je ne le fus pas longtemps. »

Voici le témoignage oculaire du Marseillais Laugier de Tassy qui a résidé longtemps à Alger :

« Quant aux esclaves du gouvernement, le Dey en prend un certain nombre des plus jeunes et des mieux faits, pour lui servir de pages. Ceux-ci sont bien pourvus et bien vêtus. Ils reçoivent d'ailleurs assez souvent des présents considérables de gens qui ont affaire à la Cour. Les autres enfin, logent dans des bagnes où l'on a soin de les enfermer tous les soirs. Ceux-là ne sont pas négligés non plus. Ils ont trois petits pains par jour, un petit matelas et une couverture. Il y a aussi une chapelle dans chaque bagne. »

 

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