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03/04/2008

SUR LES BORDS DU VAR AU XIXe SIÈCLE

En 1814, la frontière réapparut sur le Var, aussi, le pont reliant les deux rives fut-il officiellement mesuré et partagé entre la France et la Sardaigne. Il subsiste de nos jours quelques vestiges de ce passage du XIXème siècle: -         Une pile du pont sur le bord de la route du bord du Var à la hauteur du Gymnase actuel, avec l'inscription « Pont des Français ». -         L'ancien poste de garde (maison Giraud au bas de la rue de l'Ancien Pont). -         La douane (Auberge Laurentine). -         L'ancien « Hôtel RONDEL », 45, rue de l'Ancien Pont et, en face, les anciennes écuries des chevaux de diligences.   Voici l’acte de délimitation du 24 novembre 1814 à midi précise: « la longueur étant de 654 m et la moitié 327 m correspondant à la 49ème palée qui restera inclusivement à la France, avons fait placer provisoirement un poteau qui sera peint gris perle et à l'huile, portant à droite l'inscription France et à gauche celle de Sardaigne ».   Un an plus tard, le village est occupé par les troupes françaises. Les troupes piémontaises de Nice paraissant vouloir s'emparer du pont, les Français s'apprêtèrent à le brûler. Le 23 juillet, le maréchal BRUNE envoyait un parlementaire. Ainsi fut conclu l'Armistice du pont du Var. Aux termes de cet accord, les Piémontais occupèrent la rive droite. Cet Armistice fut rompu et les Piémontais avancèrent jusqu'à Draguignan.   La paix revenue, la police du Pont fut confiée à un Commissaire résidant à Saint-Laurent.   Un passeport était exigé, les habitants de l'arrondissement de Grasse bénéficièrent d'un passeport spécial à prix réduit (2,00 F). Un ancien usage permettait le passage libre durant trois jours, deux fois l'an à la Trinité et à l'Assomption, ce qui favorisait les pèlerins se rendant à Laghet. Une barrière fermait le pont chaque soir à 8 h. A la suite d'une épidémie de choléra en 1885, Nice fut isolée et privée de fruits et légumes venant de Provence. Sous la protection d'un cordon sanitaire fourni par la troupe, un marché provisoire fut créé à Saint-Laurent, construit avec des baraques en planches débitées par les scieries locales. Ce marché connut une certaine importance. Malheureusement, de nombreux maraîchers et revendeurs furent victimes sur les bords du Var de la terrible fièvre des marais (paludisme). Une famille du lieu, les CASTILLON, a marqué de son empreinte la vie scolaire de cette époque par la succession de ses représentants au poste d'instituteur dans la commune (cinq en cent ans).  Mr. Roger TRESSE, dans une étude intéressante, souligne l'expansion démographique de Saint-Laurent au XIXème siècle: - 731. habitant en 1831 (23 employés des Douanes, 6 gendarmes), - 837 habitants en 1841, - plus de 1.000 habitants en 1881.   La population se compose selon la hiérarchie: de travailleurs, de mesnagers (petits propriétaires) et de bourgeois. La bourgeoisie compte un notaire, un maître-chirurgien, un receveur, les employés des douanes, un brigadier, un contrôleur et quelques fonctionnaires actifs et retraités. La famille CASTILLON possède une maison rue du Puits et rue du Four, elle se compose de cinq personnes et d'une servante. Elle occupera des fonctions communales de greffier, d'agent national (chef de la Garde Nationale), de receveur des impôts, d'instituteur de 1790 à 1860.   En 1831, l'école est ouverte aux garçons, elle est payante et reçoit 24 élèves l'hiver et 161l'été. Le maître est payé par les chefs de famille chaque mois, municipalité lui alloue une somme pour enseigner à quatre élèves gratuits, elle lui fournit un local au-dessus de la Mairie, mais ne le loge pas. En 1884, le Comité local à l'Instruction Publique (loi Guizot) estime que 60 garçons et 70 filles sont privés d'instruction.   Le Conseil Municipal, obligé à des dépenses telles que le curage du puits communal et l'agrandissement de l'église, ne peut faire face à ces nouvelles nécessités démographiques. Comme il est opportun d'ouvrir une salle de classe plus spacieuse, de la meubler et d'aider les élèves démunis, le département finance la moitié et la Commune emprunte le reste des frais, auprès du Bureau de Bienfaisance de la Paroisse.   Le flottage du bois provoquait souvent des dommages aux culées du pont, lorsqu'une partie de celui-ci était emportée suite à une crue, un pont de cordes (!) servait de secours. Aussi fut-il question en 1849 d'installer un pont suspendu.  

Après la construction du pont de Chemins de Fer en 1864, le bourg fut éloigné du passage de la route nationale. Cette situation d'isolement résulta du refus prudent des Laurentins de voir s'édifier la voie ferrée et la gare, proches du village. En effet, ceux-ci redoutaient que les ouvriers du chantier ne maraudent « leurs figues ». Ce trait de caractère souligne la prudente réserve d'une communauté longtemps exposée aux vicissitudes du passage du Var. Ajoutons que cette méfiance atavique résultant d'une hospitalité souvent forcée n'a pas été tempérée par l'ouverture vers la mer Dans l'histoire, il y a peu de marins ou de pêcheurs à Saint-Laurent, les traditions terriennes ont prévalu tout au long de son passé comme dans tout pays maritime au sol riche.

 

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27/03/2008

SAINT LAURENT DU VAR CITÉ DU CINÉMA, LA FIN SOUS LES BOMBES

Luigi Freddi donne une liste des films tournés pendant la période de gestion italienne des installations niçoises et laurentines: (entre parenthèses, date de début de tournage)

- Production Imperia :

Félicie Nanteuil de Marc Allégret (25 avril 1942).

- Production Discina :

Les Visiteurs du soir de Marcel Carné (27 avril 1942);

Lumière d'été de Jean Grémillon (17 août 1942);

L ' Éternel retour de Jean Delannoy sur un scénario de Jean Cocteau (15 mars 1943); ,

Les Mystères de Paris de Jacques de Baroncelli (5 mai 1943).

- Production Cimep :

La Mort ne reçoit plus de Jean Tarride (10 mai 1943);

Béatrice devant le désir de Jean de Marguenat (7 juin 1943);

Les Petites du Quai aux Fleurs de Marc Allégret (15 juin 1943). Ce film, qui voit les débuts dans un petit rôle de Gérard Philippe, est tourné dans une version française et dans une version italienne avec Adriana Benetti. - Production Scalera. Dès 1942, Gérard Philippe, originaire de Cannes, avait essayé sans succès de se faire engager dans Lumière d'été et dans Les Visiteurs du soir. En 1943, il tient également un petit rôle dans La Boîte aux rêves.

La Vie de Bohême de Marcel L 'Herbier (10 décembre 1942).

- Production Invicta :

La Boîte aux rêves de Jean Choux puis Yves Allégret (14 juin 1943);

Les Enfants du paradis de Marcel Carné (17 août 1943).

A cette liste, il convient d'ajouter :

L'Ange gardien de Jacques de Casembroot (16 février 1942)27;

L ' Inévitable Monsieur Dubois de Pierre Billon (2 novembre 1942) ;

Dernier atout de Jacques Becker (24 mars 1942 à Paris, puis tournage à Nice des extérieurs).

Luigi Freddi souligne enfin le rôle qu'ont joué les Italiens auprès des Juifs et des jeunes gens devant aller travailler en Allemagne. Ainsi, malgré les coupures d'électricité, la mauvaise qualité de la pellicule, les difficultés de toutes sortes en matière d'approvisionnement, les studios de la Victorine et de Saint-Laurent-du-Var ont permis le tournage de nombreux films en 1942 et 1943. Ces deux années constituent une des périodes les plus brillantes de 1 'histoire cinématographique de Nice et Saint Laurent du Var.                                                                          

Notons que la Résistance va se développer dans les milieux cinématographiques à l’initiative de « L’Amicale des techniciens du Cinéma repliés sur la Côte d’Azur ».

 L'installation à Nice des Allemands, le 9 septembre 1943, arrête presque toute activité dans les studios: aucun film nouveau ne sera entrepris pendant toute la période de l'occupation. L'arrivée des Allemands provoque l'interruption du tournage des deux films qui étaient en cours de réalisation, Les Enfants du paradis à la Victorine (dans le vaste décor du boulevard du Crime) et La Boîte aux rêves à Saint-Laurent-du-Var (dans le décor du Café de Flore réalisé par Georges Wakhévitch). Un écho paru dans la presse signale que Arletty, Jean-Louis Barrault et Henry Guisol ont pris le train pour regagner Paris tandis que Viviane Romance s'est retirée dans sa propriété de l'arrière-pays. L'arrivée des Allemands provoque aussi la fuite d'un certain nombre d'employés des studios. Quant aux studios de la Nicaea Films à Saint-Laurent-du-Var, ils ferment définitivement : quelques mois plus tard, en août 1944, ils sont détruits par un des derniers bombardements alliés visant à démanteler le pont du Var.

Les plus anciens des Laurentins se souviennent encore de certaines séquences tournées dans le Vieux Village, comme celles de l’Idiot avec Fernandel sur la place de l’Eglise. Au-delà des images de Saint Laurent du Var, dans plus d’une cinquantaine de films d’époque, il ne subsiste encore dans la petite cité que le modeste nom d’une ruelle : « L’allée des studios » pour perpétuer le souvenir d’une brillante vocation aujourd’hui oubliée.

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20/03/2008

SAINT LAURENT DU VAR CITÉ DU CINÉMA, DES CRÉATIONS DURANT LA GUERRE

L'entrée en guerre de la France en septembre 1939 n'affecte guère la vie des studios de la Victorine et de Saint Laurent du Var. L'activité reste assez limitée.                     

Dans un livre de souvenirs, Luigi Freddi, successivement directeur de la cinématographie fasciste (de 1934 à 1939) puis président de Cinecittà (à partir de 1940), évoque la politique de pénétration des intérêts italiens dans les sociétés cinématographiques françaises. Dès 1940 commence une politique visant à faire prendre à Cinecittà une participation financière dans l'industrie cinématographique française. Après de longues négociations et un accord préalable le 30 mai 1941, l'accord définitif est signé à Nice en février 1942.  L'accord amène la création de deux sociétés nouvelles : - la Société Cinématographique Méditerranéenne d' Exploitation (Cimex). Cette société franco-italienne est constituée pour 60 % du capital par Cinecittà et 40 % par la maison de production Discina. La Cimex loue (fonds de commerce et droit au bail) les studios de la Victorine et afferme les studios de Saint-Laurent-du-Var : désormais les deux établissements sont gérés par un organisme commun. Producteur depuis 1938 et dirigeant de Discina, André Paulvé est désigné comme gérant de la Cimex; à la tête de cette société, il produira quelques-uns des films les plus importants tournés à Nice pendant la guerre, notamment Lumière d'été de Jean Grémillon, Les Visiteurs du soir de Marcel Carné, L ' Éternel retour de Jean Delannoy et Jean Cocteau. Paulvé sera également à l'origine des Enfants du paradis de Carné.                                               

Ainsi, comme on peut le constater, les Italiens se sont solidement implantés dans l'activité cinématographique de Nice et cela bien avant l'occupation de la ville par leur armée en novembre 1942.

Freddi indique que sous l'impulsion de ces nouvelles sociétés, les studios de Nice sont modernisés et adaptés aux conditions particulières de l'époque: par exemple, les générateurs électriques vont fonctionner grâce à des moteurs à gazogène. Sous l'initiative de André Paulvé, un certain nombre d'aménagements sont accomplis pour donner aux ouvriers de meilleures conditions de travail (construction de vestiaires, douches, infirmerie, cantine). A cette époque, les studios de la Victorine et de Saint-Laurent-du-Var emploient, entre les ouvriers et les employés de bureau, environ quatre cents personnes. Au moment de l'arrivée des Allemands à Nice en septembre 1943, l'arrêt de l'activité des studios provoque selon Le Petit Niçois du 11-12 septembre 1943 la mise au chômage de 200 ouvriers. Pendant les années 1942 et 1943, l'activité des studios est considérable.

 

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